Farébersviller, le 9 juillet 1945.

 

Chère Marraine,

 

Mes parents sont des déportés politiques. Nous sommes rentrés du pays des Sudètes le 26 mai. Mon unique frère de treize ans est mort pendant l’exil. Il est enterré en Allemagne.

A notre retour, nous n’avons plus rien trouvé de nos meubles. La maison est à moitié détruite par les obus. Pendant quinze jours, nous avons dormi sur le plancher nu. Maintenant, tout cela va mieux. Nous avons déjà fait des réparations à la maison et nous avons reçu des choses de L’Entr’Aide Française. Nous n’aurions plus de peine si mon bon frère Gilbert vivait encore.

Chère marraine, je vous envoie mon meilleur baiser.

 

 

Votre filleule Marthe Opfermann, 12 ans.