Schmitt René

 

Avec les familles Etienne, Heiser, Formery, Opfermann Victor (qui allait perdre un fils là-bas), nous avons été embarqués dans un autobus le 18 janvier 1943 et avons d’abord atterri à Wartenberg, dans un volksdeutsches Umsiedlungslager, un camp spécial dans les Sudètes.


1) Nous avons séjourné dans un château dont on avait réquisitionné les petites salles. Moi-même, je partais travailler à Niemes dans une fabrique de chaises (Stuhlfabrik) mais reconvertie en usine travaillant pour la Wehrmacht. Traîneaux de bois pour le front de l’Est et caisses de bois pour contenir les munitions sortaient des ateliers. Mon père nous rejoignait de temps en temps le week-end car il travaillait loin de nous.

2) A Reichstadt, nous avons habité les communs du château de l’Aiglon, le fils de Napoléon 1er.

Les écuries de la ferme (Maierhof) nous servirent ensuite de logis. Je continuais à travailler à Niemes.

3) A Falkenheim, la famille Kleinhentz Jean-Nicolas nous quitta pour partir à Goldberg où travaillaient leurs fils Jean et Bernard. J’y retrouvais mon père et nous partîmes travailler à la Glassfabrik. Nous étions environ 90 personnes par chambre.

Mes parents ont été cruellement marqués par le destin. Pour éviter à mon frère l’incorporation dans l’armée allemande, ils avaient quitté tous leurs biens. Non seulement, ils furent déplacés loin de chez eux, mais ils perdirent leur fils Arthur, incorporé de force malgré tout.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Celui-ci a été  blessé, puis mourut en juillet 1944 sur le front de l’Est, près de Witebsk.

4) A Grussau, l’autorité allemande nous a transférés dans un cloître qui venait d’être vidé de ses occupants juifs envoyés dans les camps de concentration.


5) Les troupes soviétiques nous libérèrent à Mittau.