Farébersviller, le 9 juillet 1945.

 

Chère petite amie,

 

Je sais encore bien quand les Allemands sont venus nous prendre en janvier 1943. Ils nous emmenaient dans un camion au pays des Sudètes. Maman a pu revenir à la maison après quelques mois. Mais les gendarmes ne nous laissaient pas chez grand-mère. Maman et Roger repartaient en pleurant et tante Georgette me conduisait un lundi, pendant la nuit, chez des amis à vingt-cinq kilomètres d’ici. J’étais bien là, personne ne me trahissait ; j’allais même à l’école. Maintenant nos parents et mon frère Roger sont revenus. Nous sommes si heureux d’être ensemble dans notre maison qui est bien abîmée. Maman pleure quelquefois parce que nous n’avons plus de meubles. Bons baisers,

Ton amie Huguette Kalfous, 10 ans

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