Au cours du premier tiers du XVIIème siècle, avant que la guerre de Trente Ans dans sa phase lorraine (1632-1662) n’éclate, Farébersviller subit à plusieurs reprises les désagréments des passages d’armées.

a) 1610-1611 : L’armée française envoyée au secours de Maurice d’Orange, après l’assassinat du roi Henri IV, se trouve dans les environs de Sarrebruck à l’été 1610. Elle commet des dégâts à Henriville et sans doute aussi à Farébersviller.

En décembre 1611, les Henrivillois déploraient les pertes quilz firent pendant le passage de l’armée francoyse qui mangèrent et dégastèrent à aucuns d’eulx tous les grains de caresme quilz avient ensemencées.

b) 1617 : Des troupes hollandaises passent par la seigneurie et prennent leurs quartiers. Farébersviller est épargnée cette fois mais comme les autres localités, elle doit subvenir à l’entretien des soldats du colonel Guentz. En février 1618, on décide d’imposer 6 francs par conduit pendant six mois (1 franc/mois de mars à août 1618).

c) 1622 : Passage des troupes de Mansfeld. Il n’y a pas de dégâts à Farébersviller mais l’alerte a été chaude dans toute la région ! Les habitants ont dû fournir des guetteurs pour le château de Hombourg-Haut.

d) 1630 : Le Duc de Lorraine et l’Empereur s'arment contre les Suédois. Leurs troupes se réunissent en Lorraine jusqu’en septembre 1630. Le 15 mai 1630, une contribution de 18 francs par conduit pour un mois est levée à Farébersviller. Les 22 conduits paient 410 francs, ce qui est une très grosse somme.

Toute l’année 1630 est financièrement difficile à traverser pour les Farébersvillois épuisés par les impôts ordinaires et extraordinaires et une conjoncture économique mauvaise depuis plusieurs années.

En 1628, la Princesse de Phalsbourg, à la demande du Conseil de Vic, avait dû ordonner la levée durant 15 mois, à compter du 1er mars 1628, d’une contribution mensuelle de 7 gros par conduit. Farébersviller devait verser 21 francs10 gros 8 deniers par mois pour ses 37 ½ conduits soit un total de 328 francs 1 gros 8 deniers pour les 15 mois en question. La communauté dut recourir à trois emprunts pour faire face à la difficile année 1630.

Le 5 février 1630 dans l’étude du tabellion (notaire) Eberhardt-Mohr de Sarreguemines, Petter Steinmetz haut-maire, Meÿers Hans et Alt Meÿers Michel représentant toute la communauté de Farébersviller, empruntaient 200 gulden à Christmann Knoepfler le Jeune Stadmeÿer de Sarreguemines. L’emprunt était remboursable par annuités à la Saint-Martin d’hiver, avec intérêt. Trois habitants de Tenteling se portaient caution pour les Farébersvillois ! Ce n’est que le 30 mai 1667 que la communauté remboursa le dernier gulden.

Le 10 juin 1630, huit notables de Farébersviller, à savoir Hans Schmit, Nickell Schmit, Jörg Cola, Wilhelms Hans, Gross Adam, Welter Hans, Metziger Michel et Beckers Adam empruntaient par devant le tabellion naborien Mattenmayer à Jean Bolender le jeune, 8 quartes d’avoine renouvelables remboursables à la prochaine Saint-Martin. Meÿer Klein Hans se portait garant de l’emprunt.

Le 23 décembre 1630, Meÿer Klein Hans, Walters Nickel, Klein Nickels Hans et Michael Baur représentant la communauté et agissant en son nom empruntaient par devant le tabellion Eberhardt-Mohr, une somme de 200 gulden. La créditrice était Catherine Gensin veuve de Jean Knoepfler de Sarreguemines. Les garants étaient à nouveau les trois habitants de Tenteling mais il ne semble pas que cet acte fasse double emploi avec le précédent. Il s’agit d’une seconde obligation dont on ignore la date finale de remboursement.

A partir de 1631-1632, la guerre débutera réellement par une occupation étrangère d’abord puis par des décennies de misères.

(Source Xavier Blum)