Hitler avait défini dès 1924 dans son ouvrage Mein Kampf les objectifs du parti national-socialiste qu’il avait fondé :
- mettre à bas le traité de Versailles,
- agrandir vers l’Est de l’Europe l’espace dont l’Allemagne avait besoin,
- régénérer la race aryenne en éliminant les populations impures, au premier rang desquelles il plaçait les Juifs et les Tziganes, qu’il jugeait socialement nuisibles,
- intégrer tous les peuples de langue germanique au Reich Allemand (la Moselle sera annexée le 30 novembre 1940).
Hitler est porté au pouvoir en janvier 1933 parce que l’Europe sombre dans une terrible crise économique et surtout l’Allemagne qui compte à cette période-là 8 millions de chômeurs.
Les discours et la propagande électrisent les foules ; le Chancelier du Reich jette ses ennemis politiques dans les camps et dote l’Allemagne d’une armée gigantesque.
L’audace de Hitler croît avec son succès, l’Italie de Mussolini devient son amie, le Japon également.
Coup sur coup, à partir de 1938, il annexe l’Autriche, les Sudètes puis la Bohême et la Moravie.
Les gens ressentent une certaine inquiétude avec l’arrivée du Führer au pouvoir et les évènements alarmants qui se sont succédés outre-Rhin ne plaident pas pour la sérénité. Le pape demande de prier pour la paix.
Les villages situés en avant de la ligne Maginot accueillent les militaires français. Tout le monde s’interroge : est-ce la guerre ? Daladier et Chamberlain sauvent provisoirement la paix à la conférence de Munich fin septembre 1938.Si les chevaux des cavaliers français font le bonheur des enfants du village, leur présence laisse planer la peur de la guerre (photo prise rue de Cocheren après le pont SNCF)
La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre le 3 septembre 1939.
Mais pour toute la population, le 1er septembre est surtout le jour de l’évacuation. Une circulaire préfectorale arrive à la mairie pour intimer l’ordre d’évacuation générale à tous les villageois. Au son du tocsin, dans une église «angoissée», les dispositions prévues ont paru dures à tout le monde :
- laisser la maison, les animaux, les meubles, la vaisselle et tous les biens durement acquis au fil des générations,
- tout quitter en n’emportant que 30 kg de bagages,
- fuir au milieu des convois de charrettes, marcher à pied,
- partir vers l’inconnu pour un long et pénible voyage alors que l’on n’a jamais encore quitté sa région natale.
Le périple va durer neuf interminables jours ; les villageois vont d’abord effectuer une centaine de kilomètres à pieds avant d’être véhiculés dans des wagons à bestiaux vers l’Intérieur. Les arrêts sont nombreux pour laisser passer les trains militaires.
Le 10 septembre, les Farébersvillois sont accueillis par les habitants du petit village de Bonnes en Charente.
Distribution de nourriture aux Réfugiés de Farébersviller et leur arrivée sur le pont d’Aubeterre en Dordogne.