Farébersviller, le 9 juillet 1945.
Chère Cousine,
Je veux t’écrire comment c’était chez nous. Au début de la bataille, mon père était à Sarralbe, avec sa camionnette pour porter du ravitaillement aux prisonniers russes. Quand les premiers obus sont tombés, nous sommes allés dans la cave.
Mais la pluie se mettait à tomber à verse, l’eau envahissait la cave et nous devions sortir, dans la cave en face, chez Madame Kleinhentz. Nous avions si peur à cause de papa !
Enfin, le 26 novembre, à dix heures, il est rentré à pieds, en cachette. Deux soldats de la Police Secrète allemande venaient quelques heures plus tard pour l’emmener. Mais il s’était caché et introuvable.
Quand les Américains sont venus, nous étions bien heureux. Dans la maison Lauer, ils ont fait cinq prisonniers allemands. Près de notre pompe, gisait un soldat allemand, mort.
Meilleures salutations.
Votre cousine Maria Aug