Mertz Alexandre dit Emile, habitant Henriville.

 

De très bon matin, quatre tankistes allemands s’arrêtèrent chez nous pour nous réclamer du café, lors de l’attaque américaine du 28 novembre.  A tour de rôle, ils vinrent le boire deux par deux, le pistolet armé à portée de main car les Américains n’étaient pas loin.

 Un guetteur U.S, ayant installé son poste d’observation dans le clocher de Henriville, supervisait les alentours et  téléguidait  les obus vers la ferme du Bruskir surtout au moment du remplacement des sentinelles ou devant tout mouvement suspect le long de la voie ferrée.

 Les prisonniers allemands étaient ramenés de Farébersviller vers la grange de M. Geisler, maire de Henriville. J’ai vu, étalé par terre, un monceau de prises de guerre : ­montres, portefeuilles, photos, lettres, etc... Du haut de mes 12 ans, je lorgnais avec envie sur une montre-bracelet. Un des soldats U.S. prit de l’essence qu’il versa dessus pour tout détruire.

Un espion allemand déguisé en Américain fut attrapé. Il passa un sale quart d’heure lors de l’interrogatoire musclé. Une jeune recrue allemande de Creutzwald réussit à se procurer des habits civils pour « filer à l’anglaise ».

 

400 obusiers étaient installés autour de Henriville pour tirer sur Farébersviller et les hauteurs.