La 17ème Division S.S. Götz von Berlichingen
Le patronage sous lequel chercha à se glorifier la 17ème S.S. était celui d’un chevalier d’empire, fusion d’un Bayard et d’un Du Guesclin réunis, qui servit Maximilien 1er et Charles-Quint : Götz von Berlichingen !
En perdant la main droite au service de ses princes, il y gagna le surnom de « Poing-de-Fer ». Muni d’une prothèse métallique qui lui permettait malgré tout de tirer l’épée, Götz le manchot poursuivit une carrière épique et mouvementée qui fit de lui un personnage très populaire outre-Rhin.
« Oui doit être oui, et non doit être non. La foi jurée doit être équitablement respectée, » écrira-t-il dans ses Mémoires.
Ce sentiment de l’honneur et de la bravoure à travers les héros qui ont forgé l’Histoire allemande, quoi de plus naturel que le régime hitlérien les reprenne en exergue pour décréter le Vaterland en danger face aux forces d’invasion ennemies. En ces dramatiques heures pour le IIIème Reich saigné à blanc dans des combats défensifs face à l’ours soviétique et à l’aigle américain, la seule recette, en dehors des armes miracles promises par le ministre de l’armement Speer, c’est, en mobilisant des hommes, de créer des légions d’élite capables d’arrêter les rouleaux compresseurs ennemis.
Formée à la dure école de Bad Tölz, dans les Alpes bavaroises, moulée par les préceptes et la foi nazis professés dans la Allgemeine Waffen SS, la nouvelle division d’infanterie, -la 17ème Panzer-Grenadier Division-, aura pour mission d’intervenir sur le futur front de l’Ouest, suite au décret signé le 3 octobre 1943 par le Führer en personne.
Au moment du débarquement, elle cantonnait en région de Loire et fut aussitôt dirigée sur la Normandie.
L’invasion : Dans la matinée du 6 juin 1944, la 17ème Division Blindée de Grenadiers SS Götz von Berlichingen apprit l’invasion par un message émanant de la défense anti-aérienne (SS Flak Abteilung 17) stationnée à Angers. C’est à Thouars à 3 h 30 du matin qu’eut lieu la première conférence des chefs provenant des différentes unités de la division. Et aussitôt la 17ème Division fut subordonnée au groupe blindé OUEST en même temps que la 1ère Division Blindée SS également.
Le 7 juin, la 17ème Division reçut l’ordre de se porter vers le nord. Le 8 juin déjà, elle était au contact de l’ennemi dans le secteur de Balleroy. Le 10 juin, elle se heurta à la 7ème Division britannique. Durant sa progression, la 17ème Division reçut l’ordre de dévier vers Saint-Lô pour intervenir sur Carentan, d’où une perte de temps de deux jours et d’où également la perte de Carentan.
Jusqu’au 26 juillet 1944, la 17ème Division opéra dans le secteur situé au nord de la route allant de Périers à Saint-Lô. Ensuite, après que les Américains eurent percé le front, la G.v.B. se retira vers Cerrisy en direction du sud. Après la prise de Coutances par les Alliés, le 28 juillet 1944, le front s’établit autour de Gavray et le 29 juillet 1944, les 2ème et 3ème divisions blindées U.S. étaient à Lengronne. Des unités du 84ème Corps d’Armée allemand furent ainsi encerclées. Certaines réussirent à s’en sortir. A ce moment, les Alliés percèrent le front et commencèrent à se diriger vers l’est. La contre-attaque décidée par Hitler se solda par un échec.
La route de Paris était libre. La 17ème Division se retira vers l’Est tout en livrant des combats isolés ou en groupes. Le 7 juillet, il ne restait plus que 38 officiers, 98 sous-officiers et 615 hommes de troupe à la division à la main-de-fer.
LA 17ème division fut alors envoyée vers Metz pour se reconstituer. Le groupe de combat Braune détacha deux compagnies pour assurer une arrière-garde sur Paris. Le 24 août 1944, le groupe de combat Fick traversa la Seine. Les restes de la 17ème Division SS furent les derniers à quitter Paris.
« Elle combattit aux environs de Carentan, puis dans la zone des prairies marécageuses au nord de la route de Périers à Saint-Lô, fut encerclée à Roncey, reconquit et abandonna Mortain, avant d’être prise au piège de la poche d’Argentan-Falaise, où furent rayées de la carte les forces allemandes en Normandie. A la fin du mois d’août 1944, il ne restait plus à la 17ème division SS qu’un millier de combattants sur les dix-sept mille hommes mis en route le 6 juin ! (Jean Mabire, extraits tirés de son livre Les SS au poing-de-fer).
Une nouvelle division allait être reconstituée à Merzig, en Sarre, avec les survivants de la bataille de Normandie et ceux, rescapés de la retraite vers la Lorraine. Le 20 septembre 1944, la GvB nouvelle mouture, disposait d’un effectif de 348 officiers, 2 820 sous-officiers et 11 648 hommes de troupe. Elle se préparait à la défense de Metz, platze-forde hérissonnée de forts.
Du 13 au 25 septembre, la 17ème allait se battre au sud de Metz et devint le 1er octobre le pivot de la résistance allemande. Manquant de moyens, elle ne put s’opposer à l’offensive américaine contre Metz le 9 novembre. Les SS défendirent énergiquement la ville.
Submergés et anéantis par les armées de Patton, les survivants de la 17ème quittèrent la Reichstadt mosellane. Ordre leur fut ensuite donné de se diriger sur le secteur de Saint-Avold, de barrer la route de Sarrebruck mais surtout de garder inviolable la ligne Siegfried, l’ancienne frontière du Reich avant la guerre : il fallait maintenant défendre le sol sacré jusqu’au dernier homme.
C’est dans ce contexte que se situe la bataille de Farébersviller, un haut fait de bravoure allemand puisque, durant une semaine, les rescapés du 38ème I.R, étrillés à Metz, tiendront la dragée haute aux fantassins U.S. sur la Hauptkampflinie constituée par la voie ferrée traversant le village.
Début décembre 1944, ils ne seront plus que 3 500 hommes, à peine un millier de grenadiers qui ne pourront s’opposer au rush de la 80ème division d’infanterie et de la 6ème division blindée U.S. chargées de conquérir le Mont de Cadenbronn, hauteur stratégique qui surplombe la vallée sarroise.
Rejetée derrière Sarreguemines, la 17ème division souffla d’aise lorsque Patton dut récupérer ses divisions pour les injecter dans la bataille des Ardennes.
Les deux régiments d’infanterie 37 et 38 étant réformés, le commandement décida de mettre la division au repos pour Noël avant de la replacer en ligne comme formation de choc lors de l’offensive axée sur le nord de l’Alsace où les pertes seront effroyables. Une nouvelle fois exsangue, elle sera reconstituée et se verra chargée avec d’autres unités hétéroclites de s’opposer, en mars-avril 1945, aux poussées alliées dans le sud de l’Allemagne, mais elle ne pourra empêcher l’inéluctable désastre malgré d’héroïques combats retardateurs.
Roger James Bender et Hugh Page Taylor qui ont consacré plusieurs livres à l’histoire des unités de la Waffen SS concluent ainsi leur étude sur les SS au Poing-de-Fer : « La 17ème SS Panzer-Grenadier-Division Götz von Berlichingen a existé pendant dix-sept mois et a combattu sans répit pendant onze d’entre eux. Elle fut la seule division SS à combattre exclusivement sur le front occidental et s’est acquis une dure réputation, sans que son nom ne semble avoir été terni par quelque implication de crimes de guerre » (extraits, Jean Mabire).
Ordre de Bataille simplifiée de la 17ème Div. S.S. des grenadiers blindés.
Commandeur : Brigadeführer Werner Ostendorff, remplacé par Linn le 29.11. 1944,
Etat-Major : Le Coq, officier de renseignements
Régiments S.S. d’infanterie 37 et 38 (le 38 nous intéresse car il a combattu à Farébersviller et environs).
Commandeur : Obersturmbannführer Fick
1er bataillon avec 4 compagnies n° 1, 2, 3, 4,
2ème bataillon avec 4 compagnies n° 5, 6, 7, 8,
3ème bataillon avec 4 compagnies n° 9, 10, 11, 12ème (lourde),
13ème Compagnie (canons d’infanterie)
14ème Compagnie de la Flak
15ème Compagnie du Génie
16ème Compagnie de reconnaissance.
Régiment SS d’artillerie 17 (A.R) avec Kommandeur
1er, 2ème, 3ème groupes, les 3 groupes avec 10 batteries.
La batterie comprend : 1 section de transmission, 1 section Flak avec 3 pièces quadruples de 20, 4 obusiers de 100, 4 obusiers de 150 (pour la 7ème, 8ème et 9ème batteries) et 4 canons de 100 long pour la 10ème batterie avec une section de repérage son et lueurs.
Bataillon de DCA : Flak Abteilung 17
Bataillon S.S. du génie 17 (Pionnier-Batallion)
Bataillon de transmissions Nachrichten Abteilung 17
Groupe de reconnaissance S.S. (Aufklärungs-Abteilung A.A.)
Bataillon d’intendance
Bataillon sanitaire.
Après la bataille de Farébersviller, la division retraite vers Sarrebruck où elle est mise au repos à Noël. Avec l’absorption du SS Pgr Lehr-Rgt, elle remonte au front lors de l’opération Nordwind. Elle ouvre le feu le Nouvel An à Gros-Rederching ce qui provoque le départ précipité des troupes américaines dans le secteur.
Voici une page extraite du Kriegstagebuch (journal de campagne de la division)
Communiqué du front paru dans le Journal NSZ Westmark du 21. 12. 1944
Exemples de hauts faits de bravoure (Ces actes se sont sans doute passés à Farébersviller, la censure militaire ayant occulté le nom de la localité, Ndr).
Déclarés plus d’une fois moribonds par leur adversaire et souvent sollicités pour déserter, voilà aujourd’hui nos vaillants jeunes d’une Panzer Grenadier Division stationnés en Sarre qui, ont depuis le 6 juin, jour de l’invasion, constamment pesé sur l’échine des Américains qui n’ont pu s’en défaire : je veux nommer les hommes de la Main-de-fer, la division Goetz von Berlichingen.
Leur honneur ne leur commande qu’une voie: la voie du combat. Cette voie, ils la foulent continuellement avec toute leur dureté, leur fermeté et leur fanatisme comme le leur recommande l’illustre nom de leur modèle. Ils se lancent à corps perdu sur l’ennemi qui afflue et ils ne doutent pas un instant, même dans les situations les plus graves. Après leur décrochage ordonné hors du champ de bataille de Metz, les voilà maintenant en Sarre. Les Américains, malgré les combats continus, avec l’implication de leur artillerie et les tapis de bombes, ne réussirent à faire avancer leurs tanks Sherman d’à peine un kilomètre par jour. Cela démontre non seulement l’âpreté des combats mais surtout l’esprit belliqueux qui anime chacun de ces hommes...
Ainsi, le sous-lieutenant C…, avec quelques hommes de son train, pousse vers un village occupé par l’ennemi, terrasse une colonne ennemie de 50 hommes, détruit un véhicule de reconnaissance avec sa lance-fusée, fait sauter deux camions et ramène sans perte sa troupe de choc.
Grièvement blessé, le Rottenführer B. qui se traîne jusqu’au poste de commandement en remettant à la limite de ses forces un important ordre, s’annonce de façon réglementaire avant de s’écrouler.
L’Untersturmführer Schwieker se trouvait avec un petit groupe sur la colline 325, lorsque deux compagnies U.S. attaquèrent. Contraint et forcé de reculer vers l’est, il combattit néanmoins l’ennemi dans le flanc droit avec chauvinisme. Le coup porta ; la colline 325 fut reprise, l’ennemi abandonna 40 tués et 20 prisonniers.
Nous pourrions sans fin épiloguer longtemps sur l’ardeur combattive de nos soldats. Dans la boue, la pluie, le froid, sous des tirs incessants d’armes lourdes et très lourdes, sans jamais se dérober, ils tinrent tête malgré l’épreuve de force...
Vous savez quel est l’enjeu. Il n’en va pas seulement de la Sarre mais de l’Allemagne. Voilà pourquoi, ils ne songent pas à ce qu’ils ont déjà subi comme sacrifices et fatigues éprouvantes mais à ce qui les attend...
Juillet 1946 : Edouard Groutsch photographie Arthur Henry, Justin Houllé, Emile Kleinhentz et Léon Houllé assis sur la structure d’un Sturmgeschütz détruit par l’artillerie U.S. Rappelons que la carcasse se trouvait à hauteur de l’actuel Cercle sarde.
Les cadavres carbonisés des tankistes avaient été retirés par le service d’entretien des cimetières (Kriegsgräber-fürsorge) dès la fin de la guerre.
Ouvrages allemands traitant de la bataille de Farébersviller
1°) Spiwoks Stöber : Endkampf zwischen Mosel und Inn. XIII.S.S. Armee Korps Osnabruck 1976
Un rapport de von Einem précise en date du 19 au 24 novembre 1944 :
« Réorganisation de nos propres unités. A l’aile droite, la 347ème I.D. relaie la 17ème S.S. Cette dernière est retirée pour être placée à l’ouest de Puttelange à la place du groupe de combat von Mühlen. Des éléments de la 17ème S.S. restent affectés à la 347ème jusqu’à leur mise en place définitive. Le groupe von Mühlen est mis à la disposition de l’Armée, pour être renouvelé et redéployé plus tard tout comme la 559ème V.G.D. (VolksGrenadier Division) ».
Le dispositif amena un avantage : les unités mobiles et anti-chars, en particulier la 17ème S.S. et la 11ème I.D. se positionnèrent à gauche dans des contrées dépourvues d’obstacles et les divisions d’infanterie par contre se retrouvaient dans des zones couvertes.
Mais l’espoir d’augmenter la valeur combative émanant de la fraîche 347ème I.D. par rapport au groupe von Mühlen bien éprouvé fut réduit à néant par l’élargissement du secteur à défendre dévolu au corps d’armée.
Le 19. 11, la ligne frontière du corps partait à gauche de Remelfang (Nied) jusqu’à Buss en Sarre.
Le 23. 11, la 559ème V.G.D. fut repositionnée entre la 19ème V.G.D. et la 347ème I.D. et affectée au corps d’Armée.
Les journées du 19 au 24 novembre s’écoulèrent sans grand évènement. On avait l’impression que l’ennemi s’octroyait un moment de repos pour préparer une suite plus homogène à son attaque prochaine. A l’aile gauche du XIIIème Corps, la forte poussée ennemie persistait. La 11ème Pz D.I. se dégagea en combattant sur la ligne Saint-Jean-Rohrbach-Altviller et le 20. 11 en soirée sur la ligne Rémering-Harskirchen.
Chez le voisin de gauche, l’ennemi réussit le 20. 11 une surprenante percée via Sarrebourg sur la trouée de Saverne et atteignit Strasbourg le 23. 11.
Au milieu du secteur confié au corps, l’ennemi avait, sur un large front, porté son attaque de Boulay à Puttelange.
Le 26. 11, la ville de Saint-Avold fut perdue. Le même soir, il fallut ramener le front sur la ligne Niedaltdorf, Falck, Carling, Merlebach, Farébersviller, Hundling, Sarralbe, Sarre-Union. A ces endroits, la percée menaçante exercée le long de la route St-Avold-Forbach-Sarrebrück put être enrayée.
Du 4 au 6 décembre : Nouvelle forte attaque sur l’ensemble du front. Plusieurs percées profondes amenèrent la Division à se retirer sur la ligne suivante : Ludweiler-Forbach-Grosbliederstroff-rive de la Sarre jusqu’à Wittring- Gros-Réderching-Rohrbach-Lemberg.
Lors des combats du 4. 12. 1944, la 17ème S.S. subit de telles pertes que la 11ème Pz.D. dut prendre à son compte la surveillance des rives de la Sarre entre Zetting et Wittring.
Du 7 au 10 décembre : Suite des attaques ennemies avec une virulence accrue contre la Sarre, dans le secteur Grosbliederstroff, Wittring.
10 Décembre : La ville de Sarreguemines fut perdue. La 17ème S.S. dut, de nuit, s’esquiver derrière la Blies (de Bliesmengen jusqu’à Bliesbrück).
Du 11 au 25 décembre : Alors que sur le reste du front les attaques ennemies s’amenuisaient, les combats se déroulant sur les hauteurs de la Blies reprirent de l’ampleur sur le flanc gauche. La 17ème S.S. refoulée des rives de la Blies se maintenait sur une ligne Bliesmengen-Gersheim. La conséquence de notre offensive dans les Ardennes arrêta les attaques U.S. et jusqu’au 25. 12. 1944, la 17ème S.S. put même réoccuper les berges de la Blies.
Suite du rapport von Einem (pages 87-95)
... Au milieu du secteur affecté au XIIIème Corps d’armée allemand, l’adversaire avait repris le combat sur un large front allant de Boulay à Puttelange.
Saint-Avold fut perdu le 26 novembre. Le soir même, on recula le front sur la ligne Basse-Ham-Falck-Carling-Merlebach-Farébersviller-Hundling-Hambach-Sarralbe et Sarre-Union. C’est là qu’on put enrayer la percée sur la ligne Saint-Avold-Forbach-Sarrebrück.
Sarre-Union, nouvellement promue au secteur du XIIIème Corps fut âprement défendue mais fut finalement perdue.
La 17ème S.S. se positionna dans la nuit du 26 au 27 sur une nouvelle ligne de défense orée Ouest du Kneebusch-Farschviller-cours d’eau Moderbach et tint la position.
Point fort de la défense à prévoir, sur le secteur Farébersviller et Puttelange. (Comme on le constate, les Allemands s’attendent à une percée de grande envergure. Aussi décident-ils de renforcer le secteur dès l’aube du 27.11).
L’artillerie (SS-AR 17) dut renforcer la zone de défense.
La 4ème S.S. Flak.Abt.17 prit la route vers Farébersviller et fut mise à la disposition de la S.S. Flak.Abt. positionnée à Diebling.
La 681ème Panzer Jäger. Abt, après son changement de position, lui prêta main forte dans le secteur Farébersviller-Puttelange. Le S.S. Pi. Batalion 17 conduisit les opérations de barrage suivant les ordres et en liaison serrée avec la troupe.
Ainsi, sur la ligne Farébersviller-Farschviller-Puttelange, le front malgré quelques combats initiaux sévères allait se stabiliser sur le flanc droit devant la A.A.17 renforcée. La situation resta calme jusqu’au 27.11.
La 80ème division U.S. qui, après la conquête de Saint-Avold se déplaçait vers le sud, poursuivait mollement et avec hésitation son attaque. Mais sur le flanc gauche, la 6ème division U.S. attaqua le régiment 37 établi dans le secteur de Saint-Jean-Rohrbach à Puttelange.
Artillerie et tanks U.S.étaient de la partie, mais nos canons 88 et l’eau retardèrent l’avancée américaine...
26.11. 1944 : 17 SS - tenir le Schwerpunkt (centre de gravité). PC de Compagnie
Pour la III-38
Concerne - Feux de Harcèlement
En ce moment, en raison du peu de forces disponibles dans les sections, les feux de harcèlements et de répliques sont impossibles dans le secteur de Farébersviller jusqu’au bois (aux environs de Farschviller), car les troupes n’ont pas de position de repli (position B). La compagnie interviendra comme suit : la section de grenadiers va tenir la position B avancée dans le secteur de Farébersviller et prendra à son compte les feux de harcèlement ordonnés sur Farébersviller et Henriville : des tirs sur le Geschberg sont possibles. La section X positionnera ses feux entre le Geschberg et la gare à 1,5 km de Farschviller.
27.11. 1944 : Journée calme. La 80ème division d’infanterie U.S., après la prise de Saint-Avold, s’étire vers le sud, et poursuit de manière hésitante les Allemands en retraite.
Des combats acharnés dans le secteur de Farébersviller vont avoir lieu. Les annonces jour par jour du III-38 donnent quelques précieux renseignements.
28.11.1944 : Une partie des Panzergrenadier du régiment 38 et la A.A. 17 défendent Pfarrebersweiler. Dans l’aprèsmidi, l’adversaire déborde le village par le sud avec 2 compagnies et s’enfonce dans la forêt (Buchwald).
Coup de boutoir dans le flanc mené par une compagnie S.S. et 7 panzers avec lesquels l’adversaire est (frictionné) aufgerieben. L’ennemi qui s’est infiltré vers midi dans la partie ouest (village) va être renvoyé, battu vers 20 heures im Sturm mit Hurra. Sévères pertes ennemies.
Sur le plan divisionnaire, 7 tanks U.S. détruits et environ 200 prisonniers.
29.11.1944 : Des tanks ennemis tirent sur des objectifs reconnus et localisés dans le village de Pfarrebersweiler.
Nouvelle attaque sur la ferme Bruskir d’où renforcement à prévoir à l’aile droite avec deux groupes de réserves constitués là-bas.
Prisonniers :
- 58 capturés personnellement par le Commandeur,
- 1 officier et 16 hommes pris à l’orée nord du bois (Buchwald) durant l’attaque par le lieutenant emmenant son groupe au combat,
- 12 hommes à l’Ouest du Buchwald. (2 hommes par la 9ème compagnie et 9 blessés américains ramenés sur la place des premiers soins),
11 morts après l’attaque, faible résistance U.S., brouillard épais gênant l’avancée.
L’ennemi recule devant l’arrivée des panzers. Découverte de tranchées aménagées de manière typiquement U.S.. Gain des hauteurs et positions fortifiées complétées avec infanterie et mitrailleuses. Attaque des panzers menée sur 2 directions (Schalberg, Winterberg). Tanks aussitôt mis à l’abri et prêts à être dirigés ailleurs, ligne de front solidifiée par postes de mitrailleuses. A 50 mètres de la ligne de crête, des tireurs armés de Panzerfaust sont retranchés dans des trous individuels. L’ennemi, armé de grenades, tente de reprendre la position en remontant le versant et se renforce en hommes et matériel.
Les tanks U.S. tirent sur des objectifs reconnus à Farébersviller. Aucune attaque n’est produite car les compagnies ennemies ne comptent plus que 45 hommes.
La 80ème division d’infanterie U.S. et la 6ème U.S. P.D (blindée) se positionnent autour de Farébersviller et le long de la Rosselle jusqu’au plus près de Puttelange au Sud.
Le commandeur Ostendorf est relevé par le colonel Lingner. Résistance jusqu’au 4 décembre sans renfort. L’adversaire porta aux nues, après-guerre, le 17ème régiment d’artillerie impliqué dans les combats depuis juin 1944.
Grande attaque de la 80ème division d’infanterie U.S. avec soutien de tanks sur Farébersviller. Village pris grâce à la bonne réplique bien cadrée de la 1ère A.R. 17 commandée par le capitaine Bartl. L’ennemi reste sous le feu continu bien dirigé par Bartl dont les pièces dominent la côte 373 m (Mont de Théding).
30.11. 1944 :
12h 30, reprise de la ferme Bruskir et de l’ancien front après l’attaque ennemie dispersée par la compagnie.
Effectifs et armement :
Officiers / sous-officiers / soldats :
7/ 33/ 220/ pour combats
armes anti-chars : 4 canons 75, 1 Pak 5 cm, 4 Püppchen quadruples, 2 Panzerschrek, 37 Panzerfaust, 40 mitrailleuses lourdes, 12 mitraillettes, 1 mitrailleuse légère.
Journée calme, tir d’artillerie minime dans tout le bataillon, tir intermittent et tirs-surprises sur la ferme Bruskir.
L’ennemi se renforce en hommes et matériel.
Colonel Lingner nommé au commandement de la 17 S.S.
1.12. 1944:
Grosso modo, journée calme pour le bataillon. Présence renforcée en soirée sur la ferme Bruskir et la nuit durant sur Ebring et Farschviller.
Selon les ordres, le Buchwald fut ratissé aux premières heures du matin et déclaré libre de tout ennemi.
A part la pétarade des tanks au sud-ouest de la ligne ferrée près de la forêt du Geschberg, encore des tirs-surprises sur Bruskir et la suite de tirs de destructions sur le dispositif. Il n’y a pas d’évènements particuliers.
L’ennemi a sans doute rameuté hier de l’artillerie. Tirs-surprises et dérangeants causés par notre batterie-école. Sur le dispositif à gauche, observation vers 2h 30 d’un groupe de 5 soldats se déplaçant du Nord vers le Sud le long de notre front. Trafic plus intense sur la route Henriville-Seingbouse. Mouvement continuel de l’ennemi dans le lit du ruisseau à 1 km au Sud-Ouest de Farébersviller et quelques tanks à 800 mètres aux environs du Studen (Sud-Ouest de Farébersviller).
Courant matinée, tir de propagande - tracts diffusés par avion ennemi de 11 heures à 12 heures sur dispositif.
- constitution d’une réserve de 84 hommes mis en sûreté sur jonction droite.
Positions encore renforcées et reliées avec tranchées. La ligne de rupture établie sur la jonction à droite sera minée (plan du minage suivra)
Un blessé, un mort, 2 malades.
En excluant les armes prises hier, nous avons ramassé (butin) : 3 mitraillettes, 17 fusils et un émetteur-radio.
Le nombre de prisonniers avec les 3 d’aujourd’hui s’élève dans l’ensemble à 131, dont 1 officier.
Püppchen = caisses de lancement de roquettes de l’armée allemande stationnées entre Marienthal et Saint-Avold
Dotation d’un canon de 5 cm à la compagnie qui se trouve positionnée à la sortie Sud de Théding, installé et prêt à tirer sous le commandement de l’Oberscharführer Schraub.
1er décembre 1944 :
La division (unité repositionnée le plus au sud du XIIIème Corps d’Armée SS, voisin au sud de la 11ème Pz Gr de l’Armée, et jouxtant au nord la 36ème V.G.D.) dispose d’une force armée de 3 500 hommes, dont 1 000 Grenadiers à peine et environ 20 panzers et canons automoteurs d’assaut.
Ligne de front de la rivière Rosselle jusqu’au sud de Puttelange. Adversaires : 80ème Di.U.S. et 6ème Blindée U.S..
03.12.1944:
Ordre : il faudra surtout battre par des tirs les positions suivantes :
- orée nord du Grosswald à l’ouest de Henriville,
- la côte 293,
- la côte 283 à l’ouest de Farschviller,
- la forêt Geschberg,
- le fond de vallée à 1 km au Sud-Est de Farébersviller.
7 blessés plus un sous-officier.
23 heures, "Panzerfaust gegen Häusern eingesetzt worden" (implication des Panzerfaust contre les maisons).
Dès la pointe du jour, préparation d’artillerie et attaque de la 35ème DI US. Le régiment U.S.134 passe le Maderbach (la Mutterbach forme alors un barrage aquatique, Ndr) sur des embarcations d’assaut ; une attaque de tanks sur Rémering. Sur Cadenbronn, la 8,8 Flak est anéantie par le feu d’artillerie. 11 tanks détruits.
La Flak. Abt.17 intervient avec un joli succès dans les combats. Appréciation élogieuse de la division.
La division retraite sur les hauteurs de la Sarre. L’artillerie du régiment a épuisé ses munitions après quelques heures ; le détachement a perdu l’ensemble de ses canons lors de la retraite.
La Flak. Abt.17 va à nouveau être subordonnée à la Flak antiaérienne du Régiment 42.
4 décembre 1944 - Pc de la division à Eschringen.
A la pointe du jour, attaque du régiment d’infanterie 134 U.S. sur Puttelange. Prise de Tenteling à 11 heures...
Après un schwerer Artieleriebeschuss, 2ème percée vers la vallée de Kochren. La III-38 tente de colmater la brèche sans succès. Les tanks ennemis prennent la ferme Bruskir et détruisent près du croisement une batterie. Quelques incursions vers Diebling. Panzers en retraite du côté d’Ebring (abris de tir détruits). Un camion de munitions détruit. La voiture du commandeur essuie des tirs d’un M.G (mitrailleuse) d’un tank. Notre artillerie quitte Tenteling.
5 décembre 1944 : L’ennemi atteint Sarreguemines, a besoin de 5 jours pour briser la résistance. Des éléments de la G.V.B (Götz von Berlichingen) participent aux combats.
Combats pour tenir Nousseviller et Rouhling.
Le journal du Corps d’Armée mentionne la division 17 comme étant peu fiable et demande son départ (remplacement) mais en attendant, la division reste tout de même impliquée car on ne peut fournir de la réserve. Combats d’arrière-garde dans les localités devant la Blies tout comme à Diebling, Forbach, Spicheren et Lixing. Franchissement de la Sarre. Occupation des positions devant les rives de la Blies. Le Hstuf Heinz Muller, Commandeur des S.S. Pi Btl 17 est décoré avec feuilles de chêne décernées par l’armée allemande.
6 décembre 1944 : Le Régiment 38 et le Pi Batl 17 se battent sur des positions de repli près de Rémelfing (ligne de la Sarre).
8 décembre 1944 : Tête-de-pont ennemi près de Rémelfing et Sarreinsming. Combats devant la Blies et le long de son cours d’eau. La AA 17 attaque à 9 h les positions ennemies et atteint la lisière sud du bois à 1,5 km au sud de Neunkirch.
2°) Hans Stöber = Le poing de fer.
Bilband und Chronik der 17. S.S. Panzer Grenadier Division Götz von Berlichingen., Neckargemünd 1966. (Pages 54-59).
20 novembre 1944 : Divisionsgefechtsstand in Farschviller.
21 novembre 1944 : Le major Linn prend le commandement de la A.A. 17 (Aufklärung Abteilung).
21-22 novembre 1944 : Déplacement de la division dans le nouvel emplacement Lixing-Rouhling.
22 novembre 1944 : fin de la résistance des forts de Metz à 14 heures. « Jeanne d’Arc » ne capitula que le 12 décembre 1944.
23 novembre 1944 : Tirs sévères d’artillerie en partie avec des obus au phosphore sur le fort de Wurtenberg qui est défendu par des éléments du régiment Matzdorff. Pour l’instant, 50 blessés et 15 tués. La division a pris en charge le secteur de Lixing et a relevé des éléments du groupe de combat von Mühlen et une partie de la 11ème Pz Di.
Le Panzer Grenadier Régiment 38, soutenu par 5 panzers IV et de l’artillerie anti-chars, défend Hilsprich.
Attaque maîtrisée à 10 h, la 2ème attaque atteignit la limite nord-est du village avec l’appui de tanks. Contre-attaques et capture de prisonniers (1 officier et 60 Américains). Combats près de Leyviller, Saint-Jean-Rohrbach.
Tirs d’artillerie très intenses sur Hilsprich. Au crépuscule, une attaque de 50 tanks prit possession du village détruit ; combats « sylvestres » au Vieux-Bois.
25 novembre 1944 : Verrou de barrage près de Valette, puis combats en retraitant dans la zone défendue par la division. La Flak-Abt 17 est à pied d’œuvre avec deux batteries dans le coin de Diebling. Le II-A.R. peut briser dans le secteur Barst-Marienthal une offensive ennemie. Le bourg de Valette est abandonné.
26 novembre 1944 : Poste de commandement de la division à Cadenbronn.
27 novembre 1944 : La division retraite en combats de riposte sur la ligne Seingbouse, hauteur 272 m, à 1 km au nord de Henriville, à 1 km à l’ouest de Farébersviller, à la sortie sud-ouest de Ellviller, à la lisière nord-est de la forêt Le Harth, le point 248, et 1 km à l’est de Dieffenbach.
28 novembre 1944 : Une partie du régiment PZ Gr Régiment 38 et de la A.A. 17 défendent Farébersviller.
L’après-midi, l’ennemi déborde la localité par le sud avec 2 compagnies et pousse dans la forêt du Buchwald (= forêt contiguë au lotissement Allmend à Théding, Ndr)
Attaque de flanc avec une compagnie et 7 panzers durant laquelle l’adversaire est malmené. L’ennemi qui a investi le village dans la partie ouest avant midi est repoussé et battu avec hourra à 20 heures lors de l’attaque.
Lourdes pertes ennemies. Dans le secteur désigné, 7 tanks U.S. détruits et environ 200 prisonniers. Si le front confié à la 347ème I.D. venait à être percé, le général Balck ne donnerait qu’en cas d’extrême nécessité l’autorisation de se déplacer vers les hauteurs dominant la Sarre. Il insiste pour dire que ce sera de toute façon le dernier recul toléré.
Etat-major établi à Grosbliederstroff.
3°) Hans Stöber. Die Sturmflut und das Ende (pages 163 à 207).
Combats dans la zone de la ligne Maginot (extraits).
Le magistral et héroïque sacrifice de résistance du groupe forteresses de Metz eut comme conséquence d’impliquer et d’engager de nombreuses forces ennemies, permettant ainsi à notre 1ère Armée de trouver le temps pour préparer un nouveau front.
Cela allégea également le XIIIème Corps d’armées qui put se ré-équiper et se constituer des réserves.
La 17ème S.S. PGD établit le 20.11 son poste de commandement à Farschviller ; à l’aile gauche, le régiment 37 sous le commandement de l’Obersturmbannführer Launer s’établit sur la ligne Hellimer-Frémestroff (P.C. à Hellimer).
Dans le secteur avancé de Maxstadt, la A.A.17 passa sous le commandement du Sturmbannführer Linn.
Rapport de la Abt : voici nos forces comptabilisées le 22 novembre à 19 h :
Officiers Sous-officiers Hommes
Forces 10 31 331
Unité tactique anti-chars - 3 12
Unités rajoutées (attribution) 3 19 97
Unités de ravitaillement 13 91 466
Unités de ravitaillement - 3 12
Unités approvisionnement vivres 3 19 97
Forces pour le combat 10 48 229
Forces anti-chars - 3 11
Forces rajoutées 3 18 90
Les recrues ramenées ne sont pas comptabilisées.
Le voisin gauche de la 17ème SS PgD était la 11ème PzD (von Wietersheim) : à droite le contact est établi avec la 36ème VGD (Wellm). Au départ, il n’y eut d’abord que des escarmouches parfois violentes effectuées en partie contre la 6ème Division Blindée U.S.. Mais comme le commandement U.S. accordait une attention toute particulière au XVème Corps d’Armées (Haislip), la pression jusqu’alors forte diminua sensiblement. Ledit corps atteignit le 20 novembre 1944 la trouée stratégiquement importante de Saverne et fonça avec deux divisions blindées françaises (Leclerc) soutenues par la 79ème division d’infanterie U.S. (Wyche) sur Strasbourg.
Le drapeau parti du Fezzan flottait le 23 novembre sur le Münster (cathédrale) comme l’avait juré Leclerc !
Cette percée stratégique que Patton espérait provoquer par tous les moyens depuis septembre 1944, c’est cependant le général Patch (7ème U.S. Army)qui la réussit.
Durant cette période, quelques éléments de la 17èmeS.S. établis plus au nord (Boulay) combattirent avec la 347ème ID.
Le II-Art.R.17 était également jusqu’au 23.11 chez l’infanterie du 347……
4°) Ci-après, un extrait du livre de Günther Helmuth : L’œil de la division - Das Auge der Division:
……Le 3 novembre 1944, l’O.B. West (Oberkommando de la Wehrmacht) reçut un ordre du Führer d’après lequel la ville de Metz devait combattre jusqu’au dernier homme en cas d’une perspective d’encerclement.
Le 9 novembre 1944, l’armée américaine traversa la Moselle à Pont-à-Mousson (à la ligne de jonction de la IIIème Panzergrenadier Division) et poussa le 11 novembre jusqu’au secteur de la Nied.
La grande attaque tant attendue venait de débuter. Le 10 novembre, toutes les compagnies de la A.A. étaient sur pied de guerre. Chaque localité était âprement combattue. Le poste de commandement de la A.A. se trouvait durant ces jours-là à Coin-les-Cuvry. Dans le secteur de Kenchen, dans les villages de Peltre, Sanry-sur-Nied, Courcelles-sur-Nied eurent lieu des combats.
Le 16 novembre 1945, la A.A. étira une nouvelle ligne de couverture près de Boulay. Pendant qu’une compagnie d’une Volksgrenadierdivision était placée à Saint-Avold, des équipes de démineurs de la A.A. avaient fait sauter tous les ponts sur les routes sortant de Metz vers l’Est. Le combat gagnait chaque jour en intensité.
Entre le 28 novembre jusqu’au 4 décembre 1944, la A.A. dut donner le meilleur d’elle-même pour pouvoir stopper l’adversaire à Farébersviller. Plusieurs fois, la localité changea d’occupant. Les hommes combattirent de manière enragée le long de la voie ferrée et pour la conquête du Schallberg.
L’adversaire ne put être arrêté en partie qu’en combat rapproché……..
5°) Extraits du KTB (Kriegstagebuch)
Ordre n° 51 de la Division le 26. 11. 1944 à 21h 30
Chars et Infanterie ennemis concentrés sur la ligne Téterchen-Nied-Saint-Avold. La XIIIème S.S. AK, dès cette nuit, doit tenir la ligne SNCF de Carling-Merlebach-Farébersviller-Farschviller-Puttelange.
Le contrat : briser l’attaque ennemie, se mettre sur la défensive, empêcher l’approche de l’ennemi du front, détruire les axes de pénétration. Ni armes, ni munitions ou véhicules ne doivent tomber aux mains de l’ennemi.
1) Un ennemi nombreux (infanterie et tanks) est parvenu à conquérir le 26. 11. 1944 le secteur de Saint-Avold et environs (sud). Devant la ligne tenue par la 17ème S.S., toutes les grandes avancées ont pu être maîtrisées à part quelques percées locales. D’autres attaques de l’ennemi sont à attendre, attaques partant du coin de Saint-Avold vers l’est et s’avançant du village de Valette vers l’ouest (Puttelange).
2) La 17ème S.S. PzG se placera (d’après les ordres) dans la nuit du 26 au 27. 11. 1944 sur une nouvelle position avec des tranchées en 1ère ligne continue. Orée ouest du Kneebusch-Farschviller-secteur du Moderbach. Positions à tenir.
Centre de gravité à assurer par la résistance à prévoir dans les espaces Farébersviller et Puttelange.
3) Secteurs délimités à diviser :
* frontière nord vers la 36ème VGD - Guenviller nord-pointe sud-est du Buchwald (à 500 m au sud de Cocheren-orée nord de Bousbach-orée sud de Bübingen)
* frontière sud vers la 11ème Pz D.- Placée comme à l’ordinaire, dans le prolongement à l’orée sud de Sarreguemines.
* Pour la S.S. Pz A.A. 17 (III-38, Flakpanzer) frontière nord : la même que la frontière affectée à la division.
frontière sud : Barst-Marienthal-nord ; routes, croisement voie ferrée coin nord de Farschviller, pointe de jonction avec Diebling-nord et Nousseviller-nord.
Le secteur est à partager avec la S.S.Pz A.A 17 en zone nord, le III-38 s’occupera de la zone sud.
Ligne de partage-Marienthal-nord-ferme Bruskir-Ebring sud.
* SS Pz Gren Rgt 37 (I/38) :
frontière nord : comme pour la frontière sud gardée par la S.S. Pz A.A.17,
frontière sud : comme pour la frontière dévolue à la division.
Les secteurs sont à distribuer avec le I-37 dans la zone nord le II-37 au milieu, le I-38 en zone sud.
Point de jonction des frontières de secteurs : fourche 300 m au nord-ouest de Loupershouse, à 300 m au nord-ouest du croisement situé à 800 m au nord-ouest de Puttelange.
4)Situation du front (1ère ligne) :
Ouest du Kneebusch-jonction réservoir-Farébersviller ouest-ligne ferrée-Farébersviller-Farschviller-ouest-rive est du ruisseau Moderbach.
5)Point de résistance : Farébersviller-Farschviller-Loupershouse-Puttelange et son secteur sud.
6) La S.S. Pz A.A.17 (III-38, Flakpanzer) se rangera, avec l’arrivée nocturne de troupes, sur les lignes à défendre impérativement de façon à former un solide point de résistance à Farébersviller dès l’aube du 27. 11. 1944. L’unité devra prête à la riposte dans ce nouveau secteur. La position doit être gardée.
7) Le S.S. Pz Gren Regt 37 (I-38) s’établira avec l’arrivée des troupes voisines sur les lignes indiquées, de manière à être prêt à se défendre dans le secteur Farschviller-Puttelange à la pointe du jour.
8)LeS.S. A.R. partira dès l’aube du 27. 11. 1944 en position de tir de façon à pouvoir épauler la résistance avec au minimum deux zones (à affecter chaque fois à la III-S.S. A.R. 17).
9)Les renforts (motorisés) sont à remplacer par la S.S. Pz A.A 17 au coin nord-ouest du Sitterchen ; par la S.S. PzGren 37 : zone ouest Barst-Marienthal, coin de forêt-sud au nord de Valette, croisement jusqu’au "F" de forêt de Puttelange-Diffenbach sud.
Devant une poussée ennemie supérieure, les troupes de renfort infléchiront sur la ligne B-sortie sud Seingbouse-embouchure-routes au sud du Schwalbenspitz-Hoste-Bas-ouest-sortie-Puttelange puis sur le front.
Forces d’une valeur d’un groupe à chaque place précise à défendre.
Commandement des renforts S.S. Pz A.A.17 assuré par la S.S. Pz A.A.17.
Commandement des renforts S.S. PzGren Rgt 3, assuré par la division.
Les deux groupes Barst-Marienthal et Valette ainsi que les deux autres groupes sont sous le commandement d’un chef de section. Jusqu’à l’écoulement de toutes les troupes, il faut dès à présent laisser quelques renforts dans les actuelles positions. La S.S. Pz A.A.17 devra rechercher une jonction avec son voisin à Vahl-Ebersing.
10) Apport de tanks de prospection aussi bien à la 1-S.S. Pz A.A.17 à l’église de Cappel et Hoste-Haut (milieu) sous le commandement propre de la 1-S.S Pz A.A.17. La liaison radio vers la division doit être sûre (garantie).
17 SS PanzerGrenadier Division PC 26.11. 1944
Sitz im Berlichingen Secret
Situation de l’ennemi du 26.11. 1944 à 24h
Comportement de l’ennemi :
L’adversaire se renforce à l’aile gauche et amène par la route Rohrbach-Puttelange par le Pfaffenbusch 10 chars, camions et véhicules « d’éclairage » sur Rémering où se trouve, au jugé, un bataillon.
Au nord de l’Almette vers 9h 45, 8 chars sont forcés au retrait du fait de notre artillerie. Au centre à 9h 50 attaque de 5-6 chars sur Valette. A 11h 20, 6 chars accompagnés d’infanterie avancent vers le nord par le chemin entre Unterholz et Petite Almette et contraignent les occupants du point d’appui à se retirer. Au carrefour ouest de Puttelange, l’attaque ennemie est stoppée. Vers 15h 30, 15 chars sortent d’Unterholz pour appuyer par flanquement l’attaque. Les chars attaquent sur Valette, tournent vers l’est en appui complémentaire. A droite, pas d’activité de combat, de même chez le voisin de gauche. Chez le voisin de droite, l’ennemi poursuit son attaque arrêtée la veille sur Saint-Avold. Avec 21 chars, il part de Trois-Maisons sur la route de Longeville-lès-Saint-Avold, se dirige vers l’est et atteint le Bohrmühle. L’ennemi progresse également de Dourd’hal vers Valmont et pousse une patrouille jusqu’au Wehneck. Folschviller est perdu.
Activité de l’artillerie. Interventions sur Hoste, Puttelange, Cappel, Maxsdat, Farschviller et Guébenhouse.
Activité aérienne : Forte, menée par Jabos et éclairage avec tir sur position d’artillerie.
Intention de l’ennemi : La prise de Puttelange par attaque au sud et avancée sur Unterholz pour atteindre la route de Barst-Puttelange.
1er Officier d’Etat Major
SS Hauptsturmführer
SS PanzerGrenadier Regt 37 P.C. 27.11.44
Compte rendu journalier
A la 17 SS PanzerGrenadier Div GVB Ia et Ic
<![if !supportLists]>a) <![endif]>La percée ennemie signalée hier a été arrêtée à la tombée de la nuit. L’adversaire rompit le contact avec chars et infanterie. Une patrouille put sans difficultés s’avancer jusqu’au Unterholz.
Pendant la nuit du 26 au 27, notre ligne de résistance principale a été reportée sur le Moderbach avec maintien des troupes d’arrière-garde. Ce retrait se fit sans éveiller les soupçons de l’ennemi qui ne réagit pas. A 8h, les arrière-gardes furent ramenées sur la ligne B après la mise en place d’avant-postes aux endroits prescrits.
Après notre complet retrait, les ponts qui n’avaient plus d’utilité ont été détruits.
<![if !supportLists]>b) <![endif]>Ordre de la division
<![if !supportLists]>c) <![endif]>Ecole de Guébenhouse
<![if !supportLists]>d) <![endif]>1/20
<![if !supportLists]>e) <![endif]>en possession
<![if !supportLists]>g) <![endif]>amélioration des positions
<![if !supportLists]>h) <![endif]>aucune
<![if !supportLists]>i) <![endif]>le 26.11 vers 14 heures attaque de quatre Jabos sur Henriville. Ouverture de tirs par canons de la 14-37. Un avion fut sérieusement endommagé.
Le 27 entre 10 h et 11 h 30, bruits de chars entendus dans la forêt de l’Almette.
Destruction de la digue près de Diffenbach. Des inondations à Puttelange nécessitent retrait partiel de la ligne.
Compte rendu journalier du 27.11. 1944 du Bataillon
<![if !supportLists]>a) <![endif]>en dehors des tirs d’artillerie sur Barst et Cappel, journée calme. Suite à patrouille, le Vieux-Bois fut reconnu libre d’ennemi. Sur ordre, tous les soirs, 10 hommes se rendent au village voisin près du PC du bataillon pour se laver, voir le médecin et dormir.
<![if !supportLists]>b) <![endif]>A 22h, ordre divisionnaire de se retirer sur la nouvelle ligne principale de résistance qui a été atteinte. Etaient restés en arrière-garde de sécurité 2 sous-officiers et 22 hommes. Les armes lourdes furent mises en position pour pouvoir intervenir devant notre artillerie. A défaut de possibilité d’abriter le P.C. de bataillon à proximité, celui-ci s’installe à Ebring.
<![if !supportLists]>c) <![endif]>Pas d’événements particuliers
<![if !supportLists]>d) <![endif]>Croquis de situation et plan de feu pourront être envoyés jusqu’à 18h.
<![if !supportLists]>e) <![endif]>Contact établi avec compagnie de sécurité à droite et à gauche avec le bataillon Meurer.
<![if !supportLists]>f) <![endif]>L’unité Antichar a été mise sur ordre à la Div. de PanzerGrenadier 17, la section SG a été fondue dans le 13-37.
<![if !supportLists]>g) <![endif]>Pas de changement. L’implantation de la ligne en cours.
Effectif combattant Effectif apte à combattre à nourrir
Off S-off Hommes Off S-off Hommes Off S-off Hommes
Etat-Major 2 4 11 2 4 11 5 27 62
G + 10 1 4 38 1 4 38 1 12 50
11 1 4 29 1 4 29 1 12 44
12 0 9 99 0 8 94 0 16 108
4 21 177 4 20 172 7 67 264
N.P. Effectif combattant bien faible pour un bataillon
Pertes : Néant.
Ordre N° 24 du Corps d’Armée
Point 2 : Le XIII ème S.S. A.K (corps d’armée) va dans la nuit du 26. 11 au 27. 11 sur la ligne Niedaltdorf-Villing-Falck- voie ferrée-Carling-Merlebach-Le Vogelsberg-Farébersviller-Farschviller-Puttelange-sud-est de Holving-la Sarre au sud de Sarralbe en revenant jusqu’à Viller et elle doit tenir cette ligne.
Situation des positions, limites de secteurs, points de jonction et poste de commandement de la division sont annotés sur les plans reproduits en annexe…….
Point 8 : La 17ème S.S. PGD tiendra à l’avenir la zone aux alentours de Puttelange et devra empêcher les coups de boutoir ennemis vers Sarreguemines. Il lui faudra nouer d’étroits contacts avec les voisins à gauche et à droite. Prévoir de placer un commando sous la responsabilité d’un officier au croisement-est de Rémering.
Poste de commandement du bataillon le 27. 11. 1944 à 17h.
L’attaque ennemie annoncée dans le rapport de hier a pu être arrêtée définitivement lors de la tombée du crépuscule.
L’ennemi a pu décrocher avec ses tanks et l’infanterie. Une patrouille partie à la chasse put pousser jusqu’à la lisière sud du Unterholz.
Dans le courant de la nuit du 26 au 27, notre front tenu par des arrière-gardes a été ramené sur la rivière Marderbach. Le retrait du front a pu passer inaperçu et n’a pas été contrarié par l’ennemi. A 8h, l’arrière-garde a pu être ramenée sur la ligne B. Les combattants aux avant-postes furent laissés aux emplacements désignés. Après l’achèvement du mouvement de repli, on fit sauter les ponts non utilisables pour le trafic indispensable.
17h 28 : Appel de 01, l’échelon de véhicules blindés du bataillon doit se replier du secteur de Marienthal.
18h 23 : Ceci concerne l’installation (ordonnée) à la III-38.
19h 25 : L’officier d’ordonnance de la division remet un avant-ordre verbal concernant un mouvement de repli dans la nuit du 26. 11 au 27. 11.
20h 00 : Ordre verbal personnel concernant une 1ère orientation pour sortir de la vieille position.
2lh 20 : Confirmation pour l’officier d’ordonnance de la division : se replier suivant l’ordre de la division.
22h l0 : Ordre verbal donné aux propres effectifs et à ceux subordonnés au bataillon pour apporter des nouvelles sur la solution de repli.
22h 50 : Officier d’ordonnance en tête pour le repérage de l’itinéraire et aménagement du nouveau poste de commandement du bataillon vers Ebring.
23h 50 : L’officier d’ordonnance passe chez le voisin de droite pour assurer une meilleure liaison.
0h 35 : Retour de l’officier d’ordonnance venant de chez son voisin de droite avec la notification lui signalant que son repli doit être achevé à 3 h.
1h 00 : Le chef de la troupe de couverture signale son arrivée avec le renfort d’un canon Pak 7,5.
2h 00 : La troupe de couverture assure la sécurité en 1ère ligne (Sicherungslinie A).
2h 30 à 3h 30 : Départ des éléments du bataillon et du III-38.
Sécurité assurée lors du mouvement de repli par un convoi renforcé et composé de 2 Pak et 3 Flakpanzer.
5h l0 : L’adjudant précède (et prépare) le nouveau poste de commandement. Le Commandeur reste auprès des troupes de couverture.
6h l0 : Annonce faite aux observateurs du nouvel emplacement de commandement. Dès la pointe du jour, les groupes de couverture s’établiront conformément aux ordres reçus.
10h l5 : Retour du Commandeur revenu de l’avant du front.
13h 00 : Ligne de sécurité B assurée par les troupes de couverture.
Mission : se replier uniquement sur ordre de la division par suite d’une trop forte poussée ennemie.
Ligne de front : partant du Kneebusch-ouest, s’accrochant au réservoir de Farébersviller- voie ferrée- ouest de Farébersviller - Farschviller ;
Emplacement du bataillon : milieu du village d’Ebring ; poste de commandement (avancé) du bataillon : Théding. Le III-38 basé à Ebring.
Aménagement du village de Farébersviller en point d’appui retranché principal.
officiers sous-officiers hommes
Forces au combat 10 49 289
A disposition 6 39 291
Forces à disposition 10 56 370
Pour la bataille 6 40 298
toutes forces d’appoint 14 95 506
encore à disposition 9 87 590
Les emplacements pour explosifs attribués au secteur du bataillon étaient mal situés. Les cordons d’allumage étaient non testés, les amorces de remplacement et les mèches inexistantes. Après réparation, les explosifs furent réinstallés. A 17h, 6 tanks ennemis s’aventurent sur la route Saint-Avold-Sarreguemines avec une incursion localisée à 1,5 km devant Seingbouse, ils furent observés par nos groupes de couverture et combattus.
Point de gravité : les trous individuels sont remplis d’eau au quart.
Poste de commandement de la division 27.11.1944, concerne l’engagement de la Flak
1) Les forces blindées anti-chars se trouvant dans le secteur attribué à la division (autrefois compagnie du Régiment) seront regroupées sur un point de gravité décidé par le commandeur du bataillon et seront placées dans les emplacements de l’artillerie propices également pour atteindre des cibles aériennes.
2) La Flak Abt 11 ramènera les batteries lourdes dans des positions adaptées de façon à agir de concert et en réplique d’artillerie avec le régiment d’artillerie (en dehors de la couverture aérienne).
3) Une section de pièces de 20 Flak du bataillon 807 devra en liaison avec le régiment d’artillerie S.S. A.A.17 apporter son soutien en luttant contre toutes cibles à terre passant au nord et au sud de Farébersviller. La section sera tactiquement sous les ordres du régiment A.A.
Poste de commandement de la division le 27. 11. 1944 à 22h 00
La division au bataillon de reconnaissance.
1) La S.S. Pz Abt. 17 doit atteindre très rapidement les nouvelles positions en préparation dans la forêt à 2 km au sud de Théding.
2) Il faudra être prêt à intervenir et s’assurer contre les tanks ennemis annoncés à Farébersviller d’ici 6 h du matin le 28 novembre. Sans doute faudra-t-il compter sur une attaque de l’ennemi à l’aube du 28. 11. 1944.
3) La S.S. Pz Abt 17 doit prendre immédiatement contact avec le groupe de reconnaissance basé à Ebring et y désigner un officier de liaison.
4) Si manque de moyens d’information, il faudra entrer en contact par soi-même avec le groupe de reconnaissance afin d’être en mesure de vérifier la percée ennemie à Farébersviller.
5) Le groupe de reconnaissance va se renseigner dès la pointe du jour en entente parfaite avec le bataillon sur les possibilités d’engagement dans le village de Farébersviller.
Poste de commandement de la division le 28. 11. (inscrit dans le journal de bord n°l520/44).
16h 30 : Rapport du jour.
* Comportement de l’ennemi
Vers 8h 45, l’ennemi rentrait à Farébersviller (en venant de Seingbouse) avec l’appui de tanks et de l’infanterie en nombre inconnu et fut rejeté au cours d’une contre-attaque. Des soldats furent faits prisonniers.
A Henriville et dans la forêt au nord-ouest, on constate des vrombissements de tanks. (Renseignements sans doute fournis par les observateurs avancés (cf. récits des équipes Belitz, Monse, voir leurs témoignages).
Vers 14h 00, l’ennemi a pu avancer par la ferme Bronstein (Bruskir ?) jusqu’au croisement à 2 km à l’ouest de Farébersviller. Forces engagées à Cappel vers l’est : 1 compagnie avec 20 tanks U.S..
Intentions ennemies
L’ennemi qui a consolidé ses propres positions de repli, pousse avec des forces blindées importantes venues du secteur de Saint-Avold-Vahl-Ebersing en allant vers l’est et rebondit avec intensité contre notre 1ère ligne constituant l’aile droite de la division.
D’après l’esquisse de leur avancée, l’ennemi vire de Saint-Avold en direction de Hombourg-Haut et, passant à l’ouest avec le régiment d’infanterie 319 (80ème Division), s’avance vers le nord.
Il subsiste la possibilité que l’adversaire ait modifié son projet antérieur d’avancer sur Sarreguemines avec la 6ème division blindée U.S. et de s’être décidé (avec la 6ème) d’attaquer Sarrebruck.
Prisonniers : 17 + 4 blessés. Interrogatoire en cours ; 3 tanks à Farébersviller détruits par Sturmgeschütze, léger tir d’artillerie.
Positions décelées de batteries ennemies à 1,5 km à l’ouest de Saint-Jean-Rohrbach, à 1,5 km à l’ouest de Hellimer, à 1,5 km au sud de Erstroff.
Aucun point de gravité reconnaissable au vu des événements.
Poste de commandement du régiment le 28. 11. 1944
Rapport journalier à la division.
l.a) Situation générale de l’ennemi.
Dans la matinée du 28.11, l’ennemi venant de Seingbouse a poussé rapidement en avant vers Farébersviller avec son infanterie soutenue par des tanks. Il réussit à avancer au sud-est du village jusqu’à la ferme Bruskir et à pénétrer dans la forêt du Buchwald. Sur l’aile gauche de la division, situation calme, activité d’artillerie minime.
b) Voyez le plan qui positionne les emplacements réels et supposés des batteries ennemies
c) Secteurs sous tirs : Puttelange, Guébenhouse, route entre les deux localités.
d) Le nombre de tirs est estimé à 500.
2) Observations générales sur l’ennemi.
Le 27. 11. à 20h 45, tanks ennemis à Seingbouse.
Le 28. 11. à 9h 25, l’ennemi sous couvert du brouillard a pu avancer jusqu’à la lisière ouest du Barschbusch. Au même moment, bruits de combat de l’infanterie et cliquetis de chenilles en direction de Henriville.
A 9h 55, sur la route Seingbouse-Farébersviller, 5 tanks ennemis sont allés jusqu’au coude de la route à l’ouest de Farébersviller (hauteurs du Nebel, Ndr).
A 11h 30, l’ennemi a occupé la ferme Bruskir et a progressé jusqu’à 300 m au sud-ouest de l’embranchement des routes près du Buchwald.
A 14h l5, 20 tanks ennemis, quelques camions et une compagnie d’infanterie venus de Cappel sont en marche vers l’est. Bruits de moteurs sortant de Rohrbach et Rémering.
3) Propre activité
Tirs d’arrêt sur l’infanterie et les tanks, routes de Seingbouse, Henriville, route au sud du Barschbusch, tirs par obus sur mortiers ennemis à Rémering.
4.a) Changement d’emplacements. Les batteries 6, 1 et 3 ont changé de place.
b) Changement dans l’affectation. La subordination du bataillon d’artillerie 1151 de l’Armée dépendant du régiment d’artillerie est supprimée.
5.a) Nombre de tubes engagés. 24 le FH 18(leichte Flak Haubitze), 5 sH 18 (schwere Flak Haubitze) et 4 canons
b) tubes non engagés : 9, leFH18 ; 2, s FH18 ; 10 cm Kanonen, 18.
c) Etat numérique des munitions : 2 700 le FH18 ; 600 s FH, 420 obus pour canons.
Poste de commandement du groupe de reconnaissance. 28.11. 1944
A 1h du matin : les compagnies atteignent les secteurs désignés; la 2ème compagnie atteint le Buchwald (1,5 km sud Ebring), la 3ème compagnie atteint le Missbuch (2 km nord-ouest Diebling).
1 h 20 : L’ordre de la division atteint le groupe de reconnaissance qui doit s’enquérir de la situation à Farébersviller.
1 h 50 : Le secteur de Farébersviller va être reconnu pour y mener une intervention.
2 h - Liaison établie avec le Commandeur du groupe de reconnaissance.
9 h : La 2ème Compagnie s’avance vers Farébersviller. Dès leur entrée, nos canons d’assaut détruisent une importante force d’infanterie ayant enfoncé nos lignes et rétablissent l’ancien front. L’attaque de tanks ennemis qui s’ensuit nous permet la destruction de 4 tanks.
11h l 5 : On ramène la 1ère ligne de front derrière la voie ferrée vu que l’ennemi s’était emparé de la ferme Bruskir.
13h l5 : La division ordonne au groupe de reconnaissance de mener une contre-attaque avec 3 compagnies.
A 14h 20 : Un convoi de chars (2ème et 3ème Flapanzer) prend position pour la contre-attaque à la lisière sud-ouest du Buchwald. La 2èmesection de la 2ème compagnie protège la contre-attaque en tirant vers le sud et l’ouest.
14h 40 : La 3ème compagnie avec 8 canons d’assaut approche de Farschviller en passant très à l’est du Missbuch.
La 3ème compagnie blindée est aidée par deux compagnies de fantassins. La compagnie atteint la voie ferrée au coin nord-ouest du bout de la forêt, le Geschberg. L’ancien front est à nouveau rétabli avec jonction jusqu’à la ferme Bruskir grâce à l’appui des canons.
Avec l’arrivée de l’obscurité, l’ancien front est rétabli aux alentours de la ferme et l’ennemi infiltré est anéanti.
A 22h, la 3ème compagnie lourde est ramenée à Ebring (Everingen) pour ravitaillement en essence et en munitions.
17h l0 : Une demi-section de la 2ème compagnie venant du sud-ouest avec un appui léger de pionniers attaque la ferme et atteint à 20h 30 l’ancienne 1ère ligne.
21h 00 : La 2ème compagnie blindée (sans la demi-section) est rappelée à Ebring pour s’approvisionner en munitions et carburants.
c) Poste de commandement du groupe de reconnaissance à Tenteling ; 2ème compagnie à Ebring, 3ème compagnie à Ebring.
e) 2ème Compagnie de fantassins à Farébersviller. 2 autres compagnies prêtes à Ebring, 3ème compagnie établie à Metzing.
butin : 2 tanks Général Sherman,
1 tank Général Lee,
1 Sherman immobilisé par tir,
1 de nos panzers touché par l’ennemi a brûlé.
Poste de commandement de la division le 28.11. 1944 à 19 h
Rapport journalier à Gen. Kdo. XIII. S.S. A. K. (Commandement général du XIII.Armee Korps)
* A 9h, attaque ennemie avec des forces d’infanterie et de tanks sur Farébersviller. L’attaque fut immédiatement stoppée. 22 soldats U.S. faits prisonniers.
* A l0h 30, l’infanterie réussit grâce au brouillard naturel le favorisant à percer à 2 km au sud de Farébersviller et à occuper la forêt du Buchwald. Au même moment, l’ennemi perce au nord de Farébersviller notre ligne de front et pousse à l’ouest de la voie ferrée vers le nord.
* A 16h, nos canons d’assaut et l’infanterie contre-attaquent et encerclent l’ennemi dans le Buchwald en rétablissant l’ancienne ligne de front tenu par le III-38. Le village de Farébersviller est repris à 19h. Au moment de l’établissement de ce rapport, une ligne de sécurité avec couverture vers le nord le long de Farébersviller-ouest va être instaurée. Le contact avec la droite n’est pas existant. Dans le secteur sud, l’ennemi s’avance de Hoste-Bas avec tanks et infanterie et oblige nos troupes de couverture à se replier sur la ligne de front. L’artillerie ennemie tire des salves surprises dans la zone nord et des tirs d’arrêt sur les villages en retrait défendus par la division.
Notre propre artillerie protège avec des tirs concentrés la retraite de notre infanterie et combat l’ennemi sur la route Cappel-Hoste-Bas.
* Pas de réserves
* 3 tanks ennemis détruits par nos canons auto-moteurs, 36 prisonniers.
Poste de commandement le 28.11. 1944 à 24 h (Tgb n°1521/44)
Comportement de l’ennemi.
A 8h 45, l’attaque de l’infanterie ennemie soutenue par des tanks fut rendue propice grâce au brouillard. Provenant de Seingbouse pour aller à Farébersviller, elle fut rejetée lors d’une contre-attaque.
Au même moment, bruit de chenilles venant direction Henriville et dans la forêt située à 1 km au nord.
A 11h 30, l’adversaire occupe la ferme Bruskir et pousse dans le Buchwald jusqu’à 300 m du croisement.
La contre-attaque aussitôt entreprise a rétabli la ligne du front entre Farébersviller et Farschviller. Des prisonniers ont pu être faits.
14h l5 : 20 tanks ennemis, quelques camions et une compagnie de fantassins sont en route venant de Cappel vers l’Est. Bruits de moteurs entendus près de Rémering et Rohrbach.
Vers 16h, l’ennemi sortant de Betting et allant vers le nord-est butte sur la lisière nord-est du Kneebusch (500 m au nord-est de Béning).
A 20h, 6 tanks touchent la bordure ouest de Farébersviller où 20 camions sont capturés et environ 30 prisonniers.
Au moment de la transmission de ce rapport, la situation n’est pas encore claire à Farébersviller.
Chez le voisin de droite, l’ennemi s’est avancé avec des tanks et principalement avec l’infanterie après qu’il ait occupé les jours précédents Saint-Avold. S’en allant au nord-est, il occupe Béning, Betting, Hombourg-Haut, secteur sud de Heiligenbronn et le secteur sud-ouest de L’Hôpital (Spittel).
Les patrouilles de reconnaissance s’enfoncent dans Carling.
Activité de l’artillerie :
Tirs minimes. Secteurs sous feu : Puttelange, Guébenhouse, route entre ces deux localités. 500 tirs estimés.
Batteries localisées à Saint-Jean-Rohrbach, Hellimer, Erstroff.
Aucun centre de gravité ne se reconnaît quelque part.
Activité aérienne : manque d’informations.
Critiques sur l’ennemi.
L’ennemi connaissant maintenant nos zones de repli, a foncé avec son infanterie (80ème ID) renforcée par des forces blindées vers le nord-est pour cogner contre l’aile droite et notre propre front.
D’après les données du Corps, l’ennemi s’est renforcé les jours précédents. Il a retiré la 26èm ID et a étiré la 35ème ID vers le nord. La 35ème ID se tient actuellement en réserve derrière la 80ème. Dans la brèche créée entre ce nouveau secteur de la 26ème ID et de la 4ème D.B., on peut supposer uniquement l’implication de groupes de reconnaissance. La possibilité existe que l’ennemi aura, après avoir dans un premier temps songé à percer vers Sarreguemines, changé d’opinion et décidé avec la 6ème Div. Blindée et la 80ème DI d’attaquer Sarrebruck.
Les forces établies à l’aile droite de la division vont vouloir bousculer nos forces, atteindre le croisement à 2 km à l’est de Farébersviller et couvrir la poussée de la 80ème DI U.S. vers le nord pour gagner la route Saint-Avold-Sarrebruck avec couverture à l’est.
Positions des troupes : I-317 U.S. près de Henriville ; III-317 près de Seingbouse; II-317 près de Betting; 1-319 à 1 km nord-ouest Macheren ; II et III-319 au nord-ouest de Saint-Avold, CC A de la 6ème division blindée à Cappel.
Prisonniers : 24
Butin : 6 tanks détruits près de Farébersviller par canons auto-moteurs.
28. 11. 1944
18h : l’attaque commence lentement vers l’avant, le cercle autour de la forêt du Buchwald est fermé
19h 15 : Colline 316 investie par l’ennemi……
20h l5 : ancienne HKL avec ferme Bruskier à nouveau tenue. Avec 20 hommes nettoyage de Farébersviller. Colline 316 (Winterberg) toujours occupée par l’ennemi. Forces ennemies en retraite sur Seingbouse. Farébersviller encore à nettoyer. 123 prisonniers dans le secteur.
20h 30 appel de Venskemit pour appui de tanks
21h 07 : 2 nouveaux tanks vers Farébersviller.
21h 26 : Si d’après la situation les troupes sous la main ne suffisent pas à tenir Farébersviller, il faut prévoir un retrait du front sur la ligne de chemin de fer et l’ancrage de l’aile droite sur la hauteur 316.
21h 36 : Liaison radio avec Kommandeur. Prise de la ligne du vieux front maintenue.
21h 45 : 3ème Kp et demi Kp de la 4ème sont installées sur les routes, l’une menant vers Henriville et l’autre sur Seingbouse pour assurer le nettoyage du village. Renforts de 2 Sturmgeschütze (= canons automoteurs).
22h 17 : Appel de la division. Pour 4h : départ de 60 hommes en renfort.
01h 45 : Aux premières heures l’arrivée de la contre-attaque à Farébersviller avec nouvelle compagnie et soutien de la S.S. Pz Abt 17.
02h 05 : Ordre écrit de la division pour la contre-attaque ordonnée pour le matin du 29.11 et entretien avec l’adjudant pour superviser l’ensemble.
05h 45 : Fla Kp 807 après changement de position prête à l’attaque ;
08h 15 : L’ennemi part de la côte 316 vers l’est. On enleva armes, munitions et papiers aux prisonniers transférés aux gendarmes.
129 prisonniers dans l’ensemble.
Butin : 3 mitrailleuses, 1 fusil-mitrailleur, 1 lance-fusées, 44 fusils, 7 pistolets, 1 appareil radio immédiatement transféré à la division. Les prisonniers étaient bien habillés (tenues camouflées et sur-bottes). Comme ravitaillement, ils disposaient de 3 jours de nourriture (dont boîtes de viande, fromage et chocolat).
Ordre N° 26 du Corps d’Armée
Point 1 : L’ennemi a placé le 28. 11. 1944 une grande attaque sur l’aile droite du Corps pour espérer conquérir la vallée de la Sarre. Il repoussa la ligne de front sur les hauteurs de la Sarre gardées par la 559ème VGD et réussit à percer à Carling et au Felsberg.
D’autres attaques ennemies ont été menées avec des percées à Merten et à Farébersviller.
Avec la poursuite des attaques, il faut s’attendre à un centre de gravité sur notre aile droite du Corps d’armée.
Point 5 : La 17ème S.S. PGD nettoiera la percée ennemie près de Farébersviller. Elle déplacera une batterie de 4 canons vers la 559ème Volks Gren. Div et s’occupera de la mobilité de la A.A. 457 de l’armée jusqu’à ce que celle-ci ait regagné des positions sûres.
P.C. de bataillon 29.11. 1944
Compte-rendu journalier
a) vers 12h 30, l’ennemi put passer la ligne de chemin de fer et enfoncer l’aile droite de la 11ème Cie pour prendre la ferme Bruskir. Au lieu de renforcer son aile droite ou de se déplacer vers la droite, le commandant de compagnie donna ordre de se retirer le long de ligne en direction de Farschviller. Par cette trouée, l’ennemi put percer et arriver au Buchwald d’autant que la compagnie AA cédait également. L’ennemi avec chars et infanterie progressa le long de la ligne en essayant de percer l’aile gauche du bataillon, mais sans succès. Le chef de bataillon se porta en vitesse vers l’avant pour recueillir au Buchenwald, côte 286, les retraitants afin de les remettre en état de contre-attaquer. Avec AA vers la ligne : Pour ces attaques des véhicules d’attaque étaient disponibles. Après tirs de préparation de la compagnie lourde, la contre-attaque se déroula pour atteindre la ligne de chemin de fer. La 11ème Cie put retrouver ses positions vers 17h 30. La 10ème Cie entreprit le ratissage des bois le soir et le lendemain matin.
En cours de matinée, tirs d’artillerie et attaques sur l’ensemble du front, notamment sur ferme Bruskir. Pendant ce temps, il fut observé que l’ennemi s’infiltrait par deux thalwegs au sud-est de Farébersviller jusqu’à la ligne de chemin de fer en face de la ferme Bruskir. S’entendaient aussi des bruits de chars et on observait que l’ennemi s’enterrait près de la ligne télégraphique partant de Henriville vers la gare. Un assaut ennemi est attendu sur la ferme Bruskir, d’où renforcement de l’aile droite et mise en réserve de 2 groupes, le chef se trouve devant.
Hier, ont été faits prisonniers :
- par le chef lui-même 58 hommes,
- par le renfort fraîchement arrivé :1 officier et 16 hommes
- par la 11ème Cie à la ferme Bruskir, 20 hommes
- par la section G.W au Buchwald, 12 hommes,
- par la 9ème Cie, 2 hommes.
Au cours des combats, 9 Américains ont été blessés et ramenés vers l’arrière, 11 Américains tués. Aux prisonniers ont été retirés armes, munitions et documents. Les prisonniers ont été pris en compte par la ???? .
129 prisonniers.
Les armes suivantes ont été récupérées : 3sMg, 1 lMg, 1 lance-roquettes, 44 fusils, 7 pistolets ainsi qu’un appareil de transmission aussitôt adressé à la division. Les prisonniers étaient très bien habillés avec des combinaisons de camouflage et des bottes. Question ravitaillement, ils avaient sur eux 3 petits paquets par jour dans lesquels se trouvaient de la viande en boîte, du gâteau et du chocolat. (cf. voir aussi témoignage Victor Formery).
Lors de la contre-attaque, ont été lancées des grenades incendiaires à durée d’explosion de 5 secondes. Le tir s’est effectué dans la vallée du Buchwald.
Les prisonniers déclarèrent que les Américains avaient peur des lanceurs (Werfer) allemands.
- Réserve : 2 groupes derrière l’aile droite,
- Contact repris à droite, à gauche il existe,
<![if !supportLists]>- <![endif]>1 grenadier blessé par Schlagholzenbruch (rupture du percuteur ?) sinon pas de perte.
<![if !supportLists]>- <![endif]>Sur ordre du chef de brigade, un document écrit est adressé au sujet du Lt Leinenweber, qui donna l’ordre de reculer. Il est demandé qu’il soit retiré et remplacé par un officier de la réserve en chef de la division.
Effectif combattant Effectif apte à combattre à nourrir
Off S-off Hommes Off S-off Hommes Off S-off Hommes
Etat Major 2 4 17 3 6 22 5 26 65
9 1 4 48 1 4 48 1 7 60
10 1 3 30 1 3 30 1 6 56
11 1 5 46 1 5 46 1 8 58
12 0 8 101 0 9 106 0 9 150
5 24 242 6 27 252 8 54 369
Pertes : Tombés 2 Sous-off et 3 hommes, blessés 9, disparus :
SS Hauptsturmführer et Chef de Bataillon
Poste de commandement de la division le 29. 11. 1944
18h : L’attaque progresse légèrement vers l’avant. Cercle autour du Buchwald ceinturé.
19h l5 : hauteur 316 occupée par l’ennemi.
19h 50 : front rétabli dans secteur du III-38. Liaison possible avec notre gauche.
20h 15 : compte-rendu de la division. Ancienne ligne de front y compris ferme Bruskir occupés. Avec 20 hommes, nous occupons Farébersviller-hauteur 316 toujours tenue par l’ennemi. Forces ennemies en retraite vers Seingbouse. Farébersviller pas encore nettoyé. 123 prisonniers + 1 sous-lieutenant
20h 30 : annonce par Hauptsturmführer Wenskemit d’envoi de chars.
20h 50 : 4 chars ennemis à Farébersviller. Extrémité du village tenue par propres troupes comme auparavant.
21h 07 : 2 nouveaux tanks U.S. arrivent.
21h 26 : Si les forces sous la main s’avèrent insuffisantes, la consigne est de tenir le talus SNCF avec la hauteur 316 (Winterberg) sur l’aile droite.
21h 36 : La division au Commandeur : l’ordre de reprise de l’ancien front est maintenu.
21h 45 : la 3ème et la moitié de la 4ème compagnie se maintiennent sur la route de Henriville et Seingbouse en protection de Farébersviller, avec renforcement de 2 canons d’assaut.
22h 17 : (depuis 4 heures) arrivée de 60 hommes en renfort venant du régiment 38.
01h 45 : Appel n°1 : A l’aube, contre-attaque prévue près de Farébersviller avec l’apport d’une nouvelle compagnie.
02h 05 : Arrivée de l’adjudant du détachement d’artillerie porteur d’un écrit pour une contre-attaque le matin du 29 novembre. Conférence à ce sujet.
05h 45 : Changement de position de la Flak 807 de nouveau prête à l’attaque.
07h20 : Appel sur la ligne 04. Le régiment 38 ne viendra pas.
08h 15 : Commandeur signale que l’adversaire progresse de la hauteur 316 vers l’Est.
8h 47 : Ordre du Ia : En coordination avec les forces réparties de la A.A.17 et de la A.R.17, il faut interdire à l’ennemi tous gains nouveaux de la colline 316 vers l’est et le sud. La côte 316 est à reprendre.
10h 25 : La A.A.17 communique : Schallberg aux mains de l’ennemi. Interventions des canons d’assaut et de la Fla pour arrêt.
11h : Le sous-lieutenant Kluge se présente avec 48 hommes de la 15-37 et 38.
11h 05 : Appel du III-38. L’ennemi en attaquant du Stutenbusch (= Studen) en direction de la ferme Bruskir a atteint la ligne de chemin de fer.
11 h 05 : Propres forces sur côte 316.
11 h 13 : Le chef de la compagnie 6-37 se présente avec 30 hommes.
12h 50 : communiqué du sous-lieutenant Walzinger : prise et maintien sur la hauteur 316 durant 1 heure et demie. Tirs de flanquement exécutés par tanks ennemis et attaque ennemie partant de la colline 317. Retrait de l’infanterie vers le poste de commandement à Farébersviller.
14h : Appel de la A.R.17 : Sur le Uneracker (317m), un bataillon complet d’infanterie U.S. reçoit continuellement du renfort.
15h : mise en route de troupes disposées sur Schallberg et côtes 316 et 317. La progression est menée par fort brouillard. Faible résistance ennemie.
16h 50 : Cède la sécurité du village de Farébersviller suite à pression ennemie d’environ 2 compagnies. Le nouveau front à hauteur de la voie ferrée est maintenu.
Occupation du front à partir de bases aménagées à proximité immédiate de Farébersviller à l’est de ce côté-ci de la voie à droite et à gauche de la voie ferrée. Tâche d’huile U.S. dans le village. Nos éléments affectés à droite se sont retrouvés face à l’ennemi sur les hauteurs 317 (Uneracker) et 325 (Schallberg) avec des pointes directes devant les deux collines.
Sur le secteur gauche, le front a pu être rétabli.
<![if !supportLists]>a) <![endif]>En points d’appui, occupation de HKL (HauptKampfLinie = ligne principale du front) à l’est de Far, le long du chemin de fer à droite et à gauche de la route avec extension à l’est.
A droite les troupes s’attaquent à l’ennemi en côtes 317 et 325 (Schallberg) avec pointe jusqu’à ces deux côtes. A gauche la ligne principale a été reprise par contre attaque.
<![if !supportLists]>b) <![endif]>P.C. Ebering. P.C. avancé : sortie Farébersviller au début, puis 100 m sud ouest de Théding. III-38 à Ebering.
<![if !supportLists]>c) <![endif]>Liaison gauche maintenue, à droite reprise.
<![if !supportLists]>d) <![endif]>Amélioration des positions, renforcement et patrouilles.
<![if !supportLists]>e) <![endif]>/
<![if !supportLists]>f) <![endif]>Forces de combat :
Off S-off Hommes
SS Pz 17 6 16 92
III/38 5 42 242
1 et 2-38 0 3 24
3-38 1 6 77
6-37 1 6 24
15-37 et 38 1 5 48
<![if !supportLists]>g) <![endif]>3 chars détruits. Farébersviller, 1 char rendu inutilisable.
Le butin de notre contre-attaque : 40 véhicules, dont des Willy avec 2 cm KWK, armes, outillage, munitions et ravitaillement. Ce butin ne put être récupéré, faute de moyens. Les fantassins faits prisonniers lors des opérations de ratissage sur Farébersviller et Buchwald s’élèvent à 225. Morts ennemis comptés 180 à 200. Le ravitaillement fut remis à la troupe….. Le nombre des armes et outillage sera signalé ultérieurement.
<![if !supportLists]>h) <![endif]>Les positions furent améliorées durant la nuit.
Tgb N° 1526/44 (Secret) le 29. 11. 1944
Ordre du jour
* Comportement de l’ennemi
Farébersviller n’a pu être entièrement nettoyé de l’adversaire. Le village est encore en partie entre les mains ennemies. 8 tanks dans le village. A 11 h 30, tanks et infanterie positionnés et prêts au nord de Henriville.
Au même moment plusieurs tanks ennemis sur la route Farébersviller-Henriville et roulant dans les deux directions.
Positions de départ détruites par tir concentré de notre propre artillerie. Ennemi sur colline 316, là aussi 2 tanks. Poussée ennemie de 316 vers colline 325 (Winterberg, Schallberg).
Défense effectuée avec concentration d’obus tirés par l’artillerie du régiment et par ses canons anti-chars.
Depuis 15h, contre-attaque en cours.
* Intention de l’ennemi : L’ennemi dont le but est d’atteindre Sarrebruck, essaie vraisemblablement de gagner les hauteurs à l’ouest de Théding pour couvrir l’attaque de la 80ème division U.S. venant du nord pour conquérir la route Saint-Avold-Sarrebruck à l’est.
* Six sabotages de câbles sur la ligne Lixing-Kerbach.
Le 29 novembre 1944. Rapport journalier pour le 29. 11. 1944 à la division Ic
* Déroulement de la journée
Le 29. 11. 1944 à 6h, la 2ème Compagnie va couvrir la hauteur 317 suivant les ordres reçus par le bataillon depuis ses positions de départ. Une section de tanks et une demie-section de canons anti-chars (Flapanzer) se positionnent à Théding pour être prêts à couvrir par le feu la colline du Schallberg.
7h 30 : l’adversaire essaie de s’approcher et "tâte" le long du passage de la voie ferrée à Farébersviller. Grâce à une réaction immédiate de tirs, l’adversaire y est retenu. Suite à l’intervention, un de nos panzers tombe en panne du fait d’un tir au but.
7h 46 : On constate que l’adversaire essaie grâce à un appui important de son artillerie d’atteindre Théding et le bout de la forêt au sud. La section de tanks et la demi-section d’anti-chars positionnées là-bas arrivent à arrêter l’attaque. Immédiatement après, ce groupe de tanks réagit contre l’adversaire qui, partant de Farébersviller vers le Buchwald, veut gagner par le sud la route (de Sarreguemines). L’adversaire est contenu.
Le bataillon attaque à 15h le Schallberg, et les collines 317 et 316 avec l’appui de grenadiers. Les deux groupes tiennent ces endroits jusqu’à 19h. Le groupe nord sous la conduite du lieutenant S.S. Hörmann attaque par les deux axes le Schallberg avec l’aide de grenadiers lourdement chargés puis il se retire à Ebring d’après les ordres reçus au bataillon, les grenadiers restants, se fixant sur la colline.
29. 11. 1944
Ordre d’attaque pour 15h.
Gain et reprise des hauteurs 316 à l’est de la route Cocheren-Farébersviller.
Voici nos forces :
Compagnies Officiers S-off Soldats Armes
15-37 avec la 38 : 1 5 48 3 fusils-mitrailleurs
6-37 : 1 6 24 3 fusils-mitrailleurs
3-38 : 1 6 77 7 fusils-mitrailleurs
Attaques des panzers sur 2 directions.
* 2-Pz Abt avec 8-38 route Théding-Farébersviller avec 15-37(15-37 veut dire 15ème compagnie du Régiment 37, Ndr), 38 et 6-37 sur hauteur 316. Les tanks, dès la reprise des collines, se mettent à l’abri et se dirigent vers de nouvelles positions. La ligne de front est maintenue sur la contre-pente avec, vers l’avant, des mitrailleuses tirant en flanquement. Lance-grenades anti-chars placés à 30-50 m de la ligne de crête. Chefs de sections et groupes derrière leurs hommes. Après l’occupation de la ligne de front, rappel des troupes en réserve dans le haut du village.
Dans la nuit, activité des patrouilles sur les pentes abruptes, lourdement armées avec des grenades.
Jusqu’à 15h, tirs de dérangement sur rassemblement ennemi et sur armes lourdes.
Tirs de concentration sur Schallberg et hauteur 316 et 317. Allongement de tirs sur la vallée le long de la route Farébersviller-Cocheren suite aux renseignements donnés par des observateurs avancés.
On demande à la 17ème A.R. d’injecter des observateurs dans le coin de l’attaque.
Dès la mise à disposition des observateurs, on demande de mettre le coin d’attaque en liaison avec l’artillerie du régiment. Nos tirs d’artillerie sont hésitants sur les hauteurs pour ne pas gêner les pionniers et pour permettre plus d’efficacité dans le secteur dévolu à la A.A.17 et au régiment 38.
Observateurs reliés par fil à Théding, poste de commandement de la A.A.
Ordre d’attaque : 15h.
Poste de commandement du S.S. Stubaf.Linn : Ebring.
Poste de commandement du S.S. Hstuf Habel : 300 m au sud de Théding.
Verrou de la Pak en position sur la route Diebling-Farébersviller le long de la lisière Sud-ouest du Buchwald relié à la route Théding-Farébersviller avec la mission de détruire tout tank ennemi montrant le "bout de son nez".
Le groupe sud sous les ordres du lieutenant S.S. Stephan attaque les côtes 316 et 317 depuis Ebring-sud en suivant deux chemins différents avec une infanterie lourdement équipée. Après l’installation des grenadiers dans leurs positions, la compagnie se retire à Ebring-sud sur ordre du bataillon. Les deux compagnies (groupes de combat 41 Hörmann et Stephan) remplissent rapidement leur contrat sans grande résistance ennemie.
L’ennemi libéra ses emplacements sans combattre et se retira en s’enfuyant (zog sich fluchtartig zurück).
On remarque que l’ennemi n’était nullement impressionné par l’emploi des Panzerschreck.
Le bataillon a l’impression que l’adversaire (du point de vue militaire) n’est pas à la hauteur, mais qu’il est soutenu massivement en hommes et en matériel.
* Gefechtstand :Tenteling
* Réserves : 2 compagnies avec 12 hommes
* Succès des tirs de tanks : destruction de 80-90 adversaires. Aucun tir de tank adverse.
Quartier Général de la division le 29. 11. 1944 à 21 h
Rapport journalier du 29. 11. 1944 au Général commandant le XIIIème Corps d’Armées S.S.
* Dans les heures précédant le midi du 29. 11, l’ennemi a débouché des hauteurs 316 vers Théding et fut immobilisé à l’ouest de la localité par des canons et des anti-chars.
Après l’apport de forces d’infanterie, le bataillon S.S. Pz A.A. 17, soutenu par des canons et des anti-chars venus du secteur de Théding et du nord de Farébersviller, entra en action sur les collines 316 et 326 et prit possession des 2 côtes à 19h. Au stade actuel des nouvelles, le front est réaménagé sur toute la ligne comprenant la colline 326, côte 331- talus voie ferrée au nord de Farébersviller et on recherche le contact avec le voisin de droite.
Farébersviller fut (après des combats difficiles) perdu dans les dernières heures de la soirée.
L’artillerie ennemie tira des salves surprises concentrées dans la partie nord du secteur et soumit les secteurs sud ainsi que les secteurs en retrait aux tirs perturbateurs.
Notre propre artillerie soutint la contre-attaque et combla les lignes des tranchées de départ de l’infanterie à 1 km au nord-ouest de Farébersviller.
Les 28 et 29 novembre 1944, 212 hommes furent faits prisonniers sous les contre-attaques menées par la division.
Poste de commandement du régiment 29. 11. 1944
Rapport Journalier à la division Goetz von Berlichingen
* Jugement général sur la situation de l’artillerie ennemie.
Alors qu’on pouvait observer une activité moindre de tirs d’artillerie dans la journée du 28. 11, la riposte d’artillerie adverse redoubla dans la soirée et s’amplifia en ce jour du 29. 11. Il est à admettre que l’ennemi a profité de la nuit pour ramener son artillerie. Le nombre des batteries de tir ennemies est estimé à 9. Les tirs de concentration se fichèrent dans le secteur de Théding. (Il y eut des victimes civiles à Théding, Ndr).
* Batteries ennemies localisées ou supposées l’être. (Les repérages sont faits par observateurs avancés, Ndr).
Cible 412 z.E.g r 30550 h 60160 :
1 canon calibre moyen a tiré de 16h 10 à16h l5 six coups dans le plan quadrillé au 34-65.
Cible 413 z.E.g r 32990 h 56730 :
1 canon calibre moyen a tiré huit salves de 16h 40 à 16h 52 dans le plan quadrillé au 38-65.
Cible 414 t. r 33310 h 55065 :
1 canon calibre moyen a tiré trois salves de 6h l0 à 6h l4 ; coups au but non observés.
Cible 4l5 présence incertaine au r 32665 h 56590
1 canon à calibre moyen tira de 6h l 0 à 6h l 8 trois salves; impacts non observés.
* Secteurs sous tirs
Tirs d’arrêt et de surprise sur les localités de Guébenhouse, Tenteling, Cadenbronn, Metzing, Théding, Bousbach, Ernesviller, Puttelange.
* Tirs estimatifs ennemis environ 1 300.
* Observation générale sur la tactique ennemie.
14 h : Avancée de 11tanks ennemis et d’une compagnie d’infanterie avec plusieurs camions venant de Cappel direction Hoste-Bas.
14h 20 : déjà 20 tanks
15h : 10 tanks dans le village de Hoste-Bas.
5 tanks et l’infanterie à l’ouest de Hoste-Bas. 5 tanks revenus direction Cappel
16h 02 : Notre propre infanterie repart du Schallberg, contre-attaque avec canons. La ferme Bruskir est à nouveau entre nos mains. Le vieux front est repris le long de la voie ferrée.
Dans les heures précédant midi, l’ennemi en ce 29. 11 a réussi par surprise à reprendre la côte 316 et à s’avancer par le Schallberg tout près de Théding ouest.Des dispositions pour le contrer sont en cours.
* Activité aérienne
20h à 21 h : Une escadrille de bombardiers survole le front d’ouest vers l’est.
* Propre activité
Le régiment combat par des tirs surprises envoyés grâce aux efforts conjugués du bataillon et du régiment sur les positions ennemies tenues par l’infanterie et les tanks ainsi que sur les positions de défense installées sur la colline 316, dans le Barschbusch, dans le Kneebusch, à Farébersviller ouest, dans le Schallberg et dans le Pfaffenbusch. Attaque sur une batterie ennemie avec la B. batterie 508.
* Changement d'emplacement de la batterie
8ème batterie placée au r 937 050 h 166 750
* Nombre des canons impliqués
24 : le F.H 18
6: s.F.H 18
4: 10 cm Kan 18
canons non utilisés
9: le F.H 18
1: s.F.H 18
* Propres tirs
le F.H 18 : 1740 Az 5dz
S.F.H 18 : 224 Az 6dz
Kan : 14 Az 3dz
Provisions en munitions :
le F.H : 2 489 obus
s.F.H : 383 obus
Kan : 503 obus.
Poste de commandement de la Division le 29. 11
Ordre du jour de la division.
« Sur ordre du Reichsführer S.S. Himmler, j’ai été appelé à une nouvelle mission et je dois sur le champ remettre le commandement de la division. Je vous remercie pour votre promptitude à mener les interventions. Vous l’avez encore démontrée durant les combats de ces dernières semaines et cela malgré toutes les fatigues corporelles. J’espère pouvoir reprendre d’ici peu en charge la division et vous souhaite des succès à venir dans les combats défensifs. Heil dem Führer !
Ostendorf Brigadeführer
Post Scriptum :
le 28. 11. 1944, le sous-lieutenant S.S. Ellmar Kunz né le 2. 10. 1923 tomba à Farébersviller.
Le 28. 11. 1944, à l0h 40, nous avons constaté que l’ennemi était à l’écoute de nos transmissions-radio. Les mesures suivantes sont à donner aux observateurs
1èrement : ne plus tirer,
2èmement : ne plus utiliser de messages radio,
3èmement : abandonner toutes les positions actuelles.
Poste de commandement de la division le 29. 11. 1944 (Ktb 1527/44)
concerne la situation ennemie au 29. 11. 1944 à minuit :
Comportement de l’ennemi :
Dans la nuit du 28 au 29. 11, on ne put nettoyer Farébersviller de l’ennemi. La localité est restée en partie dans les mains ennemies. Les prisonniers purent être conduits en lieu sûr, certains véhicules ennemis en réchappèrent.
Vers 8h au matin, 8 tanks U.S. dans la localité.
A 11h 30, positions de départ des tanks et de l’infanterie repérées à Henriville et au Geschberg.
A la même heure, plusieurs tanks ennemis sur la route Farébersviller-Henriville roulant dans les deux sens.
Les positions furent détruites.
Ennemi sur colline 316, là également 2 tanks ennemis.
Attaque à partir de la colline 316 vers la colline 326. Réplique commune faite par le bataillon A.R. 17 et les canons anti-chars. A 15h, notre propre contre-attaque ; les collines 326 et 316 sont à nouveau notre propriété. Farébersviller est à 17h entièrement conquis sur l’ennemi.
Ligne de front actuellement sur l’aile droite Farschviller-Farébersviller le long de la voie ferrée, Farébersviller-est hauteur 316, sud-est du Buchwald (au nord-est de Béning)
Chez nos voisins de droite et de gauche, calme
Activité de l’artillerie:
Accroissement de l’activité. Zones soumises aux tirs : Puttelange, croisement nord-est de Puttelange, Ernestviller, Guébenhouse, Metzing, Tenteling, Cadenbronn, Bousbach, Théding ;
tirs de concentration de l’artillerie près de Théding : 133 tirs.
Intentions ennemies :
L’ennemi dont le but supposé est Sarrebruck, cherche vraisemblablement à gagner les hauteurs de Théding, le village de Théding et même son carrefour, pour couvrir l’attaque de la 80ème division sur la route Saint-Avold-Sarrebruck vers l’Est. Renfort du 318ème Régiment U.S. en vue.
Evacuation et solution de repli pour le Régiment 317ème U.S. très diminué par les combats des deux derniers jours.
Il faut supposer que le 318ème U.S. va le remplacer. Il faut compter sur la probabilité d’attaque concernant les intentions ennemies devant l’aile droite de la division le 30.11. On constate que de nouvelles forces sont apparues dans le secteur Leyviller-Cappel-Barst-Marienthal, ce sont les forces de la 6ème division blindée U.S..
La 35ème DI affectée dans l’ancien secteur Saint-Jean-Rohrbach-Leyviller a été remplacée et placée derrière la 80ème DI et se trouve probablement en phase de renouvellement de troupes rafraîchies. Il persiste vraisemblablement l’éventualité que cette division, après une rapide arrivée de troupes fraîches à la droite de la 80ème DI, soit à nouveau conjointement injectée dans le secteur Saint-Jean-Rohrbach-Cappel-Barst où sont cantonnés les restes de la 6ème armée blindée et qu’elle continuera après ce temps d’arrêt sa lancée vers la cible supposée de Sarreguemines au Nord-Est. Il faut envisager la possibilité d’une extension du centre de gravité de l’adversaire vers le secteur central et droit de la division.
Position des troupes américaines (Les Allemands sont drôlement bien renseignés, peut-être leurs espions, Ndr).
I-317 autour de Henriville Nord
III-317 près de Farébersviller
II-317 sur la colline 316, 1 km au nord de Farébersviller
I-319 à 1,5 km nord -nord de Farébersviller
II-318 autour de Seingbouse
I-318 à Guenviller
III-318 à Macheren
III-319 à Hombourg-Haut
II-319 à Saint-Avold
TF 316-division blindée à Barst-Marienthal
TF 1-division blindée à Cappel
TF 2-division blindée à Leyviller
Prisonniers : 166
Le 28. 11, l’adversaire a interféré dans nos propres émissions radio, en poussant le culot de préciser à nos opérateurs les consignes suivantes : de ne plus tirer et de couper les émissions !
3 emplacements d’observateurs ont dû être abandonnés.
Pour le commandement de la division, le 1er officier d’état-major, le capitaine.
Bilan concernant l’attaque du 29. 11. 1944 :
Départ à 15h avec des forces d’infanterie réparties comme suit : 3 officiers ; 17 sous-officiers ; 149 soldats.
Armes : 13 fusils-mitrailleurs.
Appui de 2 compagnies de la Abt.17 et Pz. Fla.Zug. Avancée très gênée par un brouillard épais. Faible résistance ennemie. Sur les hauteurs, positions aménagées typiquement à l’américaine. L’adversaire fléchit et retraite sous la forte pression de nos tanks qui s’approchent.
21 h : Schallberg. Côtes 316 et 317 entre nos mains.
Tableau des forces le 30/11/1944
La 17ème S.S. annonce :
Officiers Sous-officiers Hommes
1 Erste Stärke 21 (9) 137 (16) 634 (128)
2 Kampfstärke 7 30 162
3 Verpfl. Stärke 12 108 491
4 Gef. Stärke 7 36 245
Poste de commandement de la division le 30. 11. 1944 :
Le 28 novembre : 192 Américains ont été faits prisonniers près de Farébersviller et ramenés par la 17ème S.S..
Appartenance : 317ème Régiment de la 80ème U.S. Armée.
Parmi les prisonniers de guerre, se trouvent des hommes proches des compagnies suivantes :
1er bataillon : groupes A, B, C.
3ème bataillon groupes I, K, L, M et l’état-major de la compagnie des 1er et 2ème bataillons.
Intéressant : Le grand nombre d’hommes appartenant aux Compagnies C, D et L. L’un des prisonniers affirme que les compagnies C et D ont été réunies pour l’attaque. Les prisonniers sont en général sous le choc de l’épreuve et sont totalement volontaires pour faire leur déposition. Ils rapportent qu’ils se trouvaient en marche vers l’avant et sans le soutien des tanks. Un petit nombre se trouvait transporté sur Jeeps, mais la plupart devaient aller à pied.
Au passage de Farébersviller, ils remarquèrent soudain un nombre de panzers qui ouvrirent sur eux un feu meurtrier.
Simultanément, surgirent de tous côtés des troupes allemandes qui les prirent également sous les tirs.
Les K.G. (prisonniers de guerre) comprirent que la situation était désespérée et se rendirent aussitôt. La majorité des K.G. assure surtout ne pas avoir pu riposter.
Concernant la mission de leur engagement, ils sont dans la vague. Ils déclarent qu’un effroyable désordre régnait dans leurs rangs et qu’ils n’ont pas vu leurs chefs. Ou bien, ces derniers s’étaient éclipsés à temps, ou ils étaient morts. Un sous-lieutenant indique même qu’un officier a donné le signal de l’attaque parce qu’il avait le dessein d’y gagner une étoile.
Formation militaire :
La majeure partie des K.G. qui a entre 19 et 25 ans a été enrôlée voilà 8 à 10 mois auxquels s’ajoutent 17 semaines de cours d’instruction militaire. Ils ont reçu des cours d’initiation pour parer aux attaques de gaz, mais il est surprenant qu’aucun d’entre eux ne porte sur soi sa tenue de protection. Ils pensent avoir pu laisser leur masque à gaz, dans leur paquetage, dans le train ou bien il le leur a été enlevé depuis longtemps.
Domaine commun :
Quelques considérations générales.
Parmi les K.G. se trouvent 4 Juifs qui montrent au grand jour un caractère particulièrement récalcitrant et qui ne nous fournissent aucune indication.
Ce qui est frappant, c’est le grand nombre d’hommes mariés ayant 2 enfants ou plus. Ils déclarent que lors de l’appel sous les drapeaux, ils n’ont jamais imaginé la possibilité de devoir être engagés en Europe sur les champs de bataille. Ceux-là et les autres K.G., à quelques exceptions près, sont plus qu’heureux de se trouver maintenant en captivité. Ils expriment ouvertement leur satisfaction.
Ils déclarent également qu’ils ne connaissaient pas du tout le pourquoi de leur engagement en Europe, qu’ils n’ont aucun intérêt dans cette guerre et qu’ils auraient préféré rester dans leur famille en Amérique et aller à leur travail.
Intéressant : Le renseignement d’un K.G., suite aux rumeurs dans la troupe, déclarant que 70 000 soldats allemands seraient venus renforcer la région lorraine. Plus tard, le sous-lieutenant américain déclara que l’utilisation de la grenade au phosphore avait été interdite depuis plusieurs mois.
Ce qui est incroyable dans cette attaque surprise subie par les Américains, c’est le fait qu’un prisonnier au grade d’adjudant-chef gardait sur lui la liste nominative des différentes compagnies. Il affirme qu’il n’a pas eu le temps de la détruire. (Papiers transmis le 29 novembre 1944, à travers l’appel n°3 au général commandant le XIIIème Corps d’Armées).
La plupart des K.G. sont issus de fraîches troupes de remplacement. D’après leurs dires et les carnets de solde, ils ont embarqué le 2.10. 1944 en soirée. Le départ des States eut lieu le jour suivant. Ils restèrent un jour à Southampton. De là, ils furent transférés sur de petits navires de débarquement et dirigés sur le nord de la France où ils accostèrent.
Puis leur périple se poursuivit en camions vers un camp de troupes de renouvellement. L’un des K.G. déclare avoir effectué une petite partie du trajet en train. Les prisonniers, du reste, n’ont vu que du matériel ferroviaire détruit ou des portions de voie ferrée où on roulait si lentement qu’on allait à la limite plus vite à pied.
Du camp de transit, après un court séjour, les captifs ont été dirigés vers le front. Pour le plus grand nombre d’entre eux, la captivité a été le seul contact avec l’ennemi.
Quelques prisonniers étaient là depuis 2 ou 3 jours tandis que d’autres, présents depuis 1 ou 2 semaines, venaient d’être affectés dans leurs unités.
Grâce à l’implication de nos canons auto-moteurs : 3 tanks ennemis détruits (Farébersviller village ouest), 1 tank immobilisé
Un riche butin (reiche Beute) a été fait après l’attaque :40 véhicules avec armes, outils, munitions, soins et nourriture. Une prise extraordinaire avec, entre autres le fameux Willy (jeep surmontée d’une mitrailleuse). Tout cela ne put être mis à l’abri et sauvé par manque de forces suffisantes.
Les prisonniers de guerre ramenés (faits en grande partie prisonniers durant le cours de la nuit lors du nettoyage et du ratissage de la localité et du Buchwald par les troupes d’assaut) se chiffrent à 225 environ.
Nombres de morts ennemis : 180 à 200.
Butin : les vivres furent distribués à la troupe après l’opération, la distribution n’étant pas possible lors de l’attaque. Le butin recensant les armes et le matériel sera communiqué ultérieurement.
Les positions seront aménagées au cours de la nuit.
Malgré la pénurie indiscutable côté allemand, l’organisation (und die Ordnung) sont proverbiales chez eux. Tous les faits étaient minutés et transcrits scrupuleusement avec des moyens de fortune sur leur KTB (Kriegstagebuch). On utilisera même des lettres à en-tête de Lévy Alphonse pour y consigner les rapports. (Siège Social, 7 rue Pasteur Metz)
Le 29 novembre 1944 est le jour de gloire pour la 17ème S.S puisqu’elle récupère un butin mirifique et un nombre incroyable de prisonniers. Il est intéressant pour nous de relire les appréciations et les descriptions volontairement négatives esquissées sur les prisonniers. Les Juifs restent la bête noire des S.S.
La propagande nazie, à travers des assertions fallacieuses sur l’état d’esprit combatif (fighting-spirit) des G.l.'s veut surtout regonfler le moral de ses troupes fanatisées, victorieuses à Farébersviller par suite d’un coup de main heureux sur un riche butin de guerre. Voilà de quoi requinquer l’énergie vacillante der tapferen Soldaten!
Secret copie
Quartier général 29.11 1944 13h 30
Le chef du groupe d’Armées B
La percée des chars ennemis par la dépression de Saverne sur Strasbourg démontre que malgré les ordres, les services à l’arrière ne se sont que peu ou pas du tout battus.
A Strasbourg n’existaient ni officier, ni fonctionnaire, ni homme pouvant se servir d’un lance-roquettes. A l’annonce de l’approche de chars, tous perdirent la tête. Le mot d’ordre était de détruire les documents au lieu de mettre en place des lance-roquettes au coin des rues. Le soir de l’intrusion ennemie après 18h, un atelier renfermant des armes, (ne put être accessible) parce qu’après cette heure les bureaux sont fermés.
Toute action immédiate a été retardée par l’autorité incompétente. Je demande que se perde l’esprit d’étape et je ne manquerai pas d’ordonner des traductions devant le tribunal de guerre.
De ce fait, j’ordonne à toutes les troupes d’approvisionnement, celles à l’arrière et y compris les états-majors et commandatures, etc.
<![if !supportLists]>1) <![endif]>En l’espace de 30 jours, tout officier, sous-officier et homme ainsi que les fonctionnaires de rang d’officiers doivent subir la formation suivante :
a) Trois pleines heures : exercice d’armes. Tous doivent pouvoir se servir d’un pistolet, d’un pistolet-mitrailleur, d’un fusil et d’un lance-roquettes. Cette instruction, même abrégée, est possible.
b) Un exercice de terrain : Défense de localité, alerte, commando de chasse et combat contre char, sont des exercices à mettre en œuvre.
c) Trois heures de doctrine nationale-socialiste.
d) Une soirée amicale entre officier, sous-officier et homme en présence du NSFO.
L’instruction est à poursuivre pendant ce plan.
<![if !supportLists]>2) <![endif]>Les logis des unités et des services sont à concentrer pour constituer des ensembles. Des quartiers éloignés sont à prohiber.
<![if !supportLists]>3) <![endif]>Absolument ! L’officier le plus ancien est commandant d’armes et en premier commandant de combat et par-là responsable de l’ensemble des unités de son secteur.
En certains endroits, je prendrai part, par surprise, à cette instruction et j’inspecterai les officiers responsables pour savoir là où mes instructions n’auront pas été exécutées dans les 48 heures.
Je veux des soldats et non des cochons d’étape.
Signé Balck, général en chef du XIII. Armee Korps
Le 30. 11. 1944
Les reconnaissances sont à pousser à l’avant sur la route de Cocheren-Farébersviller ainsi que parallèlement à la voie ferrée.
Poste de commandement de la division le 30. 11. 1944
4h 30 : Rapport du matin
* Comportement de l’ennemi :
Notre propre attaque a réussi sur les côtes 316 et 326. Ces deux collines sont en notre possession. Farébersviller occupé par l’ennemi. Dans la nuit du 29 au 30. 11 : activité ennemie calme. Peu de tirs de dérangements dans le secteur divisionnaire.
Prisonniers : 28 (chiffre annoncé après 8h 20 le 30. 11).
Par ailleurs :
Le 28. 11, l’adversaire s’est introduit dans nos émissions-radio. Il faut transmettre aux opérateurs de ne plus émettre et d’éteindre les communications. 3 emplacements contraires leur furent indiqués.
Le Capitaine.
Poste de commandement du régiment le 30. 11. 1944.
Rapport journalier envoyé à la 17ème S.S. Pz Division Götz von Berlichingen.
* Situation générale de l’artillerie ennemie
L’artillerie ennemie s’emploie de manière générale à tirer par surprise sur Cocheren dans le secteur droit et envoie des tirs de perturbation sur la 1ère ligne et sur l’arrière-pays.
Particularités et points de gravité ne peuvent être distingués.
Les reconnaissances menées par la batterie 508 (observateurs S.S.) ont rapporté que la masse de l’artillerie ennemie se trouvait en fort grand nombre dans le secteur sud de Saint-Jean-Rohrbach. Il faut donc s’attendre, d’après ces informations, que l’adversaire va appuyer son point de gravité sur le secteur de Puttelange.
* Batteries ennemies avec leurs positions élucidées.
* Secteurs sous feu adverse :Kochern-Théding-Ebering-Tenteling-Cadenbronn-Nussweiler-Goebenhaus-Ernestviller et Puttelange.
* Estimation totale des tirs ennemis : environ 800.
* Observations générales sur la tactique ennemie :
Grâce au renfort de quelques tanks, l’ennemi a pu être rejeté des hauteurs 326 et 316, hauteurs occupées maintenant par quelques fantassins. La ligne de front principale put ainsi être rétablie.
Durant l’après-midi d’aujourd’hui, le calme dans tout le secteur.
A 9h 55, 8 tanks ennemis qui tentaient de gagner du terrain en passant par le Barschbusch, furent forcés de rebrousser chemin sous les tirs assaillis par surprise. 2 tanks furent vraisemblablement immobilisés par nos tirs.
A partir de 11 h, un trafic continu de véhicules de Seingbouse vers Henriville.
11h 20, infanterie U.S. en train de se retrancher entre le Studenbusch et la colline 272 (environ 30 hommes).
* Activité aérienne ennemie :
Durant la nuit, moindre reconnaissance par avion. Le 30. 11, dans les heures de la matinée, une formation d’avions de combat survola à haute altitude le front d’ouest en est.
* Propre activité
Soutien de l’artillerie avec une contre-attaque menée avec des canons d’assaut (appuyée de tirs-surprises dans le secteur du régiment) sur les hauteurs 326 et 316 et le fond de vallée entre les deux collines.
Lutte contre l’infanterie et les tanks ennemis dans le secteur Farébersviller, Barschbusch et Kneebusch.
Le trafic routier ennemi de Seingbouse à Henriville est combattu par le bataillon de la Flak sous l’observation du II-Batalion. Trois camions furent embrasés, plusieurs restèrent immobilisés. Des détonations furent entendues.
Changement de position des batteries
La 5ème batterie retrouve durant la nuit un nouvel emplacement dans le secteur Tenteling r 931 185 et h 166 800.
Aucun changement dans l’affectation tactique des batteries.
* Nombre de canons engagés :
<![if !supportLists]>23 <![endif]>: le FH 18
6 : s FH 18
4 : l0 cm Kanonen 18
nombre de canons non utilisés : 10: le FH 18, 1: sFH18.
* - Propres tirs
le FH 18 : 1256 Az 43 Dz
s FH 18 : 206 Az
Kanone : 180 Az 70 Dz
- Inventaire des munitions :
Le FH 18 : 1205 Az 133 Dz, 14 Nb, 117 Pz s FH 18 : 197 Az 18 Dz
Kanone : 478 Az, 57 Dz, 38 Pz
SS Commandant et chef du régiment.
Poste de commandement de la division au 30. 11. 1944.
Rapport du 30. 11. 1944 pour archives.
* La journée se passa avec un seul raid de reconnaissance de l’ennemi sur la colline 276, qui put être enrayé par nos sentinelles en avant-poste. Calme au niveau de l’infanterie.
A 9h, un tir d’artillerie obligea 8 tanks ennemis (ouest de Farébersviller) à retourner sur leurs talons.
Les lignes B signalent un trafic de véhicules de part et d’autre du Studenbusch et de Henriville. 3 camions ont été incendiés, plusieurs autres endommagés sous les tirs.
Dans le secteur sud, quelques patrouilles de reconnaissance signalent que la lisière sud-ouest de la forêt Le Mühleck est investie par l’ennemi. L’artillerie ennemie a tiré des feux d’arrêt à l’improviste sur les centres de gravité de Théding, Diebling, Ebring. Notre propre artillerie a combattu des rassemblements de véhicules dans la forêt du Studen et a gêné le travail de terrassement de l’infanterie à l’orée est du Studen.
Bataillon S.S. Pz Abt 17 avec 12 canons à Ebring.
Le 1.12. 1944, la 6-37 est positionnée tout près à l’est du pont.
Le 1.12. 1944 à 7h, un groupe de la 3-A.A.17 et un groupe de la 4-A.A.17 près du tunnel de la voie ferrée très à l’est du pont de chemin de fer.
Résultats de reconnaissance (près des moulins) impossibles le jour, idéales pour l’observation de nuit.
Poste de commandement de la division le 01. 12. 1944
E. KP. II-Btl : colline 316 grâce aux prisonniers
J. KP. III-Btl et K. KP. III-Btl, Farébersviller grâce aux prisonniers.
Grâce aux prisonniers, on connaît le nom des compagnies U.S. intervenant à Farébersviller (E, J, K)
Feu intense d’arrêt sur le front et l’arrière-pays avec tirs-surprises sur le triangle Hundling-Nousseviller-Diebling :
3 000 obus environ.
Le COQ, Capitaine.
Poste de commandement du bataillon : à 17 h, le 1. 12. 1944
Rapport journalier à la division :
Durant toute la journée et au cours de la nuit, tirs intenses d’obus sur tout le secteur. Dans la nuit du 30. 11 au 1. 12, des tirs nombreux de mortier tombèrent sur les positions des hauteurs 316, 317 et 325 par intermittence.
50% environ des impacts se révélèrent être des ratés.
A 3h 45, dans le secteur de droite (à la ligne de couture) bruit de combat dû à l’infanterie.
Dès l’apparition de l’aube, ratissage renouvelé dans la forêt du Buchwald, forêt libre d’ennemis. Les ordres émis par radio s’informant des renseignements concernant les routes sont les suivants :
<![if !supportLists]>- <![endif]>Route Gaubiving-Behren, solidement carrossable et roulante pour tout véhicule.
<![if !supportLists]>- <![endif]>Route Ebring menant vers le nord jusqu’à la forêt de Tenteling-sud praticable pour tout véhicule.
<![if !supportLists]>- <![endif]>Sentier forestier passant par Tenteling jusqu’à la route Tenteling-Gaubiving praticable uniquement avec chenilles.
<![if !supportLists]>- <![endif]>Route Ebring-Tenteling avec sous-sol dur pour tout véhicule.
15h 05 : 4-6 avions de chasse (Jaboss = Jagdbomber) et avions d’artillerie sur le secteur du bataillon.
Comme la veille, sécurité faite dans les groupes par des réserves sur le front (hauteur 316, Farébersviller-est, le long de la voie ferrée).
Bataillon sans la 1ère ligne :
Forces au combat:
Officiers Sous-Officiers Soldats
7 28 154
Forces pour le champ de bataille.
Officiers Sous-Officiers Soldats
7 31 205
Troupes à ravitailler:
Officiers Sous-Officiers Soldats
13 18 470
Poste de commandement du régiment du 01. 12. 1944 :
Rapport Journalier envoyé à la division
* Situation générale concernant l’artillerie ennemie.
Depuis le 30. 11, l’artillerie ennemie se renforce et a développé le 1.12 une très vive activité. Le point central fut l’espace Diebling-Hundling-Nousseviller. Des particularités ne purent être établies.
* Secteurs sous les tirs :
Nousseviller-Ernestviller-Théding-Tenteling-Guebenhouse-Hundling-Woustviller-Puttelange-Ebring-Diebling-Cocheren.
Salves globales représentant 3 000 tirs.
* Observations générales concernant la tactique ennemie :
L’adversaire a suspendu les attaques et s’est occupé sans doute du regroupement (de ses forces). A part le trafic sur le chemin rural de Seingbouse vers Henriville, à part des mouvements de tanks à l’est du Barschbusch et mis à part les terrassements effectués par l’infanterie sur les hauteurs entre Farébersviller et Henriville, aucun mouvement ne fut décelé.
* Activité ennemie restreinte de l’aviation sur notre propre secteur.
Une formation de bombardiers a vraisemblablement jeté des bombes dans le secteur de Forbach.
* Activité personnelle.
Lutte contre l’artillerie ennemie effectuée par la batterie S.S. B 508. Coups bien au but, observations impossibles à cause du brouillard rasant le sol. Tirs d’arrêt sur un tank ennemi 100 m à l’est du Barschbusch. Grâce à l’observation du IIème bataillon, la 1ère batterie S.S. tira sur le trafic de véhicules ennemis circulant sur le chemin de Seingbouse menant à Henriville. 3 camions (à cause des détonations provoquées par des munitions) et peut-être d’autres engins furent anéantis par le feu (cf, témoignage Lee Hatcher, Ndr).
Tirs surprises sur Henriville et Rémering où se rassemble l’ennemi.
* Changement d’emplacement des batteries :
La 1ère batterie a changé à cause des tirs ennemis dans une nouvelle position : r 938 340, h 165 020
* Aucun changement dans l’affectation tactique.
* Nombre des canons utilisés
22: le FH 18 (leichte Feld Haubitze)
6 : s FH 18 (schwere Feld Haubitze)
4 : 10 cm Kan 18
Non utilisés
11 : le FH 18
1: s FH 18
* Propres tirs -
le FH : 285 Az
s FH : 63Az 1 Dz
Kan : 228 Az
* Approvisionnement en munitions
Le FH : 1244 Az, 138 Dz, 77 Pz, 19 Nb, 516 Fern.
s FH : 410 Az, 34 Dz
Kan : 322 Az, 57 Dz, 38 Pz
Le lieutenant S.S. August Schörk tomba dans la nuit du 31/11 au 1/12 dans la position de la 1ère batterie A.R.17 au sud de Hundling.
Poste de commandement de la division le 1. 12. 1944 :
Interrogatoire des prisonniers aux archives.
Le 30. 11. 1944, 28 prisonniers de guerre furent ramenés (du coin) de Farébersviller par la A.A..17 (groupe de reconnaissance). Les déclarations des prisonniers donnent ce qui suit :
Appartenance aux troupes,
Compagnies I et K (du 3ème bataillon, 317ème régiment, 80ème Division). Certains prisonniers refusent de déposer, mais appartiennent sans doute au même groupe.
A part une exception, il s’agit de soldats déménagés qui sont principalement depuis mai 1944 à l’Armée et qui, après leurs 17 semaines d’instruction militaire de base aux States vinrent voilà 6 semaines en Europe. Dans un port anglais (Southampton généralement) ils furent transbordés sur de plus petites péniches de débarquement qui accostèrent sur le littoral accessible. Après des séjours variablement longs dans des camps complémentaires, ils furent affectés dans des unités de l’armée en guerre ces dernières semaines, voire pour les uns que depuis quelques jours.
On peut dire de manière digne de foi que, pratiquement, aucun ne connaît le nom des officiers commandant les compagnies, le bataillon et le régiment et que de nombreux soldats ne connaissaient pas leurs proches camarades de la même unité.
Informations générales:
A part seulement 2 ou 3 exceptions, les prisonniers se réjouissent d’être parvenus en captivité, bien qu’aucun d’entre eux ne peut être taxé de déserteur. Concernant les déclarations faites volontairement, le combat dans lequel ils furent faits prisonniers fut leur unique engagement. La plupart des prisonniers sont mariés et certains ont des enfants.
Mission de combat :
Il est évident que certains n’y trouvent aucun intérêt et avancent le prétexte de mauvais commandement. Aucun des prisonniers ne savait qu’il se trouvait à Farébersviller lorsqu’ils furent attrapés. Même avec l’aide de cartes étalées, ils ne purent donner des précisions sur les mouvements des derniers jours. Ils croyaient qu’après l’abandon de quelques localités, ils ne subiraient aucune résistance allemande sérieuse et ils furent singulièrement impressionnés par le rassemblement de nos canons anti-chars.
Pour le commando de la division, le 1er officier d’état-major.
Poste de commandement de la division le 01. 12. 1944
Audition des prisonniers
Le 29 novembre 1944, 7 autres soldats furent faits prisonniers à et dans Farébersviller par la A.A.17.
- Pvt A. A. 26 ans, depuis 7 mois soldat appartenant à la compagnie E-II 2ème bataillon-317ème Rgt.
- Pvt G. H. J. 19 ans, soldat depuis 6 mois appartenant à la compagnie E-II ème bataillon-317ème Rgt.
- Pvt G. W. S. 25 ans, soldat depuis 8 mois appartenant à la compagnie K-IIIème Bat-317ème Rgt.
- Pvt G. B. G. 21 ans, soldat depuis 10 mois appartenant à la compagnie J-IIIème Bat-317èmeRgt
- Pvt H. J. D. 28 ans, soldat depuis 7 mois appartenant à la compagnie J-IIIème Bat-317èmeRgt.
- Pvt W. M. 20 ans, soldat depuis 6 mois appartenant à la compagnie J-IIIème Bat-317ème Rgt.
- Pfc. B. D. Z. 28 ans, soldat depuis 1 an et demi appartenant à la compagnie J-IIIème Bat-317ème Rgt.
Les deux premiers prisonniers se trouvaient sur la hauteur 316 près de Farébersviller dans des trous individuels et avaient perdu leur groupe.
Le Pvt Ar.. est d’origine allemande, ses parents sont originaires de l’Italie tout au nord (Oberitalien). Il s’exprime bien en allemand et indique qu’après avoir été séparé de sa troupe, il se décida à marcher en direction des lignes allemandes. Le prisonnier Jan.. se trouvait avec lui en cette circonstance. Armand essaya de s’en débarrasser parce qu’il ne voulait pas lui annoncer qu’il comptait déserter chez nous. Jan.. ne voulut pas le quitter et c’est ainsi que tous les deux atterrirent ensemble en captivité.
Le premier engagement d’Ar.. se produisit il y a quelques semaines près de Faulquemont. De là, son unité s’est avancée vers Farébersviller en venant de Saint-Avold.
Les cinq autres prisonniers qui venaient d’investir Farébersviller voilà 4 jours, furent surpris par la contre-attaque de notre troupe et cherchèrent une protection dans une grange face aux tirs d’obus.
Après s’être cachés, deux jours et deux nuits, poussés par la faim, ils se rendirent finalement à nos soldats. Les prisonniers n’ont pas connaissance d’une quelconque mission particulière.
Instruction
Les prisonniers, à l’exception du Pfc Zmu…sont à peine soldats depuis quelques mois et ont suivi la formation d’usage du fantassin.
Dans 5 des cas, les prisonniers venus des Etats-Unis ont été débarqués à Southampton le 22 octobre 1944. Là-bas, le transbordement se fit sur de petits convois qui abordèrent le rivage du Nord de la France. Le Pvt Gru… débarqua déjà en juillet mais séjourna trois mois encore en Angleterre. Le Pfc Zmu…. a été transféré en Europe en août.
Il signala qu’au cours de la première visite médicale il fut déclaré inapte pour servir Outre-Atlantique. Plus tard, après une nouvelle auscultation, il fut surpris de constater que lui et de nombreux camarades étaient désormais devenus aptes à servir sous les drapeaux en Europe.
Observations Générales
Les prisonniers, en particulier le Pvt Anton Ar.., ont tenu à faire des déclarations et sont prêts à divulguer le nom de leurs unités. Ils sont sans aucun doute traumatisés par les émotions vécues ces derniers jours et sont heureux de partir en captivité.
Ils ont pratiquement tous été affectés à leur unité voilà quelques jours ou semaines. 5 parmi eux sont mariés et ont (pour les uns) 1 ou 2 enfants.
Les deux premiers nommés ont été emmenés du Nord de la France par voie ferrée et ont déclaré avoir dû patienter durant des heures sur la voie, parce que les trains chargés de l’approvisionnement avaient la priorité sur eux. Tous les autres prisonniers ont été convoyés exclusivement par camions.
Pour le commando de la division le 1er officier de l’Etat-major.
Le 2. 12. 1944, le groupe Fick (nommé aussi Régiment renforcé 37) reçoit l’ordre de contrôler le secteur nord de la division (de Betting jusqu’à Farschviller). En face de lui se trouvent les régiments U.S. 318 et 319 ainsi que le CC A de la 6ème D.B.. Comme le régiment 37 pousse jusqu’au Sud de Puttelange, il est également en contact avec des éléments de la 35ème DI U.S..
Poste de commandement de la division le 02. 12. 1944
(Situation ennemie enregistrée dans le fichier journalier (KT9)
Conduite de l’ennemi:
L’ennemi se tient tranquille durant la journée avec son infanterie. Le rassemblement de l’infanterie et des tanks à Dieffenbach (2 km au Sud Puttelange) fut combattu par quelques tirs d’artillerie. Bruit de chenilles constaté sur la route Cappel-Puttelange. Sur la route Seingbouse-Cappel, trafic direction sud.
A 13h, 24 camions en direction de Cappel, peut-être des transports de munitions puisqu’un bataillon d’artillerie tire aux alentours de Cappel. Dans la forêt de Farschviller, bruit de cognées et de scies.
La partie sud de la forêt du Mühleck soi-disant fortement investie par l’ennemi.
Infanterie en train de creuser dans le Barschbusch. Vers 11h 30, 2 tanks sur la route Farébersviller-Seingbouse.
Chez le voisin de gauche : activité ennemie calme, aucun événement particulier.
Chez le voisin de droite : l’adversaire part au combat avec la valeur d’un bataillon dans le secteur de Carling et obtint une percée au nord-ouest de Carling jusqu’au Eichenberg.
Activité de l’artillerie:
L’ennemi s’est renforcé en moyens d’artillerie.
Artillerie installée dans le secteur Dieffenbach-Saint-Jean-Rohrbach (à 1,5 km nord Hellimer) et orée sud du Grossenbusch avec 5 grosses batteries et 1 moyenne. Au sud de Marienthal, 1 batterie lourde.
Vers sud-ouest à 14h l0 : tir d’obus sur Tenteling (bataillon d’artillerie Pz Abt 17). Durant la journée, tir intense de feu d’arrêt et de surprise d’environ 15 batteries avec centre de gravité sur Tenteling et Théding.
Nombre d’obus estimés à 800, dont 50 % de gros calibre, 30 % de calibre moyen et 20% de petit calibre.
Sur les tirs des jours précédents, on peut remarquer le nombre élevé de ratés.
Activité de l’armée de l’air :
Activité intense sur le flanc droit, également avions de reconnaissance et d’artillerie.
9h 45 : attaque d’avions-bombardiers sur Puttelange.
Poste de commandement atteint par 2 bombes : mort du Commandeur.
Critique sur l’ennemi :
Inchangé comme le jour précédent.
Établissement des troupes :
Task Force Ticket dans le secteur de Carling. III- J. R 10 remplacée.
Butin (prise de guerre) : 3 voitures de reconnaissance, 2 jeeps, 2 Rak W avec munitions, 61 fusils, 2 radios, 4 mitraillettes, 7 pistolets.
Poste de commandement de la division le 03. 12. 1944
16h 30 : Compte-rendu de la journée.
*Comportement de l’ennemi :
Vers 1h de la nuit, patrouille de reconnaissance contre la colline 316 repoussée.
Durant la journée, infanterie calme.
A 1 km au Nord-Ouest de Valette, 10 à 12 camions traînant des canons (Pak oder JG) combattus par notre artillerie. 20 tanks et camions près de Hoste-Bas. Circulation de véhicules sur la route Seingbouse-Henriville. A Henriville rassemblement de camions (Kfz).
A 500 m au Sud-Ouest de Seingbouse, un terrain d’aviation supposé pour avions d’artillerie. Observation également là-bas d’un camp de toiles de tentes.
Rassemblement de fantassins au sud-ouest de la forêt du Kneebusch combattu par tirs d’obus.
Constatation de bruits de chenilles dans le Buchwald à 2,5 km au nord-ouest de Farébersviller.
Intention de l’ennemi
La circulation animée dans le secteur Seingbouse-Cappel est sans doute liée au ravitaillement pour l’artillerie.
Pour le déplacement de la manœuvre du secteur droit vers le centre ou l’aile gauche, il n’y a pas de signes concrets pour le soupçonner. Des attaques prévues sur le flanc droit avec des tanks offriraient du fait de la configuration du terrain de sérieuses difficultés pour l’adversaire. La probabilité est que l’adversaire va tenter un nouvel essai pour prendre la route Farébersviller-Sarreguemines. Cependant la possibilité d’un autre endroit (peut-être au nord de Farschviller) reste persistante. Il faut compter sur la reprise des combats à l’aile droite.
* Activité agitée des avions dans tout le secteur avec avions d’artillerie sur Tenteling et Metzing.
* 3 engins blindés de reconnaissance, 2 jeeps, 2 Rak Wm.Mouni, 3 lance-grenades, 4 mitraillettes, 61 fusils, 2 appareils de transmission.
* Forts tirs d’arrêt et inopinés, en particulier sur Tenteling et Théding.
L’ennemi s’est renforcé sur le plan de l’artillerie. Un de leurs bataillons a reçu dans le secteur Dieffenbach-Saint-Jean-Rohrbach (à 1,5 km au Nord-ouest de Hellimer à l’orée sud du Grossenbuch) cinq batteries de canons lourds et une batterie moyenne. L’ennemi a tiré du fumigène à 2,5 km au nord-nord-ouest de Puttelange.
4 décembre 1944 au matin :
Les villageois attendaient depuis 1 702 jours la délivrance qui sonna enfin le 4 décembre 1944, jour de la Sainte-Barbe. Date prémonitoire, où dans lebassin houiller, les artificiers U.S. venaient délivrer lesmineurs. Chaque corporation, il est vrai, aurait pu ce jour-là fêté dignement sa patronne. Mais l’heure n’était pas à l’organisation de festivités en l’honneur de la Sainte mais plutôt à l’intercession et à l’invocation pour conjurer le mauvais sort de la bataille. Chaque villageois appréhendait l’issue de l’affrontement; on savait l’Allemand tenace et revanchard. Or, depuis le 6 juin1944, on espérait une issue favorable à la guerre.
17 SS PanzerGrenadier Division Götz von Berlichigen. Secret P.C. 4.12. 1944
16h 30 : Compte rendu journalier du 04.12.44
Comportement de l’ennemi : Dans la nuit a été arrêtée l’attaque sur Holving, Bertring, Richeling. Vers 6h 50, après feu roulant, l’ennemi attaque sur l’ensemble du front avec infanterie en prenant le carrefour nord ouest de Puttelange et poursuit l’offensive.
14h : Guébenhouse, 12 chars sont devant Loupershouse. Vers 9h 45 avec un bataillon et 15 chars. Il entre à Farschviller pour se trouver à 12h 45 au sud de Diebling. A droite, 30 chars attaquent au-delà du carrefour sud, Théding vers l’est, 14 vers Ebring vers le nord, 12 poussent vers Diebling et prennent ce village. A 9h 30, 20 chars en attente au Kneebusch. L’ennemi attaque par côte 316 sur côte 326 et tourne vers Folkling et Cocheren jusqu’à 1 km de cette localité. A gauche sont perdus Holving et Bettring.
Intention de l’ennemi : L’ennemi se présente dès l’aube sur l’ensemble du front de la Division avec 80ème ID, 6 chars et forts éléments de 35ème ID. Effort principal sur la route de Farébersviller-Diebling avec forts éléments de la 6ème Division de chars + CCA/6 chars.
Il faut admettre que l’ennemi amènera encore d’autres forces blindées par Puttelange vers le nord-ouest. Son intention prévisible avec la 6ème Division de chars de poursuivre sur Sarreguemines en faisant effort sur la route Puttelange-Farébersviller, sur la route Puttelange-Metzing, sur la route Putellange-Ernestviller. La 35ème ID a ripé de son ancien secteur vers le nord et soutient l’attaque de la 6ème Division et se protégeant vers le nord, s’est tourné après la côte 316 vers le nord et envisage vraisemblablement de pousser sur Forbach.
Activité aérienne : Faible activité des Jabos mais activité plus forte des avions d’observation et d’artillerie.
Activité de l’artillerie : Feu roulant à 6h 50 sur ligne principale de résistance durant la journée avec effort sur le secteur de Metzing-Tenteling, Théding et Diebling.
SS Hauptsturmführer.
Compte-rendu à la division 17ème Pz Gr Div G.v.B. le 4. 12. 1944
* Situation générale par rapport à l’artillerie ennemie :
Durant l’après-midi d’hier et dans la nuit, tir intense en vigueur et aucun changement.
Le 4.12 à 6h 50 commencement genre feu roulant en préparation.
Position décelée d’une batterie ennemie cible 518, 3 canons de calibre moyen, r 25380, h 61240.
Secteurs sous tir:
Ensemble des bandes du front et arrière-pays, en particulier hauteur 316, Uneracker (colline de Farébersviller où se trouve le château d’eau actuellement). Schallberg, Théding, Folkling, croisement sud Théding, Tenteling, colline le Langhack, Diebling, Metzing, Hundling, Cadenbronn, Farschviller, Loupershouse, Nousseviller, Guébenhouse, Ernestviller.
Nombre d’obus tirés estimés à 4 000-5 000.
* Observations générales sur la tactique ennemie
08h 00 : A l’ouest de Farébersviller infanterie ennemie. Là-bas fort bruit de combats.
Attaque de l’adversaire près de Farébersviller, Farschviller, Loupershouse et Puttelange.
08h 45 -. L’adversaire est rentré dans Puttelange.
09h l5 : 12 tanks ennemis positionnés sur hauteur 250 à l’ouest d’Ellviller tirent sur Loupershouse. Le long de la route au sud de Loupershouse, l’infanterie est en train de se retrancher. L'ennemi attaque en sortant du Barschbusch et de Farébersviller vers la côte 316 et gagne l’Uneracker et le Schallberg.
Le reste est positionné avec le gros des troupes là-bas, puis pivote avec une partie des hommes vers le nord sur Cocheren. Il arrive à atteindre avec un bataillon la route de Théding-Cocheren, à environ 1 km à l’ouest de Théding. A partir du Geschberg, l’ennemi se fraie un passage à travers le Buchwald et atteint Diebling et Ebring avec l’aide de tanks.
14h 35 : Mise en place de 17 tanks et 5 à 10 camions à 500 m Ouest-Sud-Ouest fourche des routes à l’est de Hoste-Bas.
14h 45 : Au Nord-Ouest de Valette et dans la localité 10 à 15 camions.
* Activité aérienne ennemie. De 8h à 10h, 8 à 10 avions de réglage d’artillerie au-dessus des emplacements de tir.
* Propre activité :
Assistance au voisin droit par des tirs sur Freyming. Lutte contre l’infanterie et les tanks ainsi que la circulation de véhicules qui attaquent près du Pfaffenbusch et sur la route Puttelange-Diffenbach.
Tirs d’arrêt sur des concentrations de véhicules à Henriville.
Changement de positions des batteries. La 2ème batterie est partie dans le coin de la ferme Chambourg au r 39550, h 162000. Aucun changement dans la mise en place du dispositif existant des batteries.
*Nombre de canons chiffrés à 24, leichte FeldHaubitze 18, schwere FeldHaubitze au nombre de 18 et 4 canons.
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* Tir personnel : 1241 Le FH 18 ; 27 p s FH 18 ; 216 Kan.
Réserves en munitions :
382 obus pour leFH18
123 obus pour sFH18
et 178 obus pour Kan.
Poste de commandement du bataillon d'artillerie le 04. 12. 1944
Communiqué: Avec l’aide de canons 88, l’ennemi s’est infiltré sur le Uneracker, le Schallberg et la colline 316 ainsi que le point 376 à 1000 m au nord de Théding.
Deux compagnies furent anéanties (cf. témoignage Flauder de Théding). Feu de destruction sur les routes d’Ebring au sud et Théding sud. Feu efficace sur Farébersviller et Farschviller.
Officiers S.Off. Hommes
Effectifs 11 57 304
Troupes possibles 14 89 413
à engager
Que se passe-t-il le 4 décembre du côté allemand ?
Plus au nord, dans le village de Farschviller, la III-38 subit le choc du CC A.
Horst Koch écrit:
« … Ce n’est qu’aux environs de midi qu’une estafette nous adressa l’ordre de nous retirer vers le poste de commandement. Cet ordre arriva juste à point nommé, car, lorsque je quittais en dernier notre quartier établi dans la ferme (Brouskir ?) et que je regardais vers l’arrière, les Américains venaient en rampant vers la ferme. J’ai fermé la porte avec précaution et j’ai filé comme un éclair huilé après mes camarades... ».
Dans le village de Farébersviller, la 80ème DI U.S. attaque après une forte préparation d’artillerie et perce au nord de la localité vers Bousbach. Après que le CC A eut dépassé le III-38, il pivota au nord également en direction de Bousbach. De ce fait, le groupe Fick se trouva menacé d’encerclement et par voie de conséquence il risquait son irrémédiable destruction. Mais l’ennemi "cessa son travail" à 17 h et une brèche de 2,5 km était maintenue par laquelle se faufila durant la nuit le reste du régiment vers Grosbliederstroff.
Le Haumpsturmführer Nagler duII/AR 17 commente ainsi les opérations :
Au 4 décembre, l’ennemi attaque à 6h 45 la colline 316 (après une intense préparation d’artillerie positionnée à Farébersviller et dans le Barschbusch). La section combat l’assaut avec force munitions et inflige à l’ennemi de lourdes pertes. Mais sa supériorité était flagrante. Il occupa à 10h Ebring-Théding, la côte 373 et les postes d’observation de la section s’y trouvant. Les observateurs, en particulier le S.S. Oberscharführer Feuersänger, se cramponnèrent de très belle manière. Ils se planquèrent à 100 m à peine de l’ennemi, établirent à nouveau la liaison, apportèrent des corrections au feu puis décrochèrent. Ils purent ainsi nous apporter des précisions sur notre façon de lutter contre l’ennemi. Après la rupture de toutes nos lignes de liaison, je filais dans le secteur assigné à la 5ème batterie à Tenteling, où je trouvais en arrivant la situation suivante : à 2 km en avant de la batterie, 8 tanks ennemis étaient en train de s’avancer vers Tenteling, notre propre infanterie refluant sur les hauteurs de Cadenbronn.
Utiliser le tir direct de la 5ème batterie ne fut pas possible. Aussi lui donnais-je l’ordre de changer d’emplacement. Cet ordre ne fut entériné que lorsque les tanks US se trouvèrent à 500 m devant nos lignes. Les 4ème et 6ème batteries reçurent l’ordre de s’impliquer dans la défense rapprochée lorsque j’obtins à 16 h les recommandations suivantes du régiment : Manœuvrez à votre guise.
Je me rendis compte de la portée de cet ordre crucial. La 5ème batterie était entre-temps partie s’installer à Kerbach et avait aménagé un observatoire sur le Grauberg (Mont de Cadenbronn). A 16 h 22, 8 tanks ennemis avaient pu, sous couvert du brouillard naturel, s’avancer par l’arrière sur les positions de tir aménagées sur la hauteur.
L’un des canons de la défense anti-char de la 4ème batterie ouvrit immédiatement le feu, expédia 3 obus et prit ensuite un coup direct par lequel trois servants de la pièce trouvèrent la mort (parmi lesquels l’Unterscharführer Holländer, l’un de mes meilleurs sous-officiers).
Une autre pièce de la 4ème batterie fit demi-tour dans la zone de tir et combattit les tanks. A cette occasion, elle détruisit l’un d’eux, incendia et en endommagea les chenilles d’un autre. Ce dernier put être dépanné par le restant des tanks au moment où tombait le crépuscule.
L’assaut sur Bousbach était repoussé.
Mais était-il encore utile et convenable de s’attarder ici ? Il devenait clair que le front ayant subi des revers inquiétants chez notre voisin de droite (la 36ème VGD) allait devoir être reculé d’une façon ou d’une autre.
Ce n’est qu’après de longues tergiversations que j’obtins l’autorisation de quitter enfin la position. La section était sauvée.
Le Commandeur du PGR 37, l’Obersturmbannführer Fick me remercia pour cette persévérance combative et lors des combats suivants, je restais subordonné à son régiment parce qu’il avait reconnu la valeur de notre IIème détachement. Imaginez mon étonnement, lorsqu’une information émanant du Régiment me parvint le lendemain disant en substance que j’allais être déféré devant un tribunal militaire suite à ma conduite de la veille ! J’avais la conscience tranquille si bien que cette nouvelle ne put m’ébranler.
Constat sur le travail des observateurs au matin du 4 décembre 1944
(signé par Nagler, SS Hauptsturmführer und Abteilungs Fhr).
Observateurs :
VB 6 Battr sur le Schallberg (326),
VB 4 Battr forêt à l’est de Farébersviller,
VB 5 sud-est de Farébersviller auprès de la compagnie installée à Farébersviller.
La liaison radio n’est guère possible qu’entre 8h et 8h 30 comme le démontrent les nombreuses constatations et expériences.
Voici la situation :
Appel radio du VB6 – L’infanterie ennemie au nombre de 2 bataillons a investi la colline 316 et l’Uneracker, il s’avance sur la côte 326 et le Schallberg. Insistons pour ouvrir le feu. Le régiment tire en continu sur l’ennemi en ligne d’attaque jusqu’au moment où chaque batterie dispose encore de 50 obus.
Le voisin de droite 11-268 et la 1-Flak (Braune) y concentrent le tir. On va tirer en continu jusqu’à l0 h 25.
Le poste VB6, après avoir fait rectifier les tirs à travers ses observations, a rejoint la position de la batterie 6 lorsque nos fantassins ne se trouvaient plus dans le secteur.
Appel radio du VB 4 : changement de position, désormais à 600m au sud de Théding. A dû reculer en 2 sauts devant la pression ennemie et reflue lentement dans la position principale tout en diffusant des observations et en apportant des corrections : « 50 m à gauche, rajoutez 300 m » fut sa dernière correction.
Puis, lorsque l’ennemi se trouva à 150 mètres de leur emplacement, l’appel spécifia : « Je m’en vais, je démonte ».
Appel UB 5 installé très au sud de la ferme Brouskir gui précise :
Le commandant, chef de compagnie de l’infanterie, n’a jamais été vu par les observateurs dans la position.
Et lorsque l’ennemi a attaqué, les hommes de la section ont crié après leur chef qu’on ne trouvait nulle part. Alors l’infanterie s’en est mêlée en criant : « Nous allons changer de position vers l’arrière ».
Constat : Ce n’est pas la 1ère fois qu’un observateur est laissé en plan par sa propre infanterie sans avertissement. Dans ce cas, on donne la plupart du temps la faute à l’artillerie. Comme l’engagement d’un observateur dépend techniquement de nombreux points, on ne les prend pas en considération. De même, l’observateur est en mésentente avec l’infanterie lorsqu’il ne signale pas à la batterie d’effectuer des tirs de soulagement mais cela résulte du fait qu’elle est tributaire de ses propres munitions qui sont déjà limitées. Tout le monde sait qu’un observateur ne peut sereinement travailler que lorsque l’infanterie est disposée devant lui. Ainsi, par exemple, l’observateur 6 (VB 6) s’est adjoint un fusil-mitrailleur et 2 hommes de sa propre batterie comme élément de sécurité et a pu ainsi mieux observer (à 900m à l’ouest de la colline 326). J’insiste pour que ces points et ces difficultés soient compris et pris en bonne considération par l’infanterie et les chefs responsables. On ne peut imputer une quelconque faute à nos observateurs. Ils ont été fidèles au poste face à l’ennemi jusqu’au bout. Les difficultés ont surgi à cause d’une unité d’infanterie. Signé, Nagler au A.AR 17
Voici ce qui ressort de l’appréciation portée sur le Hauptsturmführer Bartl.
« Lorsqu’à l’aube du 4 décembre 1944, l’adversaire passa à la grande attaque à Farébersviller, le Hstuf. Bartl put assumer du haut de sa position (côte 373, Mont de Théding) la direction de l’artillerie, concentrer ses tirs sur l’ennemi et lui infliger de lourdes pertes. Malgré une défense opiniâtre, l’infanterie ennemie put s’approcher jusqu’au poste d’observation. Bartl se retira lentement et aménagea un nouvel observatoire dans le secteur à l’est de Folkling d’où il put transmettre les directives de canonnade sur la hauteur 373. Il contribua ainsi et par ce biais à retarder un trop rapide coup de boutoir de l’ennemi. Pour la division, les circonstances qui ont conduit la 17ème S.S. à être rejetée en l’espace d’un jour sur la Sarre équivalaient à une défaillance et l’on cherchait bien sûr un coupable.
L’infanterie prétexta ne pas avoir trouvé trace d’observateurs ! (Pourtant, les VB4, VB5 et VB6 n’ont pas démérité).
Intention de l’ennemi: L’ennemi se présente dès l’aube sur l’ensemble du front de la division avec la 80. ID, 6 chars et de forts éléments de la 35. ID. Effort principal sur la route Farébersviller-Diebling avec forts éléments de la 6ème Div. de chars CC A/ 6 chars. Il est à admettre que l’ennemi amènera d’autres forces blindées par Puttelange vers le N-O. Son intention prévisible avec la 6ème division blindée de chars est de poursuivre sur Sarreguemines en faisant effort sur la route Puttelange-Farébersviller, sur la route Puttelange Metzing, la route Puttelange-Ernestviller.
Poste de commandement du bataillon le 5. 12. 1944
Rapport journalier du 4 au 5 décembre 1944 adressé à la division.
Nouvelles :
* Déroulement des journées. A 7h 45, venue de l’officier d’ordonnance du lieutenant-colonel Launer auprès du bataillon. Il sollicite un appui de tanks car l’ennemi a percé du côté de Puttelange avec son infanterie.
08h 30 : Le Commandeur entre personnellement en contact avec le lieutenant-colonel Launer.
09h 10 : Ordre d’intervention au lieutenant Stephan. Mission : la demi-section sous la conduite du sous-lieutenant Zimmer doit assurer la sécurité à l’ouest de Ernestviller vers Puttelange. 15 Grenadiers venant du régiment S.S. 37 lui sont confiés.
10h 10 : 3 coins d’attaque se dessinent dans les secteurs Puttelange, Guébenhouse et Farébersviller.
Le Commandeur fait préparer le détachement prêt à partir en campagne.
11h à 13h : Ordres par ondes radio de la division au bataillon : Le bataillon A.A. S.S.17 doit se mettre en liaison immédiate avec la Division. L’officier d’ordonnance prend immédiatement contact et la mission est de faire la lumière sur l’engagement du groupe Hörmann.
11h 15 - Ordre d’intervention pour le bataillon. Le bataillon se met en marche sous le couvert (pour éviter les avions de Woustviller à Tenteling et pour faire face aux tanks qui ont percé à Farébersviller) selon l’ordre verbal de l’officier la de la division.
11h 48 - Poste de commandement du bataillon déplacé à Hundling
12h 10 : Retour de l’officier d’ordonnance venant du bataillon de reconnaissance A.A.17. L’offensive de Diebling vers Tenteling par la route n’est plus possible, la route est la cible de tirs de canons.
13h 20. L’officier d’ordonnance arrive au poste de commandement. L’ordre verbal de la division confié au bataillon n’est plus à prendre en compte. Le bataillon assure immédiatement le secteur de Hundling et doit empêcher l’adversaire de pousser d’ouest vers l’est. Le Commandeur du bataillon de reconnaissance 17 avait, de son propre chef, déjà placé une demi-section en mission de blocage à l’ouest de Metzing.
13h 35 : Ordre d’intervention pour la compagnie Stephan - La compagnie Stephan doit attaquer avec 6 tanks (venus de Nousseviller) vers le sud-ouest et doit barrer la route Diebling-Metzing. Estafettes et fantassins seront sous les ordres immédiats de la Compagnie Stephan pendant la durée de l’attaque. Le train de canon assure la couverture avec 2 canons anti-chars directement à l’ouest de Metzing dans la direction ouest et sud-ouest
14h 10 : Rassemblement de la Compagnie Stephan.
14h 20 : premiers contacts ennemis avec la Compagnie Stephan. 4 tanks en progression vers l’est sont pris en écharpe et détruits par la Compagnie Stephan directement à l’ouest de Metzing.
15h 25 : L’ennemi contourne la Compagnie Stephan par le nord en passant par Nousseviller.
Départ de la Cie Stephan avec une petite section de retardement laissée dans le secteur de Metzing avec le front vers l’ouest d’un côté et vers le nord de l’autre. Grâce aux tirs de flanquement, 4 nouveaux tanks ennemis abattus.
La cause de la poussée vers le nord rendait le retrait du front nécessaire d’autant qu’aucun fantassin ne se trouvait plus dans le village de Metzing.
Le village de Hundling est fortement protégé au nord, nord-ouest et ouest. La sécurité au nord continue jusque dans le village d’Ippling vu que l’adversaire a essayé avec des tanks de tenter depuis peu le débordement du bataillon.
A 18h : L’adjudant de la division est porteur d’un ordre stipulant que le Commandeur assume l’autorité suprême de toutes les forces impliquées dans le secteur.
A 19h : Le bataillon apprend encore qu’un tank avec des ennuis de moteur est tombé en panne dans le nature près de Metzing. Une section de sauvetage est constituée à 23 h et s’infiltre à 1 000 m tout rond du front et trouve le tank. Avec de grosses difficultés, on part en soirée et au cours de la nuit, il faut rattraper les groupes de fantassins, quelques S.I.G et canons Pak et les rassembler en 1ère ligne. Le bataillon apprend que les fantassins obligés à nouveau de résister se retireront sous couvert de l’obscurité dès les premiers obus ennemis.
0h 25 : Le sous-lieutenant Steinhäusser arrive avec un ordre écrit de la division précisant la mise en route du décrochage.
1h 10 - Toutes les sections du bataillon reçoivent l’ordre de décrocher.
2h l0 : L’ordre émane de la division pour quitter la position et s’installer dans le secteur indiqué.
2h 40 : Le bataillon se met en marche avec son train de canons et 3 compagnies jusqu’à la tête-de-pont de Grosblittersdorf. Les tanks et les anti-chars sont affectés à la protection vers l’ouest avec le centre de gravité vers le sud-ouest.
5h 30 : L’installation est faite et la liaison est raccordée avec le régiment 37.
Poste de commandement : Schönbach
Réserves : 7 canons anti-chars IV
4 tanks 38 tonnes.
Succès : le 4.12.1944 : destruction de 11 tanks du type Général Sherman et 1 prisonnier.
Evènements particuliers :
Forces :
Forces impliquées Officiers S.Officiers Hommes
Bataille 10 32 123
Combat 11 38 186
Éléments d’appoint 18 77 300
possibles en renfort
Éléments se trouvant dans des secteurs "rafraîchis"
Officiers S.Officiers Hommes
Combat 3 16 88
Totaux disponibles 4 30 207
Situation des tanks:
- Effectif engagé dans l’immédiat, 14 canons d’assaut IV, 1 canon d’assaut III, 2 tanks de chasse IV, 6 Flakpanzer 381.
- Prêts à être engagés : 8 Sturmgeschütze IV, 4 Flakpanzer 38T.
- En réparation jusqu’à 10 jours 5 Sturmgeschütze IV, 1 Sturmgeschütz III, 2 Panzer IV de chasse, 2 Flakpanzer 38T
- En réparation au-delà de 1 0 jours, 1 Sturmgeschütz IV
- Perte : 3 Sturmgeschütze IV.
Capitaine (Wonne?) et le Commandeur du bataillon.
Poste de commandement de la division le 06. 12. 1944.
Prise de position concernant des combats du 3ème bataillon. (3./SS. Pz. Jg Abt 17) du 4 et 5 décembre 1944 à la division.
Le 27. 11, le 3ème bataillon est placé dans le secteur de la division avec 11 engins blindés à 8 roues. Les équipages et les sous-officiers venaient en partie d’être nouvellement engagés après leur formation passée à Rastenburg dans la SS.Pz.GG.E.Abt et commandés respectivement par d’autres unités de la division.
Au vu de la situation, la compagnie n’a pu leur proposer aucun entraînement avant leur implication.
Cette situation a tourné lors de l’attaque à notre désavantage, le Commandeur ne connaissant qu’à peine par leur nom une grande partie des sous-officiers et des hommes.
Prise de position à propos du rapport des combats du 4. 12 : Le choix des emplacements de tir dépendait des moyens de locomotion disponibles (camions).
Déroulement du combat :
- Le canonnier Bachmann établi à Pfarrebersweiler. Son canon a combattu jusqu’au dernier homme. Aucun servant n’a pu revenir.
- Le canonnier Böning dont le canon a été détruit par un coup au but avant le combat, a pu néanmoins rejoindre une partie de la A.A.17 qui retraitait en combattant.
- Le canonnier Effert a pu se retirer également avec notre infanterie, après avoir tiré ses obus explosifs alors que l’infanterie ennemie était déjà derrière sa position. Les renseignements du sergent Effert m’apparaissent invraisemblables parce qu’aucun blessé n’a été signalé lors de ces manœuvres. Compte tenu de la situation, il n’est pas concevable d’imaginer ce combat sans pertes. Reste la possibilité que les servants ont quitté la pièce sans combattre. Critiquer sévèrement le sergent Effert ne me semble pas raisonnable vu qu’il fut versé voilà à peine 8 jours à notre SS.Pz.Jg Abt.17 en venant de Rastenburg et, compte tenu de la position ennemie, la reprise en mains propres de cette pièce n’était plus possible.
- Le canonnier Maurer était placé à Farschviller. Sa pièce a été perdue par suite d’un coup direct d’obus adverse ; les servants, sur ordre du sergent-chef Maurer, abandonnèrent l’engin. On profita pour faire sauter un pont non loin du canon. Ces faits doivent être encore confirmés par le sergent Maurer que je connais comme un sergent expérimenté. Il a toujours pleinement combattu jusqu’à présent.
- Quant au canonnier Rohrer, dont l’emplacement de tir se situait à l’orée sud de la position B du Rodenberg (à 1400 m au nord de Puttelange), sa pièce tomba aux mains des ennemis après la destruction de l’obturateur mais avec récupération de la visée. Le canonnier aurait pu faire traîner l’avance ennemie en utilisant des obus explosifs. Une possible récupération de la pièce n’était plus possible par manque de locomotion et vu la position de l’ennemi.
- L’emplacement du canonnier Köhler se trouvait à 500 m au nord-ouest de Puttelange (au nord de la route Puttelange-Ernestviller). Le canonnier se trouvait dans un emplacement aménagé. Après que notre infanterie se soit retirée sur Ernestviller, le changement d’emplacement s’avérait nécessaire. Il y avait assez de temps pour l’exécuter : au vu la situation, le changement était possible. Avec les moyens de locomotion présents et sans l’équipage, on ne put retirer la pièce. Avec l’intervention de tracteurs, cette pièce n’aurait pas été perdue.
17 Pz Grenadier Division Götz von Berlichingen PC 20.12. 1944 530/44 secret
Concerne service d’alerte aux chars.
Le Gauleiter de la province de Westmark a décidé de l’instauration d’un service d’alerte aux chars. A cet effet, le feu est divisé en deux zones, la 1ère de la ligne principale de résistance jusqu’à 20 km en arrière, la 2ème le reste. Dans toutes les localités, seront installés des postes d’alerte annoncés par des pancartes bien mises en évidence. Ces postes transmettent l’alerte aux responsables locaux et d’arrondissements. Ces postes peuvent profiter des renseignements fournis par les unités militaires.
En particulier est à observer :
Sur la 1ère zone se trouveront
<![if !supportLists]>1) <![endif]>Les commandos de défense anti-chars qui doivent être en alerte constante,
<![if !supportLists]>2) <![endif]>Des postes d’observations qui sont à mettre en place de jour sur les hauteurs, de nuit sur les routes,
<![if !supportLists]>3) <![endif]>L’alarme qui sera donnée par sirène (5mn de ton continu) ou par longues sonneries de cloches.
Sur la 2ème zone, l’alerte par sirène ne sera donnée que jusqu’à une profondeur de zone de 50 km. La transmission de l’alerte à l’arrondissement s’opérera par l’administration du feu par T.S.F ou par téléphone.
Cette information est à porter à la connaissance de la troupe.
Le 1er officier d’état-major Graf von Bothmar.
Combattants S.S. à Farébersviller et environs
Ndr : Les témoignages Lamm, Gawlik, Domhöfer, Nagler sont tirés de l’ouvrage de Stöber mais c’est le K.T.B (Kriegstagebuch = journal de marche) qui fournit la plus grosse quantité de documents.
Hermann Lamn (Pi-Zug A.A. 17) participa aux combats à répétitions à Farébersviller.
« A Farébersviller, le train des pionniers de la 5ème A.A.17 passa sous le commandement d’un chef de section, un cadet militaire (élève-officier) originaire de Wesel.
Dans les maisons situées près du remblai SNCF, à gauche, s’était installée l’unité de reconnaissance (précisément dans la maison Houllé Nicolas, voir le témoignage de Mme Kleinhentz Marie-Louise, sa fille). Ce groupe avait pour mission de se tenir prêt comme unité de soutien dès que le besoin pouvait se faire sentir.
Aucun ravitaillement ne nous parvint si bien que nous dûmes nous nourrir de pommes de terre en robe-des-champs avec du sel et parfois du beurre. On nous avait sans nul doute oubliés. Avec l’appui de Fla-panzer (= canon antichars), nous avons mené des combats à l’intérieur du lieu jusqu’à l’extrémité située en haut du village. Nous fîmes des prisonniers et nous récupérâmes du butin constitué d’armes, de véhicules et de ravitaillement providentiel.
Lors de l’attaque menée avec l’appui de nos canons anti-chars, qui dura tard dans la nuit, nous vîmes deux chars américains stationnés dans les rues transversales. Plusieurs tentatives de la part de nos canons automoteurs pour éliminer les tanks américains demeurèrent vaines.
Nos tubes non mobiles étaient déjà atteints avant d’avoir pu tourner au coin de la rue. Un jeune soldat de Hambourg détruisit à la grenade anti-char un tank U.S. qui voulut nous prendre à revers.
La présence des civils dans les caves où s’étaient infiltrés des Américains n’empêchait pas ces derniers de nous balancer des grenades à partir des soupiraux.
Dans les maisons près de la ligne de chemin de fer, notre nouveau chef de section, (le sous-lieutenant S.S. Ellmar Kunz, Ndr) fut touché par un obus de mortier et y mourut (en fait derrière la maison de Joseph Kleinhentz, 6, rue des cerisiers). Il fut ramené de nuit au cimetière de Kleinblittersdorf pour y être enterré. Au cours de la retraite, nous avons consolidé le P.C. du Commandeur avec des troncs d’arbres…..
Werner Gawlik, Sturmann (caporal) du Lig-Zuges des 4/38
Au petit matin je partis avec le chef de la batterie, un Rottenführer (caporal-chef).
Nous quittâmes la colline du Winterberg où nos grenadiers s’étaient enterrés. Par ci, par là, venaient à notre rencontre l’infanterie et les tanks ennemis.
Nous nous mîmes à l’abri dans la dernière maison à droite. Le calme persista quelque temps, puis les obus tombèrent subitement. Notre artillerie s’en mêlait par intermittence. L’ennemi, le premier effroi passé, se prépara à nouveau à l’attaque. Avant tout, leurs tanks continuaient d’avancer en tirant et entraînaient avec eux leur infanterie. Nous disposions d’une ligne de repli. Dès qu’un tank approchait, il était pris sous nos tirs et, en règle générale, soufflé par nos grenades à déflagration lancées par nos grenadiers obligés de se terrer dans leurs trous et dont le nombre allait en diminuant.Le lieutenant nous donna des précisions : « il faut les laisser venir au plus près et à mon commandement, feu ! ».
Vers la gauche, l’ennemi tenta de se rapprocher de la localité de manière suspecte. Et alors de notre arrière, un feu nourri nous arriva suivi -hourrah- des tirs d’un canon Flak 2 cm sur affût mobile et d’une compagnie de grenadiers qui s’élancèrent dans la brèche et la nettoyèrent. Blessés et prisonniers furent ramenés vers l’arrière. Avec deux hommes, me voilà près d’une autre pièce Flak. Nous avions besoin de munitions. On nous en fournit trois ou quatre caisses, bien trop minimes pour nos besoins. Naumann et moi fûmes alors envoyés à la recherche de munitions. A proximité d’un barrage anti-chars (Panzersperre), nous trouvâmes un poste de commandement. J’interrogeai le chef de poste mais il ne savait rien de l’emplacement du dépôt de munitions. Nous tombâmes sur le Schwimmwagen (voiture amphibie) du Commandeur conduit par un Rottenführer, obligé d’attendre là et qui ne disposait d’aucun renseignement. Derrière une grange, un canon automoteur se cala avec un Unterscharführer (sergent) à bord. Il nous mit en garde car trois tanks U.S. étaient positionnés le long d’un jardin. Devait-il sortir de sa couverture et reprendre le combat ? Telles étaient ses réflexions. Momentanément, les monstres d’acier étaient là de part et d’autre et s’observaient respectivement. Un Unterscharführer arriva et nous déclara que nous devions ramener un camion de ravitaillement dans le village voisin. Au loin, un locotracteur à chenilles ennemi roulait vers un petit bois et aussitôt nos canons tirèrent sur l’intrus. Une batterie exemplaire !
Après cette lourde défaite, l’ennemi s’aperçut qu’il avait besoin d’un plus grand renfort. Il arrêta les combats et rameuta troupe et matériel.
Le sergent Domhöfer (4-A.A. 17) se souvient:
« ………..C’était dans le village de Farébersviller. Avec 6 hommes, nous formions l’arrière-garde sur le terrain et nous attendions avec une impatience mêlée d’appréhension les évènements qui allaient s’y passer. Et ils arrivèrent - avec des tanks, de l’infanterie et tout ce qui en faisait partie. Nous tirions avec empressement des coups à l’aveuglette et l’Américain, prudent comme pas deux, se montrait méfiant et reprenait haleine avec les précautions d’usage.
Naturellement, nous n’étions pas un adversaire sérieux et ce n’était pas non plus notre devoir de renverser le cours de cette bataille. Je donnais l’ordre de décrocher et l’un après l’autre, chacun du groupe fila à l’anglaise (einer nach dem anderen empfahl sich auf französisch).
Aussi, pour les tenir à distance, je tirai par intermittence encore plusieurs fois avec mon pistolet damit die Brüder merkten dass noch jemand da war (pour faire croire à nos cocos que quelqu’un était encore là). Mais ils éventèrent vite mon manège, et il devenait grand temps pour moi de filer ! Au moment où je voulais m’esquiver avec circonspection, ça y est, il était déjà trop tard. Un ordre retentit : « Hands up ! » (haut les mains) et devant moi se tenaient quelques boys qui me mirent en joue. Comme dans un mauvais rêve, je m’en voulais d’être tombé prisonnier. Quelle idée saugrenue avais-je eue de traînasser ?
Le prisonnier parle de l’attitude des soldats U.S.
« Meine Auszeichnen war ich schnell los ... mit geübten Fingerfertigkeit wühlten die Jungens in meinen sämtlichen Taschen herum ».
Je fus vite débarrassé de mes décorations,… avec une dextérité manuelle bien entraînée, les "jeunots" mirent sens dessus dessous l’intégralité de mes poches. Puis, nous nous mîmes en route, moi en tête.
Les Américains sont très méfiants:
«Gewehre im Anschlag... 3 Mann mit schussbereitem Gewehr hinter mir her... Wenn ich nur eine Kleinigkeit wackelte schreien die Bursche hinter mir her » (le fusil en position ... 3 hommes prêts à tirer derrière moi ...).
Ce n’était pas facile de trottiner sur le terrain avec les bras levés. Dès que je les remuais de manière insignifiante, les gaillards vociféraient après moi.
Ah ! Malheur ! J’avais pris part à tous les combats, la Bataille de Normandie, la retraite à travers Paris, la guerre de position le long de la Moselle pour me retrouver "coffré" ici !
Je ne voulais pas l’admettre et les premières pensées d’évasion commencèrent à m’agiter. Mais là, ce n’était pas possible car vraisemblablement mon accompagnement m’aurait tué pour tentative d’évasion.
Arrivé au poste de commandement américain, je fus interrogé par un officier U.S. s’exprimant en allemand. Que devais-je lui raconter ? Ce qu’il voulait savoir, il ne l’apprit pas et ce que j’avançais de manière fanfaronne, il ne le crut pas. Pendant que j’attendais, devant le P.C., assis sur un véhicule qui devait me ramener vers l’arrière, je voyais, l’œil intéressé, leur puissance armée qu’ils avaient déployée pour nous achever.
« Da rollten die Panzer jeden Typ vorbei, modernste Pionier gerät..... Junge, Junge, da wollten wir den Krieg noch gewinnen ! Was hatten wir dagegen zu bieten ? » Ici roulaient des tanks de tous modèles, du matériel moderne pour pionniers de l’artillerie sur affût mobile et sans compter le reste. Les gars ! nous voulions gagner la guerre face à tout ça ? Qu’avions-nous à leur opposer ? Quelques rares tanks aux fûts usés, des munitions distribuées au compte-gouttes -nombre tenu secret avec des règlements draconiens- pour l’artillerie. Dieu seul savait par hasard lorsqu’on avait la permission de décocher un tir. Il n’y avait pas non plus à discuter sur l’attitude irréprochable de mes jeunes compagnons d’armes, impliqués dans l’action depuis la Normandie pour défendre avec acharnement chaque localité et pour rendre la tâche ardue à nos adversaires. Ils n’avaient pas le temps de se poser ce genre de questions, d’ailleurs est-ce que tout cela avait encore un sens ?
Un soudain lets go ! chassa mon rêve et mes gardiens me désignèrent une jeep et nous y grimpâmes. Je devais m’asseoir devant sur le radiateur, pendant que mes anges-gardiens fidèles se dispersaient dans le véhicule avec leur fâcheuse manie d’être toujours prêts à ouvrir le feu.
As-tu déjà roulé assis sur un capot avec des tiraillements de crampes dans les mains ? C’était un supplice car je ne pouvais me cramponner qu’avec mes fesses et mes chaussures. Louanges et grâces au Seigneur que les routes étaient carrossables, sinon en craignant pour ma vie j’aurais culbuté mortellement par terre.
Avec précaution, je louchais de temps en temps vers la gauche et vers l’arrière. Je ne pouvais distinguer les deux hommes assis à droite mais seulement le boy derrière le chauffeur.
Celui qui était assis directement derrière moi me ficha le canon du fusil dans le dos et il m’adressa de sa bouche mâchonnant le chewing-gum (aus seinem gummikauenden Mund) des insultes dans sa langue.
La route que nous empruntions m’était familière car nous l’avions déjà sillonnée la semaine précédente avec ma section. Une forêt latérale apparut bientôt. Mon cerveau réagit au quart de tour.
Pendant le trajet, j’avais pu, centimètre par centimètre, me déplacer légèrement. Je n’avais plus besoin que d’une poussée pour m’éjecter.
Comme ancien tirailleur motocycliste, cela ne m’apparaissait pas trop difficile ; plus d’une fois nous dûmes starter d’un véhicule ou d’un Schwimmwagen qui roulait (face à une attaque d’avions), sauf qu’à la différence présente, je ne pouvais pas ici remuer mes bras qui pointaient toujours vers le haut.
Devant la courbe, le chauffeur dut réduire sa vitesse, freina dans le virage, et maintenant ou jamais - avec une roulade- je me laissai tomber, culbutai dans le fossé, me relevai aussitôt pour filer vers la forêt. (Lieu de l’évasion : le virage de l’ancienne route menant à Henriville près de la forêtduStuden, Ndr).
Derrière moi crissèrent les freins et j’entendis dans mon subconscient des bribes de mots anglais. Avant que les potes ébahis n’aient pu réagir, j’avais atteint la lisière du bois et m’y jetai. Aussitôt un drôle de ravissement démarra.
Des coups de feu claquaient et des ricochets fusaient dans tous les sens.
« Non, mon ami, ici tu ne peux pas rester, va plus loin ! » pensais-je en mon for intérieur. Essoufflé, je m’enfonçais dans le bois. D’ici il fallait déguerpir et si je réussissais cette gageure, le plus dur serait fait.
Le terrain m’était familier, là pas de difficulté. Les tirs s’espacèrent, je percevais encore indistinctivement quelques appels des Amiss à l’orée de la forêt.
« Sie suchen noch, aber die Tapfersten der U.S. Armee waren sie nicht ! In den Wald hinein zu stossen, den Mut hatten sie nicht » (ils me cherchent encore mais ce n’étaient pas les plus courageux de l’armée U.S. Pénétrer plus avant dans la forêt, le courage leur en manquait).
Je me précipitais plus loin. La tenue camouflée pendouillait en lambeaux sur mon corps. C’est alors que je remarquais seulement que je m’étais foulé le pied gauche lors de mon saut me catapultant dans l’herbe. Le reste du chemin fut un tourment extraordinaire. Vers minuit, un appel dans le plus pur dialecte souabe m’arrêta.
« Halte ! le mot de passe !
- Quel est-il donc ? pensai-je. Männecken criai-je en retour, je ne m’en rappelle plus trop bien. Ecoutez, je suis l’Unterscharführer Domhöfer de la 4. A.A.17 et j’ai pu filer d’entre les pattes des Amiss.
Ah ! mon Dieu ! que ce drôle de compère était méfiant ! songeai-je face à ses lentes réactions !
« Viens, approche-toi lentement, sois docile, je t’ai dans ma ligne de mire » me dit-il. Oh, quel mauvais bougre ! Je ne pouvais pratiquement plus me tenir droit. Mais le gus avait finalement raison. Trop d’Américains parlaient l’allemand et avaient déjà essayé le truc. Un camarade revenait de sa faction, les deux sentinelles chuchotèrent et alors le copain lança : « Alfred, c’est toi Alfred ? » et déjà le Rottenführer B. s’avança vers moi. C’était l’un des gars que j’avais renvoyé vers l’arrière lors de l’approche des tanks U.S. et je venais par un extraordinaire hasard de retomber sur la 4ème A.A.17. Quant au Souabe pointilleux, il venait à peine d’arriver et ne me connaissait donc pas. De quelle manière j’arrivais dans le bunker du Commandeur, je ne le sais pas encore aujourd’hui. Je tombais évanoui. Un verre plein me requinqua provisoirement. Carte à l’appui, je renseignais le Commandeur sur mon périple, parlais des armes et matériels dont disposaient les Soldaten Christi puis un véhicule sanitaire m’expédia à l’hôpital.
Horst Koch de Bielefeld (lettre datée du 12 février 1995).
Le 3ème bataillon occupait le site de Farschviller, la 10ème compagnie contrôlait l’entrée de Farschviller jusqu’à Loupershouse, la 9ème compagnie logeait dans le village de Farschviller.
La frontière qui délimitait nos positions respectives en direction de Farébersviller était la petite forêt attenante, nommée Judenloch d’après les renseignements fournis sur les cartes d’état-major. Dans nos communiqués, dans nos rapports consignés, dans l’historique de la 17ème ce lieu-dit est mentionné comme étant le Geschberg.
Ensuite venait le secteur assigné à la 11ème compagnie, en l’occurrence la ferme Bruskir ou peut-être le secteur qui y convergeait. J’appartenais à la 9ème compagnie. Dans le courant de l’après-midi du 28. 11, la vieille ligne de front située le long du barrage de la voie ferrée fut à nouveau rétablie et réoccupée grâce à l’aide de canons automoteurs (Sturmgeschütze). Les Américains qui avaient pénétré dans le Buchwald ne furent pas inquiétés par la contre-attaque, parce que l’attaque était menée du côté sud du Buchwald en direction de la petite forêt (mentionnée plus haut) ainsi que, plus loin, en direction de Farébersviller.
Après le rétablissement de notre ligne principale de front (H.K.L = Hauptkampflinie), les Américains se trouvèrent coupés de leurs propres troupes. Jusqu’à la grande attaque du 4 décembre, les G.I.’s s’efforcèrent d’entretenir la pression le long de Farschviller et dans la petite forêt. En effet, les Américains infiltrés mais qui étaient coupés du monde essayèrent seuls ou par groupes, la nuit venue, de rejoindre leurs unités ce qui au passage réussit à bon nombre d’entre eux car notre ligne était faiblement occupée. Mais beaucoup furent faits prisonniers et prirent le chemin de la captivité. Dans l’après-midi du 4 décembre, les Américains attaquèrent Farschviller avec l’aide de tanks et s’en rendirent maîtres en peu de temps.
Le IIIème bataillon du 38ème régiment fut anéanti, seuls 16 hommes parvinrent à rejoindre Ebring.
Capitaine Nagler II/A.R. 17
28. 11 : Position de l’artillerie dans le secteur Bousbach-Tenteling-Théding.
Lors de sa poursuite d’attaque, l’ennemi s’enfonça dans la forêt Barschbusch, mais fut rejeté des lieux après la capture de 40 prisonniers.
29. 11 : Entrée de l’ennemi à Farébersviller. Prise de la côte 316 au nord-ouest.
Avec le couvert du brouillard naturel capture de la ferme Bruskir. Contre-attaque réussie le soir par nos troupes sur la ferme. Optique ennemie : prendre Sarreguemines.
Suite aux positions renforcées à Henriville et à Seingbouse, l’ennemi repousse à nouveau quelques faibles points de couverture, mais il est à nouveau refoulé et la principale ligne de front rétablie.
30. 11 : Calme, repos.
L’ennemi rameute ses renforts. Son artillerie se renforce. Il s’avère que l’ennemi cherche à rompre le dispositif à un autre endroit pour rendre notre position intenable. C’est pourquoi il a déplacé son axe de pénétration et pousse chez le voisin du côté de L’Hôpital. Il est surprenant de constater que l’ennemi s’enterre aussitôt la position prise.
Dans les cours de forêt du Nienbusch (Kneebusch ?) et du Barschbusch, l’ennemi se renforce continuellement.
La 17ème division avait établi le 28. 11 son poste de commandement à Grosbliederstroff. Le général de Brigade Ostendorf est nommé Chef d’état-major du nouveau groupe d’Armées sous le commandement du Reichsführer Heinrich Himmler. Son successeur devient le Standartenführer Lingner, l’actuel Ia.
Lieutenant Heinz Seitz (né le 28. 10. 1921 à Tübingen, mort le 6. 9. 2001)
Mon dernier combat :
Après avoir combattu dans le secteur de Carentan-Périers-Saint-Lô, (sérieuse blessure due à un tir de bazooka et qui fut soignée à l’hôpital de Domfront), je me retrouve après mon hospitalisation-convalescence dans la AA de la 17ème Goetz von Berlichingen, impliquée dans la défense du front établi le long de la voie ferrée de Farébersviller.
Interview du 19 avril 1995 :
Relevant de blessure et revenu convalescent de l’hôpital, je me présentais à l’état-major. « Formidable, vous tombez bien », fut la réponse de l’officier d’ordonnance. « Au dehors de la ferme Bruskir, stationnent des hommes, vous en prenez le commandement et vous vous installerez ici », fit-il en se penchant sur une carte. J’arrivais dans la soirée du 3 décembre à Farébersviller où je remplaçais le chef de section tué tout près. Encore bien secoué par l’arrivée, je considérais mon groupuscule et nous voilà à trottiner pour rejoindre le talus désigné de la voie ferrée. Arrivés sur les lieux, quelques-uns de mes hommes rejoignirent les trous individuels à portée de main. Seuls quelques rares sergents et hommes de rang que je connaissais étaient encore là. Une soupe faite à la va-vite avec des pommes de terre et des carottes me fit le plus grand bien. Je devais, d’après les ordres, tenir avec mon groupe la voie ferrée et bloquer l’avance des Américains.
A Farébersviller, la 4ème compagnie ne fut pas la seule à subir de lourdes pertes, d’autres éléments de la A.A. et des unités subordonnées à la A.A. partirent également comme prisonniers. (A partir de cette date, la vieille 4ème cessa d’exister).
Dès 6 heures le lendemain matin, une pluie d’obus tomba sur notre secteur et encore plus loin derrière nous.
A travers le soupirail de la cave (maison Houllé Nicolas, actuellement Kleinhentz Marie-Louise) je distinguais, grâce à mes jumelles, la présence d’une quarantaine de tanks sur la ligne des crêtes. Leur arrivée avait été camouflée par un AmiSpatz (avion de reconnaissance) dont les ronronnements au cours de la nuit avaient couvert le bruit des moteurs de tanks s’installant sur leur base de départ.
L’attaque débuta vers 7h 30. Nous tînmes bon quelque temps.
Un canon de 50 était installé à 100 m du pont SNCF (près de la maison de Muller-Fogelgesang, Ndr) et avait la consigne de neutraliser tout blindé s’aventurant sous le pont. Un second canon posté plus loin (maison Witz Alphonse, Ndr) resta, lui aussi, muet. Sans doute les mortiers U.S. les avaient-ils neutralisés ?
Nous entendîmes bientôt le grondement de tonnerre des chenilles d’acier défilant en bas de la route. La voie était libre pour eux ! J’envoyais un Melder (estafette) au bataillon réclamer du secours. Je me rendais compte que nous étions débordés de part et d’autre. Ce dernier revint bientôt m’annoncer que nous étions pris dans la nasse car les troupes U.S. qui avaient encerclé le village par un mouvement de pinces (sur le Winterberg et le Bruskir) revenaient sur leurs pas et faisaient leur jonction avec celles ratissant le village.
Après avoir être revenue par l’arrière sur ses pas, l’unité U.S. avait, semble-t-il, rempli sa mission combative.
Il commençait à pleuvoir et les G.I.’s se réfugièrent dans les maisons où nous les entendîmes discuter. Les tanks et camions roulaient sans discontinuer.
Il pleuvait. Nous entendîmes sur le coup de midi parler amerikanisch au-dessus de nous. L’odeur des Camels se faufila dans notre cave. Je voulus tenter une sortie avec un autre Kamerad lorsque la porte du haut s’ouvrit brutalement. Un de nos sous-officiers nous fit comprendre qu’en pareille situation c’était de la folie et que nous trouverions toujours l’occasion de faire la belle au cours de notre emprisonnement lors d’un moment opportun. Quelques pages internes de nos livrets militaires furent détruites. Connaissant l’anglais, je criais à l’homme debout sur le palier que je voulais parlementer. Sa lampe de poche jetait un éclairage vers le bas de l’escalier.
Je lui dis : « Here are one wife, an old man, with five wounded men ! » (ici, il y a une femme, un vieil homme et 5 blessés). Le G.I. surpris ou inquiet, lâcha une rafale. Je montais peu après. On voulut me fouiller. « Je suis un officier, bas les pattes ! ». Je portais un Kraftradmantel (ou Kradmantel = imperméable) qui recouvrait ma veste trois-quarts camouflée. Je m’étais fait tailler un pantalon gris avec des larges poches sur ma jambe gauche. Elles contenaient de menues affaires que je pouvais ainsi plus facilement tirer de là. Mon bras droit, à moitié paralysé suite à une chute de cheval consécutive à notre retraite de Normandie, me handicapait sérieusement. J’avais gardé dans mes poches deux grenades à fusil, (que l’on pouvait également dégoupiller et balancer).
Je les jetais aux pieds de mes vainqueurs. Je fus amené au dehors. Mon brave pistolet tchèque à la crosse en bois, ce fidèle compagnon du front russe, attirait le regard envieux de mes gardes. Vif comme l’éclair, j’enlevais rapidement les balles du magasin et je jetais dans un accès de colère mon arme sur le chemin empierré où elle rendit l’âme. J’héritais de coups de crosse pour ce geste mal venu. Je fus ramené pour interrogatoire chez un capitaine. D’emblée je fis comprendre au Captain que je ne répondrais à aucune question militaire. Il se montra fair-play et ilpréféra évoquer avec moi ma jeunesse ou la situation idyllique de l’Allemagne avant-guerre, en y incrustant de temps en temps une question-piège d’un ton patelin.
- Achtung, Captain, je suis un homme de parole. Meine Treue heisst Ehre (ma fidélité s’appelle l’honneur). Fier de mon pays, je ne vous divulguerai aucun renseignement……
Si je puis maintenant disposer, je voudrais vous demander un service, repris-je. Mes hommes n’ont pas mangé. Pouvez-vous leur donner quelque chose ?
- OK ! ». Et il me félicita pour cette attention envers mes frères d’armes.
Après une nuit passée dans la cour d’une ferme des environs, nous nous retrouvâmes aux abords de Saint-Avold. Les Américains étaient bien énervés. (M. Seitz ignore le pourquoi de cette attitude. En fait, une torpille avec mise à feu retardatrice venait d’exploser à Saint-Avold). Cette nuit-là, nous fûmes parqués dans un champ labouré, accroupis ou à genoux dans la glaise collante. Les projecteurs des Jeeps nous illuminaient ; nous sentions autour de nous les sentinelles ennemies bien fébriles qui quadrillaient le périmètre.
Nous fûmes transportés en train vers une destination inconnue. Aux environs de Bayeux, tout notre groupe (à part deux blessés) prit la poudre d’escampette. Un capitaine parachutiste nous expliqua comment nous éjecter d’un train en marche en adoptant le roulé-boulé ; un trou latéral taillé avec un poignard dans la paroi du wagon nous permit cette escapade.
Durant une semaine, nous sillonnâmes en fugitifs le bocage normand. L’idée était de rejoindre la côte, où avec l’aide d’un canot à moteur, on pourrait rallier Jersey, puis partir en Allemagne avec un avion Junker 88. Nous fûmes hélas repris dans une ferme normande. Cachés dans le foin, en proie à la faim, nous demandâmes en fin de compte au fermier venu décharger ses bottes, de nous donner à manger. Cela fut négocié sur un ton menaçant.
Le bougre promit de nous aider. Comme il n’avait rien sous la main qui puisse nous restaurer, le patriote pharisien agissant nous apporta... un plat de résistance contre lequel il n’y avait rien à faire ! Des gendarmes français nous cueillirent comme des fruits mûrs et nous emmenèrent dans une petite ferme. Fiers de leur prise, ils nous refilèrent une collation genre « trou normand ». Pour endormir leur méfiance, nous fîmes semblant de boire coup sec le calvados qui coulait à flots. A tour de rôle, chacun démontrait son savoir-faire dans le maniement des armes ; le garde-à-vous allemand tonitruant détendait l’atmosphère.
Les gardes étaient bien éméchés et nous pensions leur voler les armes quand d’autres compatriotes survinrent. Verdamnt ! damnation. Pour nous punir, on nous fourgua dans des basses-fosses à l’odeur très répulsive. Les geôliers français faisaient à chaque fois mine d’égorger ces sales SS dès que nous sortions la tête des tonneaux dégoulinant de merde dans lesquels les gardes nous avaient immergés. La chaleur écœurante de la prison nous incommoda tous. Mais, je réussis pendant toute ma captivité à garder cachés mes insignes dans le triple ourlet négligemment enroulé de mon pantalon. Ces runes en argent sont ma fierté… ».
MONSE Stefan
Question :Le clocher de Farébersviller vous servit-il d’observatoire puisqu’on y a retrouvé un soldat allemand mort et des blessés?
Réponse : Je pense malheureusement vous décevoir parce que je n’étais pas établi dans votre localité. J’étais en action dans de nombreux villages lorrains autour de Farébersviller. J’officiais comme radio-télégraphiste chez les V.B. (Vorgeschobenen Beobachter) autrement dit, j’œuvrais chez les observateurs en poste avancé. Nous évitions les clochers à cause d’expériences malheureuses subies en Normandie où les Amiss (Américains) après notre localisation nous avaient délogés de notre abri camouflé.
Notre mode d’action se pratiquait de la manière suivante. Nous étions à trois, un chef guidant les pièces d’artillerie et deux radios. Nous disposions de deux cartes avec levées topographiques aux 25millièmesc’est-à-dire qu’un centimètre d’échelle sur une carte englobait de part et d’autre environ 1 km de distance. Sur les deux plans communs (chez nous et à l’artillerie), des objectifs numérotés identiquement étaient répertoriés. C’étaient, par exemple, des coins de forêts, des croisées de chemins, des arbres solitaires ou des bosquets, etc...
Nous cherchions, aux environs de 4 heures du matin, des abris-observatoires convenables (appropriés) distants entre 400 m et 800 m devant l’ennemi. Nous observions la ligne de front, les mouvements de l’ennemi et guidions les tirs de 4 à 16 canons de Flak 88 sur les cibles adverses.
Les commandements pouvaient être les suivants : « 4 salves avec détonateurs percutants aux effets déflagrants, distance 1 200 m, de l’objectif 18 en direction de l’objectif 22. Feu ! » ou, lorsqu’il s’agissait de rassemblements de l’infanterie, le commandement précisait : « tir de dérangement espacé de 60 secondes sur la forêt entre points 26 et 38, charge explosive éclatant à 8 m de hauteur. Feu ! ».
Ensuite venait la confirmation : « tir réussi, rassemblement dispersé ou bien, lance-grenades (ou mortier) détruit ». Notre équipement comprenait deux mousquetons, un pistolet-mitrailleur 9mm, deux paires de jumelles avec graduation millimétrique pour jauger l’éloignement latéral, une Panzerfaust (lance-fusée légère anti-char), une boussole, un radio émetteur Berta Kw, parfois une lunette binoculaire, de la nourriture froide et de l’eau.
Tirer avec des armes à poing ne pouvait être exécuté que dans des cas de nécessité absolue pour ne pas divulguer notre observatoire. Lors d’attaques, nous devions nous retirer puisque notre team apparaissait plus précieux de notre côté que de l’autre. Tous les trois jours, nous étions relayés. Pour éviter que les Amiss ne déterminent notre position de transmission, au travers de longues antennes de réception, avions-nous suivi une formation spéciale (antenne spéciale, temps limité dans la diffusion du message, effort intensifié de décryptage dans la réception des deux partenaires) ce qui nous permettait, malgré la proximité de l’adversaire, de ne pas être repérés.
Des relais émetteurs intermédiaires étaient installés parfois dans des massifs forestiers accidentés.
Le canon de 88 était une arme de précision, louée comme arme-miracle. Il pouvait tirer haut et loin à 15 km. Surune distance inférieure à10 km pour la batterie, nous pouvions lui "imposer" un tir précis sur objectif ne dépassant pas en diamètre ou largeur 5 m lors d’une première salve, (comme par exemple, les ponts enjambant la Blies). On pouvait avec ce canon se défendre aussi contre des objectifs aériens ou terrestres.
Les Américains nous ont souvent approchés soit par morse soit par contact radio. La plupart du temps, ils nous sollicitaient par l’entremise d’un poste FSV (groupe Q), en nous demandant avec aplomb, sur le ton sans réplique comme s’il s’agissait d’un ordre S.S : « passez la lettre V en morse ! » et cela donnait des dit, dit, dit, da. Ce stratagème hertzien leur permettait de téléguider notre récepteur sur leur émetteur. Opération mortelle ! Le repérage permettait aux Américains de nous localiser de manière exacte avant de nous tirer dessus. Lors de liaisons radio éventées, ils nous disaient en allemand : « Vous êtes encerclés, sortez de là et levez les bras ! » ou bien : « Les tanks roulent, rendez-vous ».
Nous avions la possibilité de nous dérober en passant sur une fréquence non parasitée. Par contre, nous ne pouvions par interférer dans leur système. Nous réagissions passivement...
A propos de l’avion abattu:
Cantonnés dans votre secteur, nous avions repéré un terrain d’aviation (dans une clairière de la forêt de Cappel, Ndr) et à partir de notre poste d’observation nous avons sollicité une chenillette portant un quadruple canon qui put, le lendemain à 7h l0 précises, abattre un Westland-Lysander, un avion de reconnaissance d’artillerie.
Il fallait pouvoir très vite tromper le phonomètre ennemi (appareil qui réagissait au son localisé) pour que notre chenillette ne se fasse pas descendre. La chute fut localisée à 500m environ au sud de l’aérodrome. L’avion s’écrasa avec la voilure droite la première. Notre chenillette ainsi que les servants purent déguerpir avant que ne tombe une minute plus tard la salve d’obus adverses.
Willi Schleifer, Rottenführer m’écrivait le 17.10. 1995 :
« ... S’il vous plaît, notez également dans votre rapport que nous n’étions ni une bande de tueurs ni des malfrats comme on voudrait aujourd’hui nous cataloguer.
Nous étions des catholiques, des protestants, des hommes et des soldats comme il sied pour tous. Peut-être davantage plus patriotiques, qui croyaient à un idéal mais qui ont agi comme n’importe quel autre soldat... »
Mardi 28. 11. 1944 : Nous sommes positionnés avec la 2ème batterie à proximité de Rouhling. La batterie se trouve derrière le croisement de la route Cadenbronn-Ippling.
Comme nous ne disposons d’aucun matériel anti-aérien, nous sommes requis pour les premières interventions. Nous nous enfouissons dans la terre. La nuit, il fait un froid rigoureux. L’habillement pour l’hiver, nous n’en disposons pas. Nous sommes étendus dans nos habits sans manteaux. Nous dormons cependant bien cette nuit-là car dormir les trois précédents jours avait été hors de question…..
Untersturmführer Papas (Ritterkreuz obtenue le 17. 12. 1944)
Vers la fin novembre, eut lieu sur l’ensemble du front de sévères combats de retraite. Notre Abteilung se retira sur Farébersviller. La situation était confuse et embrouillée. Pourtant, après d’intenses combats dans les maisons, nous supposions avoir libéré le village. Il n’y eut plus d’unités entières mais de simples sections et groupes d’assaut qui combattaient. Sans crier gare et de manière inattendue, le Ami attaqua la localité.
Non sans courage et avec de la chance, avec peu d’hommes présents, nous pûmes encore atteindre par un coin découvert la rase campagne. Mon chauffeur Ortlinghaus eut encore la possibi1ité d’extraire mon Schwimmwagen (voiture amphibie) à travers les rues jusqu’à la sortie où il fut immobilisé par des tirs de mitrailleuse.
Avec notre secrétaire Haas, je me trouvais à proximité. Ortlinghaus nous cria de nous mettre à l’abri derrière le véhicule devant l’arrivée bondissante des combattants U.S.. Nous prîmes position derrière l’auto et tînmes l’ennemi assez longtemps en respect, ce qui me permit de faire exploser grâce à des grenades ma voiture dans laquelle étaient stockés des documents secrets de l’état-major, des munitions, quelques mines plates (Tellerminen) ainsi que mes babioles.
Sur la route bien occupée par les Amiss, il n’y avait plus d’issue pour avancer. Alors, en sauts furieux, nous fonçâmes vers la gauche dans une dépression de terrain et nous courûmes comme des diables vers le lit du ruisseau, en étant constamment arrosés de tirs. Devant le ruisseau, je fus légèrement atteint, je m’affaissais pendant que Ortlinghaus et Haas filaient à toute allure. Lorsqu’ils constatèrent que je n’étais plus avec eux, ils revinrent et me hissèrent en me traînant au-dessus de la berge.
Sans connaître la situation, nous pûmes d’une hauteur constater que nous nous trouvions pris entre deux feux, dans un vaste secteur regroupant d’un côté nos sections en retraite et de l’autre côté l’ennemi qui avançait prudemment vers nous. Profitant de cette situation qui nous favorisait, nous pûmes rallier par un raccourci nos troupes.
J’eus de la chance devant Ebring d’ériger une position d’interception et de pouvoir ainsi arrêter l’ennemi....
Georg Belitz
Suite à votre courrier du 25 août 1995, je dois malheureusement vous signaler que je ne stationnais pas directement à Farébersviller. Comme radio, j’ai participé avec mon unité (la 2ème batterie de la Flak-Abteilung) aux combats qui se sont déroulés à proximité immédiate de Farébersviller.
Notre secteur d’activités se situait à cette époque dans les villages des alentours. Mais je me souviens que notre unité comptait installer un observatoire dans votre clocher pour diriger le feu et superviser le terrain. Mais cette intention fut rapidement écartée. La direction de tir de notre batterie fut prise en charge par d’autres observateurs du régiment qui se retrouvèrent pour un peu de temps dans le clocher de Farébersviller qu’ils ont d’ailleurs vite quitté. Les clochers étaient certes des endroits superbes mais devenaient trop vite la cible de l’adversaire.
L’observation idéale se situait le long des forêts, sur les hauteurs ou des endroits bien camouflés dans la nature. Certains postes planquaient sur les collines avoisinantes de Farébersviller (hauteurs 273, 316 et 326m).
Fin novembre-début décembre, notre unité était répartie sur Grosbliederstroff et Kleinblittersdorf.
La vieille frontière d’empire qui séparait la Sarre de la Lorraine se situait à quelques pas de notre position. La retraite fertile en émotions de la Normandie à travers toute la France, les bombardements anglo-américains de représailles sur les villes allemandes et le matériel hyper-puissant de l’adversaire firent disparaître progressivement notre foi en la victoire. Toutefois, il restait l’infime espoir que tout n’était pas perdu. Nous ne devions donc pas laisser l’ennemi traverser notre frontière. Le but était de récupérer par la suite l’Alsace et la Lorraine. Il ne faut pas oublier que nous avions été élevés dans un esprit fasciste et que pour des jeunes hommes, il nous semblait difficile de croire à une défaite. Sans arrêt, nous attendions les armes miracles si souvent annoncées.
Le 27.11 notre unité venant de Morsbach s’arrêta à Rouhling. Le village campagnard s’étirait en longueur sur un versant, à partir duquel nous avions une bonne vue sur les villages situés à l’ouest. Nous, les radiophonistes étions hébergés au milieu du village dans une ferme aux murs bien épais. Comme il faisait froid, nous avions établi notre quartier dans l’étable.
Dans la nuit et de bon matin, nous parvint de l’ouest le bruit de combats (ceux de Farébersviller) auxquels notre unité de reconnaissance se trouvait impliquée. Quelques éléments de cette unité ramenèrent dans l’après-midi un train de prisonniers passant devant notre cantonnement (vraisemblablement ceux de la 80èmeDivision d’infanterie U.S.). Notre position de batterie se situait à proximité de l’orée du bois sur une petite éminence au sud-est de Rouhling (à 700 m d’un croisement).
Ce croisement nous devint fatal le 29.11.Vers midi - alors qu’une légère nappe de brouillard s’étendait sur le village en empêchant l’activité de l’aviation ennemie- une salve d’obus nous surprit à l’heure du déjeuner.
Bêtement, la distribution des repas s’effectua ce jour-là à proximité du croisement en question à bord de voitures de ravitaillement. La perspicacité ennemie profita de notre ponctualité pour nous canarder. Il y eut des morts et des blessés.
Comme nos différentes sections de tir étaient disséminées dans le secteur et sans liaison téléphonique, nous ne restâmes pas longtemps à Rouhling. De toute façon, notre batterie y avait été installée en réplique anti-aérienne. Trois ou quatre jours plus tard donc, nous fûmes déplacés entre Klein- et Grosbliederstroff. Je me remémore comme si c’était hier les emplacements ferroviaires.
Le 3.12. 1944 en soirée, nous fûmes réexpédiés sur Cadenbronn. Notre groupe radio établit son quartier dans une maison à la sortie sud. Les habitants étaient installés continuellement dans les caves où ils recherchaient la protection contre les tirs et les bombardements. Nos canons furent installés en tir rasant sur le versant ouest du mont de Cadenbronn. Illogisme parfait puisque l’ennemi pouvait les distinguer sans problème.
Près de notre position se trouvaient quelques fortins de la ligne Maginot - aux ouvertures désavantageuses, car situées à l’ouest et offrant ainsi une cible parfaite aux artilleurs U.S.. Non loin de notre emplacement passait, direction Sud, un point trigonométrique. Vers cette direction partit s’installer une section de notre batterie pour assurer la couverture. Nous fîmes dérouler une liaison radio assurant le contact entre les deux batteries éclatées le long de ce point trigonométrique.
Au matin du 4 décembre, le ciel s’éclaircit et le spectacle magique commença. Nous avions passé la nuit dans le village et partîmes de bon matin dans nos positions en laissant nos objets personnels à l’abri. Plus tard hélas, il ne nous fut plus possible d’aller les récupérer à l’arrière. Les Américains assaillaient le village à l’aide de tanks et sous un feu d’artillerie. Après plusieurs tentatives d’attaques, ils brisèrent la résistance (restes de notre batterie laissés au village). De notre position, nous disposions d’un excellent panorama vers 1’ouest.
A midi, quelques avions Mustangs nous survolèrent sans tirer mais en renseignant admirablement leur artillerie.
Un peu plus tard, nous pûmes sentir les effets dévastateurs liés à leur observation aérienne. Le village et notre position furent soumis à un feu intense. Par manque de munitions, il ne fut plus question d’opposer une résistance. Les liaisons téléphoniques étaient hors circuit avec le village : les réparer n’avait pas de sens puisque les fils étaient sectionnés en de nombreux endroits. Même établir une communication radio ne put avoir lieu.
La vue était maintenant formidable au point que nous pouvions distinguer les positions visibles à l’œil nu de l’artillerie ennemie installée sur une hauteur à proximité de Farébersviller. Plus tard, les éléments appartenant à notre régiment d’artillerie dirent que les Américains n’avaient eu qu’à s’établir dans nos tranchées abandonnées à Farébersviller. Ils en profitèrent bien car il y avait peu de travail de consolidation à y effectuer.
Notre artillerie dut abandonner la plupart des canons, nous manquions de moyens de locomotion. Pour neutraliser nos engins, nous enlevâmes les obturateurs (culasses). Les Américains les poussèrent simplement de côté avec leurs appareils de déblaiement (bulldozers).
A partir de notre position, nous vîmes ensuite l’artillerie U.S. charger les canons, puis les retirer vers l’arrière.
Nous nous étions réfugiés dans un petit bunker. La situation désagréable empirait car l’eau de pluie montait dans l’ouvrage et risquait de détraquer les instruments radio que nous portions. Avant la tombée complète de la nuit, notre batterie de tir changea de position en direction de Ensheim en passant par Bousbach.
Grâce à Dieu, nous n’avions à déplorer que de rares dégâts.
Comme les camions-tracteurs ne suffisaient pas à véhiculer tous nos canons disponibles vers l’arrière, il fallut les faire partir en un mouvement de navette d’abord à Bousbach puis à Ensheim. Les troupes de couverture se trouvant à proximité du point trigonométrique se retrouvèrent positionnées à Lixing. Plus tard, cette troupe et les rescapés du village se retrouvèrent près de Ensheim.
D’un point de vue actuel, on se rend compte que cette guerre inconsciente était une folie qui a coûté la vie à des millions d’hommes. Nous ne pouvions pas nous proclamer totalement libres de tout reproche….. ».
Note : l’Oberscharführer Erfurt (radio) obtient l’E.K.1 pour son implication dans les combats de Farébersviller.
On peut aussi emprunter les rapports journaliers suivants au Hstuf (capitaine) Burzlaff, Batalion’s Führer du III- 38.
« ……..Vers 12h 30 le 28 novembre, l’ennemi réussit à dépasser la voie ferrée, à repousser notre aile droite défendue par la 11ème Kompanie (Kp) et à prendre la ferme Bruskir.
Au lieu de renforcer son aile droite ou bien de protéger davantage sa droite, le chef de notre 11ème compagnie donna l’ordre de quitter les lieux en suivant la voie ferrée en direction de Farschviller. A travers cette brèche, l’ennemi put percer et atteindre le Buchwald ; et à gauche la compagnie nouvellement engagée de la A.A. recula également.
De nouvelles forces ennemies foncèrent avec leurs tanks garnis de grappes de fantassins le long de la voie ferrée et essayèrent d’enfoncer l’aile gauche du bataillon. Les attaques furent enrayées. La compagnie resta dans ses positions. Le commandeur qui s’était immédiatement porté à l’avant, trouva au sud-est de l’orée du Buchwald (hauteur 286) des éléments U.S. qui retraitaient et se décida, vu les circonstances, à la contre-attaque. En même temps, le passage à l’attaque put se faire avec succès avec la A.A. qui était fixée au sud-ouest de la forêt, direction voie ferrée. Pour ces deux ripostes, des canons automoteurs furent impliqués.
Après un tir de préparation des lourdes pièces, quelques éléments du bataillon partirent à la contre-attaque avec un groupe de canons auto-portés et atteignirent vers 16h le talus de la voie ferrée. La 11ème Compagnie reprit ses vieilles positions et la ligne principale du front fut rétablie vers 17h 30.
Comme on pouvait à nouveau s’attendre à une attaque en règle de la ferme Bruskir, on renforça l’aile droite du bataillon : 2 groupes de réserve constitués derrière le Commandeur se retrouvèrent à l’avant.
Voici les prisonniers suivants qui furent attrapés :
1) personnellement par le commandeur : 58.
2) par les troupes de réserves injectées dans le combat et par le sous-officier de l’école de combat qui partaient justement vers leur compagnie au moment de l’attaque ennemie, au coin nord du Buchwald : 1 officier et 16 hommes.
3) par le train (GR.W.Zug) dans le coin de la forêt : 12 hommes.
4) par la 9ème Compagnie : 2 hommes
5) Lors des échanges de tirs, 9 Américains blessés furent ramenés au poste de secours principal. On recensa 11 morts.
P.S. : Burzlaff, le chef du bataillon III-38 fut grièvement blessé le 9 décembre 1944 près de Folpersviller et mourut des suites de ses blessures à l’hôpital de Hombourg-Sarre.
Voici l’exposé du Sturmbannführer (commandant) Linn relatif aux combats de Farébersviller (il ne précise pas les dates)... L’ennemi attaque.
La A.A. est à Maxstadt, plus tard à Cappel... Sur les routes de la retraite qui sont minées avec des bombes d’avion mais avec les ponts insuffisamment pourvus de charges explosives, nous partons vers le nord en passant par Marienthal, Sengbusch (Seingbouse) vers Pfarrebersweiler. Là-bas, aménagement de la ligne de front le long de la voie ferrée. Poste de combat de la Abteilung 17dans une maison immédiatement vers l’est de la voie ferrée, à droite de la route Farébersviller-Metzing (Maison Houllé Nicolas, ndr).
Sécurité faite avec deux canons de réplique au croisement Farébersviller-Théding.
Forces de contre-attaque : des grenadiers provenant de l’armée, des affûts automobiles des régiments 37 et 38, des tubes quadruples et une voiture de reconnaissance de l’armée. Ordre de Ostendorf de nous tenir prêts à défendre le secteur situé le long du croisement et dans la forêt placée devant. La ferme du Bruskir fut occupée.
Mission suivante : regagner le terrain perdu à Farébersviller.
Mise en place de notre groupe, attribution de panzers couverts par l’artillerie au milieu d’une pluie d’obus- surprises. Estafettes arrivées avec ordre pour le commandeur de la division, de se présenter immédiatement chez le commandant la région Ober Rhein (Himmler). Attaque sur ordre de Ostendorf provisoirement annulée.
Peu de jours après, alors que les troupes s’étaient avancées jusqu’au chemin de fer, destruction de deux chars Sherman. Entre Farébersviller et Seingbouse dans le virage en haut de la côte près d’un croisement (croisement route nationale et rue des Romains), attaque des Américains repoussée, destruction des 2 autres Sherman.
1canon auto-moteur s’enflamma sans qu’il ne fût touché par un quelconque obus. (Le coupable : un nouvel obus incendiaire fragile qui brûle lors d’un simple frôlement de la pièce !).
Une pièce quadruple déterminée partit du Bruskir au sud et grimpa vers les collines, surprit dans la vallée une position ennemie en préparation, la mitrailla et revint.
Note : Grodke obtient l’E.K.1 pour tir de sa batterie auf Einsiedler.
Dans la nuit à Farébersviller, attaque et passage en force de la voie ferrée, soutien et défense, maisons détruites par Panzerfaust. Camions capturés, mis en sûreté et plus tard dévolus au groupe Peiper. (Ce fait est contesté par Helmuth Günther).
La A.A. garda deux véhicules de reconnaissance et une paire de Jeeps avec mitrailleuses montées sur affûts.
L’Américain regroupa son artillerie pour prendre Farébersviller. Percée, et après une canonnade sur hauteur 318, avancée de l’ennemi sur la colline et infiltration des tranchées sur les hauteurs.
Dans la nuit, après notre progression sous le pont, attaque sur Farébersviller avec implication de panzerfaust contre les maisons. Dans le brouillard, s’ensuivit le lendemain une attaque réussie avec l’aide de canons automoteurs. Sur ce, les compagnies ennemies A et B se retirèrent. Malgré cela, des prisonniers (l’équivalent d’une compagnie) purent être faits. Après de sévères tirs de contre-batteries, une deuxième percée (direction nord à travers la dépression vers Cocheren) réussit. L’essai d’un verrouillage tenté par la III-38 n’eut qu’un succès limité.
Entre temps des tanks ennemis se dirigèrent vers la ferme de Bruskir et vraisemblablement, par Farschviller vers le croisement, où nos propres canons antichars furent détruits.
Une poussée vers Diebling put même être constatée. Les tanks de la 1ère compagnie y furent réclamés mais durent immédiatement battre en retraite, car ils ne pouvaient tirer efficacement de leur emplacement d’Ebring. La position fut d’ailleurs pulvérisée par des tirs de tanks et un nouvel emplacement fut assigné à l’arrière tandis qu’au même moment une mise en garde (sur les intentions de l’ennemi) fut transmise à l’artillerie du régiment (le Commandeur Klaphake). La retraite réussit pourtant, malgré la bonne articulation de l’artillerie U.S. renseignée par un avion de reconnaissance. Là-dessus, un camion de munitions fut détruit par un coup au but.
La voiture du Commandeur fut touchée par des balles de mitrailleuse tirées d’un tank, l’artillerie envoyait maintenant des obus hautement explosifs.
Enfin Tenteling put être atteint. Notre propre artillerie dut y abandonner des canons, après avoir enlevé les culasses. Heureusement, lors de la nuit suivante, nous pûmes récupérer nos pièces. L’ennemi cherchait alors à foncer avec des tanks de Diebling vers Nousseviller et d’un autre côté de Cadenbronn vers Bousbach...
Le 5. 12. 1944, il n’y eut pas d’opérations jusqu’à 16 heures. On n’en attendait d’ailleurs pas.
Le succès du bataillon, avec le convoi de canons et ses 3 compagnies est à marquer d’un bon point : 8 tanks ennemis furent détruits sans occasionner de perte.
La compagnie Hörmann, mise sur un autre axe, reçut le 4. 12. 1944 à 8 h 55, l’ordre de partir en avant avec 5 véhicules blindés (par Tenteling en allant sur Ebring) et de détruire l’ennemi qui s’y était infiltré.
La compagnie avec ses 5 tanks tomba sous un feu d’artillerie intense et se retrouva en combat rapproché avec l’infanterie ennemie.
Sans appui de nos propres fantassins, deux de nos tanks furent mis hors de combat par des moyens destructifs rapprochés. Un de nos tanks fut détruit par un tir direct. La compagnie Hörmann détruisit durant cette opération 3 tanks ennemis mais en perdit également 3, perdus irrémédiablement sans possibilité de les récupérer.
L’implication prématurée de la compagnie Hörmann, avant que le centre de gravité ennemi ne se soit clairement manifesté, explique ce succès mitigé et la cause de 3 tirs réussis contre 3 pertes.
Le bataillon émet l’avis que la responsabilité de notre propre déconvenue est le fait d’avoir cassé la bataillon en deux formations qui ont dû combattre de manière très éloignée l’une de l’autre et dont le soutien logistique (services, recherches, approvisionnement en munitions et carburant) n’ont pas donné satisfaction bien que le Commandeur ait personnellement conduit ses troupes.
Les grades SS
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Caporal = Sturmann, Caporal-chef = Rottenführer, sergent = Unterscharführer, Adjudant = Oberscharführer,
Aspirant = Oberjunker, Sous-lieutenant = Untersturmführer, Lieutenant = Obersturmführer,
Capitaine = Hauptsturmführer, Commandant = Sturmbannführer, lieutenant-colonel = Obersturmbannführer,
Colonel = Standartenführer, Général de brigade = Oberführer, Général de division = Brigadeführer,
Général de corps d’armée = Gruppenführer, général d’armée = Obergruppenführer.
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